CD Pomone

POMONE

COMPOSITEUR

Robert CAMBERT

LIBRETTISTE

Pierre Perrin

 

ORCHESTRE La Simphonie du Marais
CHOEUR
DIRECTION Hugo Reyne

La Nymphe de la Seine, Juturne, Sophie Landy soprano
Vertumne Howard Crook ténor
Pomone Françoise Masset soprano
Vénilie Laure Peny-Lalo soprano
Flore Isabelle Desrochers soprano
Beroe Renaud Tripathi haute-contre
Le Dieu des Jardins Jean-Louis Georgel baryton
Faune Bruno Rostand basse
Premier Jardinier Vincent Lièvre-Picard haute-contre
Deuxième Jardinier José Canalès ténor
Troisième Jardinier Vincent Pelloux baryton

DATE D’ENREGISTREMENT 11 novembre 2003
LIEU D’ENREGISTREMENT Saint-Germain en Laye – Théâtre Alexandre-Dumas
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

EDITEUR Accord
DISTRIBUTION Universal
DATE DE PRODUCTION 28 septembre 2004
NOMBRE DE DISQUES 2 ( Jean-Baptiste Lullly – Les Fêtes de l’Amour et de Bacchus)
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Crescendo – décembre 2004 – appréciation 8 / 10

« La voici donc enfin cette Pomone légendaire! Le premier opéra français, du moins ce qui nous en est parvenu : la partition imprimée s’interrompt au milieu d’un mot, au coeur du deuxième acte (sur les cinq que comporte l’ouvrage). Céline Scheen avait attisé notre intérêt en en livrant quelques mesures dans « Le Roi Danse » de Gérard Corbiau, Hugo Reyne se devait de nous en offrir les trente minutes préservées, servies en prologue au premier ouvrage lyrique de Baptiste. Saint-Evremond exagère sans doute un peu lorsqu’il prétend que les vers de Perrin s’écoutaient « avec dégoût », mais il faut bien déplorer l’indigence et la trivialité du livret. Le mérite du théoricien fut de comprendre que la parole chantée exprime « plus vivement, plus agréablement et avec plus de variété les emportements de l’âme » et qu’elle requiert des « vers courts et remplis de césures et de rimes plus propres au chant et plus commodes à la voix qui reprend son haleine plus souvent et plus aisément ». On est frappé par la souplesse et la diversité du récitatif forgé par Cambert. Si son écriture bigarrée, expérimentale, ne semble pas encore opérer la synthèse des influences qui la traversent, elle témoigne déjà d’un étonnant sens du drame (les interpellations très théâtrales de Beroe à la fin de l’acte II : « Mais quel éclair? Quel horrible tonnerre? ») »

Classica – décembre 2004 – appréciation 7 / 10

« …Cet enregistrement aurait mérité meilleure réalisation. On passera évidemment sur les petits détails de justesse ou de mise en place dus à l’exécution en concert, et amplement contrebalancés par l’énergie que seule une interprétation scénique peut insuffler aux musiciens. Le jugement sera plus nuancé quant aux prestations vocales, remarquables d’inspiration côté masculin (magnifiques Jean-Louis Georgel et Bruno Rostand et piquant Howard Crook), mais insuffisamment investies côté féminin. Pour pallier ces faibles incarnations, les chanteuses (en particulier lsabelle Desrochers et Sophie Landy) se lancent dans des ornementations peu pertinentes qui gêneraient presque le suivi rythmique et la diction : le ton général paraît bien mou, comme éthéré, et finalement en décalage stylistique par rapport à l’univers champêtre de ces deux oeuvres. Bref on les a connues plus vaillantes… Belle surprise toutefois avec l’Orchestre de la Simphonie du Marais, qui n’hésite pas à ponctuer cette lecture d’effets divers (cordes grattées, glissandos, etc.), donnant ainsi le change à l’action du plateau, jusque dans ses accents les plus comiques (dans l’intervention des trois sorcières par exemple). On aurait peut-être souhaité une pâte orchestrale plus dense, mais elle est homogène et précise, c’est l’essentiel. En somme, voilà une lecture correcte, dont on saura se contenter faute de réelle concurrence en la matière. »

Diapason – novembre 2004 – appréciation 4 / 5

« Le sixième volume consacré par Hugo Reyne à Lully est peut-être le plus précieux. A Lully ? Rectifions cette injustice, déjà commise par l’histoire : ce disque nous donne d’abord l’occasion de découvrir le véritable fondateur de l’opéra français, Robert Cambert. On connaît les mésaventures de ce musicien, inventeur, avec son complice le poète Pierre Perrin, de la première académie d’opéra et du premier ouvrage entièrement chanté nés sur notre sol, puis dépossédé de ses découvertes par l’intrigant Lully (qui lui racheta ses privilèges alors qu’il croupissait en prison).

Mais c’est à notre connaissance la première fois qu’est enregistrée la musique conservée de sa fameuse Pomone (1671) – soit, hélas!, à peine trente minutes. On découvre une écriture riche et ambiguë, profondément attachée à la technique de l’air de cour mais aussi perméable à l’art de Cavalli, que Mazarin avait tenté d’acclimater chez nous. »

Opéra International – octobre 2004 – appréciation 3 / 5

« Inoxydables, Hugo Reyne et sa Simphonie du Marais poursuivent leur exploration lullyste. Ce sixième volume propose les origines de l’opéra français avec la Pomone de Robert Cambert et de l’abbé Perrin, qui obtinrent en 1669 le privilège de l’Académie royale – toujours lisible au-dessus du rideau de Garnier – et que leur déroba Lully. Le fameux « premier » opéra gaulois tient-il encore la rampe ? Non : les vers de Perrin sont vraiment de mirliton et la musique de Cambert, d’un charme désuet, n’apprivoise pas une déclamation maladroite. Captée en public l’an dernier, Pomone retrouvée souffre aussi des mouvements de scène qui occultent les voix. Ce qui reste (un prologue verbeux et un acte cocasse) est cependant recréé avec verve par deux hautes-contre déchaînées : Renaud Tripathi et Vincent Lievre-Picard. Suit un intermède parlé illustrant la rocambolesque passation de privilège entre Perrin l’emprisonné et Lully l’opportuniste. »