CD Suite d’Armide ou Jrusalem dlivre

SUITE D’ARMIDE OU JÉRUSALEM DÉLIVRÉE

COMPOSITEUR

Philippe II d’ORLÉANS

LIBRETTISTE

Baron de Longepierre

     

 

Opéra sur un livret de Hilaire-Bernard Requeleyne, baron de Longepierre (*), exécuté à Fontainebleau en octobre 1704. Trois répétitions eurent lieu les 2, 9 et 12 octobre, sous le nom « d’un des musiciens du duc d’Orléans ».

(*) Hilaire-Bernard Requeleyne, baron de Longepierre (1659 – 1721), ancien précepteur de Philippe d’Orléans, secrétaire des commandements de la duchesse de Berry, ami de Racine, auteur de trois tragédies, réputé pour ses intriques qui le firent renvoer du Palais Royal

Le livret reprend les chants XIII et XVII à XX de la Jérusalem délivrée du Tasse.

Une répétition publique pourrait avoir eu lieu au Palais Royal au début du mois de février 1705, avec « plus de quatre-vingt concertants » sous la direction de Charles-Hubert Gervais.

Il est douteux qu’il l’ait été à nouveau à Fontainebleau, dans la Galerie des Cerfs du château, le 17 octobre 1712, comme indiqué sur le manuscrit, la Cour ayant quitté Fontainebleau dès le 13 septembre.

Charles-Hubert Gervais collabora à la musique, dans une proportion sans doute supérieure à celle de Penthée.

L’oeuvre comprend dix-sept airs simples et douze airs accompagnés. Elle est richement orchestrée. Elle ne fut publiée qu’en 1812 par Nicolas Moreau.

 

Synopsis

Prologue

Un Sage Vieillard qui, aidé de la déesse Occasion, avait autrefois libéré Renaud des dangers de la volupté, propose de forger une ‘armure invincible’ pour protéger ‘le plus grand Roy du monde’ de ses belliqueux voisins. Un choeur des fleuves chantent ses exploits, mais l’Occasion et le Vieillard coupent court à la liesse. Le Roy vaincra seul, mieux vaut donc chanter la paix, les jeux et la réconciliation de Renaud et Armide.

Acte I

Seule, au début du premier acte, Herminie déplore sa condition d’esclave et de fugitive. Tancrède, qu’elle aime, bien qu’il l’ait réduite à cet état déplorable, reste insensible à son ardeur ; elle préférerait partager le sort de Clonnde, morte par les mains de ce fier guerrier. Survient alors Armide qui lui apprend qu’Adraste et Tysapherne (les soupirants de l’héroïne) s’apprêtent à combattre Renaud (l’allié de Tancrède) afin de l’aider à assouvir sa vengeance après que celui-ci ait refusé son amour. Au cours du divertissement, la troupe des amants d’Armide loue sa gloire et sa beauté. Ils jurent de lui livrer Renaud ; en compensation, elle jure d’épouser son vengeur. L’acte s’achève par la liesse générale : tous veulent ou vivre ou mourir avec elle.

Acte II

En un lieu désert.,Herminie et Vaffrin, l’écuyer de Tancrède qui réside incognito à la cour d’Armide, se reconnaissent l’un l’autre. Celle-ci lui narre ses malheurs ; avec l’aide de Vaffrin, elle veut retrouver son vainqueur et le servir. La venue d’Armide leur fait quitter la scène. La fière et jalouse guerrière vient consulter l’enchanteur Ismen afin de redoubler les enchantements dans lesquels Renaud, Tancrède et leurs troupes sont retenus, car ceux-ci veulent aujourd’hui tenter ‘l’aventure fatale/ Pour finir leur captivité’. Une scène d’invocation infernale suit, à grand renfort de démons, parques, et autres monstres. Ils transformeront la forêt en un piège inévitable ! À qui voudra tenter de rompre un charme affreux’, piège dans lequel doivent périr les deux prisonniers. D’abord émue (elle brûle encore pour Renaud), Armide ne succombera pas à son amour ; elle lavera son honneur bafoué en le faisant périr, puis en mourra de douleur.

Acte III

Tancrède (basse) vit retiré du monde dans le souvenir de Clorinde. Renaud (haute-contre) se prépare à rompre le charme qui les retient captifs. Tancrède souhaite lui ravir la victoire, et peut-être trouver cette mort ‘où tendent tous [ses] voeux ‘. Il pénètre dans la forêt enchantée, provoquant ainsi foudres, éclairs et tremblement de terre. Il découvre un cyprès sur lequel est peint : ‘Ose abattre cet arbre en butte à tes efforts ! Si tu cherches à vaincre un charme inviolable’. Les arbres gémissent. Il frappe. Le cyprès saigne : c’était la dernière demeure de Clorinde. Ismen peut alors l’accabler de ses fers. Pour capturer Renaud, l’enchanteur tente d’amollir son coeur ‘par cent plaisirs offerts’, ce qui donne lieu à un divertissement bucolique. Renaud rencontre une ‘Fausse Armide’ qui l’incite à la tuer. Toujours épris, il hésite, mais frappe et s’affranchit de l’enchantement. L’acte s’achève par la joie générale : Tancrède, Renaud et leurs troupes ont recouvré la liberté.

Acte IV

Derrière le théâtre se déroule le combat de Tancrède et d’Argant (qui fut amoureux de Clorinde) au cours duquel le héros est grièvement blessé. Sur scène, Herminie s’inquiète du retard de Vaffrin qui doit lui apporter des nouvelles de son amant. Un épisode pastoral suit. Un Vieux Berger y chante l’innocence, la liberté, le repos et la tranquillité. Herminie envie cet état, mais ne peut y goûter. C’est alors qu’elle découvre le corps de Tancrède. Vaffrin surgit et lui relate le duel dans lequel Argant a trouvé la mort. Le Vieux Berger accourt et promet de sauver Tancrède.

Acte V

Le dernier acte est l’acte du grand combat entre les chrétiens et les sarrasins. C’est un carnage où Renaud triomphe de l’armée d’Armide. Celle-ci se désespère de ne pouvoir se venger de cet amant et de devenir sa prisonnière : elle mourra donc. Renaud l’arrête dans son geste suicidaire. Il ne veut pas sa mort, mais lui rendre ses états et lui offrir son coeur. Cette scène d’amour est interrompue par le choeur des guerriers qui cherche Renaud afin de le porter en triomphe. Le rideau tombe sur la réconciliation générale : Tancrède et Herminie, Renaud et Armide seront à jamais unis.

  (d’après « Un mécène musicien : Philippe d’Orléans » – Jean-Paul Montagnier)

 

 

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