PSYCHÉ |
COMPOSITEUR |
Jean-Baptiste LULLLY |
LIBRETTISTE |
Thomas Corneille/Fontenelle |
ORCHESTRE |
Boston Early Music Festival Orchestra and Chorus |
CHOEUR | |
DIRECTION |
Paul O’Dette et Stephen Stubbs |
Psyché |
Carolyn Sampson |
soprano |
Vénus |
Karina Gauvin |
soprano |
L’Amour, Apollon |
Aaron Sheehan |
ténor |
Vulcain, Mercure |
Colin Balzer |
ténor |
Aglaure, Première Nymphe |
Amanda Forsythe |
soprano |
Cidippe, Deuxième Nymphe, une Muse |
Mireille Lebel |
mezzo-soprano |
Femme affligée, Troisième Nymphe, une Muse |
Yula Van Doren |
soprano |
Le Roy, Mars, une Furie |
Olivier Laquerre |
basse |
Zéphire, Vertumne, une Furie |
Jason McToots |
ténor |
Jupiter, Palemon |
Matthew Shaw |
baryton |
Lychas, Mome |
Aaron Engebreth |
baryton |
Bacchus, Premier Homme affligé |
Ricard Bordas |
contre-ténor |
Flore, Deuxième Nymphe |
Teresa Wakim |
soprano |
Silène |
José Lemos |
contre-ténor |
Un Zephir, une Furie, un Satyre |
Zachary Wilder |
ténor |
Le Fleuve, Second Satyre |
Sumner Thompson |
baryton |
Deuxième Homme affligé |
Douglas Williams |
baryton-basse |
Première Nymphe de l’Acheron |
Brenna Wells |
soprano |
L’Amour |
Jake Wilder-Smith |
soprano |
La Guerre |
Erica Schuller |
soprano |
Un Dieu |
Michael Barrett |
ténor |
Un Dieu |
Julien Patenaude |
baryton |
DATE D’ENREGISTREMENT |
28 juin au 1er juillet 2007 |
LIEU D’ENREGISTREMENT |
Jordan Hall – New England Conservatory – Boston – États Unis |
ENREGISTREMENT EN CONCERT |
non |
EDITEUR |
CPO |
DISTRIBUTION | |
DATE DE PRODUCTION |
28 août 2008 |
NOMBRE DE DISQUES |
2 |
CATEGORIE |
DDD |
Version 1678
Critique de cet enregistrement dans :
Opéra Magazine – janvier 2009 – appréciation 5 / 5
« Aux commandes du très racé Boston Early Music Festival Orchestra, Paul O’Dette et Stephen Stubbs poursuivent leur exploration de la Tragédie en musique lulliste, avec la belle et méconnue Psyché. Par rapport à leur Thésée, vocalement trop faible, paru chez le même éditeur, les deux chefs sont, semble-t-il, parvenus à élever de façon significative le niveau de leur distribution. Sans atteindre l’équilibre parfait, loin s’en faut, les incarnations vibrantes de Carolyn Sampson et Karina Gauvin, dans les rôles principaux, constituent assurément des atouts majeurs. Créé en 1671 dans la Salle des Machines du palais des Tuileries, l’ouvrage bénéficia du soutien artistique de quelques grands noms : Philippe Quinault pour les vers chantés, Molière et Pierre Corneille pour les versifications. Dans la foulée de représentations données au Festival de Boston en juin 2007, l’enregistrement CPO propose la version remaniée par Lully en 1678, sur un livret de Thomas Corneille. À cette époque, Molière n’était plus de ce monde et Quinault venait de tomber en disgrâce pour s’être moqué insidieusement de Mme de Montespan dans l’insolente Isis.
Pour Psyché, Lully conçoit une musique merveilleusement éloquente. Dotée d’un Prologue splendide, d’une singulière section italianisante ‘ la Plainte italienne ‘, d’Entrées de ballet grisantes et d’un Finale majestueux, au cours duquel l’esprit comique, magique, pastoral et guerrier règne en maître des plaisirs, la partition délivre des charmes auxquels il est difficile de rester insensible.
Visiblement très inspirés par les proportions et les spécificités de l’oeuvre, O’Dette et Stubbs animent chaque acte avec beaucoup d’acuité et de raffinement. Aidés par les pupitres alertes et brillants de l’orchestre (électrisante Ritournelle pour la scène 3 de l’acte II), les deux compères portent cette musique à un degré dexcellence dont peu de formations baroques, outreAtlantique, peuvent se targuer. Les voix sont presque toutes au diapason. Carolyn Sampson est une Psyché frémissante de féminité, face à laVénus capiteuse et vengeresse de l’intrépide Karina Gauvin. Les ténors Colin Balzer et Aaron Sheehan affichent une belle prestance, malgré des timbres un rien frêles et une diction parfois empesée. Les multiples petits rôles n’offrent aucune surprise notable, à l’exception de la touchante Femme affligée deJulia Van Doren. Le choeur, quant à lui, n’est pas sans défaillances. Quelques décalages, défauts d’articulation et autres imprécisions ternissent ainsi certaines sections.
Rien de bien grave, toutefois, face à la belle énergie constamment déployée.Tous ceux qui se souviennent de la laborieuse production défendue en 1987, au Festival d’Aix-en-Provence, par JeanClaude Malgoire et Jean-Claude Penchenat se réjouiront de retrouver sous un jour aussi flatteur, ce bijou égaré depuis des lustres. »
ClassiqueInfo.com
« L’enregistrement proposé par CPO possède de nombreuses qualités, en particulier le soin apporté à la préparation de la musique et des chanteurs, dont on louera l’excellence de la prononciation du français et le peu d’accent. Autour des deux rôles principaux, ceux de Psyché et Vénus, les seconds et petits rôles ne déméritent pas, que ce soit la Flore de Teresa Wakim assumant avec aplomb l’écriture très ornée de son menuet au prologue, l’Amour très nuancé de Aaron Sheehan, le Vulcain de Colin Balzer, le Silène de José Lemos ou encore le roi d’Olivier Laquerre. Ce sont pourtant Carolyn Sampson et Karina Gauvin qui font tout le prix de cet album. L’une, très beau soprano lyrique, incarne une délicieuse Psyché, capable aussi de fermeté (acte III, scène 6) tandis que Karine Gauvin est une Vénus de grande autorité aux accents impérieux, trouvant – telle Médée trompant Créuse – une variété de nuances impressionnante, ne dissimulant jamais une volonté implacable.
Le grand divertissement final est moins réussi, certains chanteurs endossant d’autres rôles avec des bonheurs divers, comme Aaron Sheehan devenant Apollon et peinant dans une tessiture plus haute, d’autres étant tout juste corrects (le Mome d’Aaron Engebreth), ou insuffisants (le Bacchus de Ricard Bordas, le Jupiter de Matthew Shaw). La direction de Paul O’Dette et Stephen Stubbs, un peu trop sage, manque de variété, de contrastes et d’élan, plus encore que pour l’enregistrement de Thésée.
Malgré ces quelques réserves, ce coffret témoigne de la vitalité et de l’importance du Boston Early Music festival et s’imposera à tout amateur de tragédie lyrique ainsi qu’aux admirateurs de Carolyn Sampson et Karina Gauvin. »