CD Orfeo (direction Gardiner)

L’ORFEO

L'Orfeo

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Alessandro Striggio

 

ORCHESTRE English Baroque Soloists – His Majesties Sabgutts & Cornetts
CHOEUR Monteverdi Choir
DIRECTION John Eliot Gardiner

Orfeo Anthony Rolfe-Johnson ténor
Musica Lynne Dawson soprano
Euridice Julianne Baird soprano
La Messagiera Anne Sofie von Otter mezzo-soprano
Ninfa Nancy Argenta
Speranza Mary Nichols mezzo-soprano
Caronte, Spirito III John Tomlinson basse
Proserpina Diana Montague
Plutone Willard White
Apollo, Pastor II Nigel Robson
Pastor I Mark Tucker
Pastor III Michael Chance
Pastor IV Simon Birchall
Spirito I Haward Milner
Spirito II Nicholas Robertson

DATE D’ENREGISTREMENT 1987
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR Deutsche Grammophon
COLLECTION Archiv Produktion
DATE DE PRODUCTION 1987
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Classica/Répertoire – novembre 2004 – appréciation 9 / 10

« Le choix de Rolfe-Johnson comme Orphée conduit Gardiner à hausser le diapason d’un ton : l’audace fait hurler les puristes. Mais force est de reconnaître l’efficacité du procédé pour résoudre l’inévitable problème de l’amplitude de tessiture du rôle. Le climat sonore de la totalité de l’oeuvre en est modifié: les scènes pastorales virevoltent de sensualité, les scènes infernales gagnent un fruité frisant le contresens. On apprécie, ou pas. Pourtant, la beauté des timbres orchestraux, la direction certes un peu hédoniste de Gardiner, mais magnifique de cohérence dans le rythme des enchaînements, la vie et la sensua-ité qui s’en dégagent. la force de l’orchestre comme acteur entier du drame, parfois même anticipateur, la ductilité et la diction parfaite des choeurs ne peuvent que séduire.

La prise de son participe parfois abusivement à la « mise un espace », comme en témoigne l’arrivée au potentiomètre de la Messagère. Anne Sofie von Otter est la Messagère la plus bouleversamte depuis Berberian, par le timbre, l’intelligence de l’ormementation, et surtout l’incarnation hallucinée de douleur. Cette version bénéficie aussi de la plus touchante Eurydice, celle de Julianne Baird. Anthony Rolfe-Johnson chante avec volupté, mais peu d’ornementation, au risque de paraître un peu fade, aux antipodes de la virilité d’un Tappy, notamment dans les scènes infernales. Si on laisse de côté la question du diapason, cette version est sans conteste celle qui réunira le consensus le plus large, même si l’italianité est à chercher ailleurs, chez Garnido. »

Classica – Discothèque idéale de l’opéra – septembre 2002

« L’Orfeo est un monument à connaître impérativement. L’enregistrement ne peut malheureusement pas restituer l’ensemble des subtilités de la distribution sonore d’un orchestre aux teintes si variées, mais il reste l’éclat des saqueboutes, la virtuosité envoûtante des cornets à bouquins, de la harpe et des violons….Anthony Rolfe-Johnston trouve en Orphée son grand rôle, alliant la suavité du timbre, le raffinement de la diction et une agilité impeccable. La distribution brille, autour de lui…Un enchantement ! »

Classica – Guide de l’opéra – novembre 2000

« Son Orfeo est un monument…L’enregistrement stéréophonique, même d’excellente qualité, ne peut malheureusement restituer l’ensemble des subtilités de la distribution sonore »

Opéra International – décembre 1987 – appréciation 2 / 5

« …l’ennui qui se dégage d’un bout à l’autre de ces deux disques…Un musicien aussi distingué que Gardiner peut-il se tromper surtout pour une oeuvre comme l’Orfeo ? Privilégier des chanteurs anglais pour une oeuvre italienne est une faute de goût…aucun frisson, aucun sens de la latinité, de brûlures intérieures et d’éclats déchirants…Quant à Ann Sofie von Otter, le souffle est coupé devant tant de médiocrité…Un échec complet. »

L’Avant-Scène

« Dès le Prologue, on est frappé par la rutilance orchestrale. Les instrumentistes sont excellents, et l’orchestration est particulièrement soignée. Ainsi, on peut remarquer l’adjonction d’une partie de timbales dans la Toccata, qui se révèle bien plus satisfaisante que celle de la version Jürgens. Mais la démarche de Gardiner ne fut pourtant pas exempte de contresens. Tout d’abord, son Monteverdi Choir (constitué de 20 chanteurs)…n’est pas à sa place dans cette oeuvre qui n’est pas véritablement « chorale », au sens traditionnel du terme…On peut également être étonné par la réalisation plus harmonique que polyphonique du continuo, cherchant à « créer une palpitante emphase rythmique » par une scansion répétitive des accords. Cette attitude originale mais quelque peu étrange…propose un soutien…trop massif et envahissant. De plus, la distribution vocale ne convainc pas pleinement. Anthony Rolfe John-son semble plus soucieux de sa ligne vocale que du style, et son interprétation manque autant de virtuosité que d’humanité. On retiendra toutefois l’émouvante Messagère d’Anne Sofie von Otter, d’une retenue et d’une intériorité qui tranche singulièrement avec le reste de la production. »