CD Orfeo (direction Harnoncourt)

L’ORFEO

L'Orfeo en LPCoffret 6 CD 1988

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Alessandro Striggio

 

ORCHESTRE Monteverdi Ensemble of the Zurich Opera House
CHOEUR Choeur de l’Opéra de Zürich
DIRECTION Nikolaus Harnoncourt

Orfeo Philippe Huttenlocher
Euridice Rachel Yakar
Musica, Speranza Trudeliese Schmidt
Messagiera, Proserpina Glenys Linos
Plutone Werner Gröschel
Caronte Hans Franzen
Ninfa Suzanne Calabro
Apollo Roland Hermann

DATE D’ENREGISTREMENT 1976
LIEU D’ENREGISTREMENT Opéra de Zürich
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR EMI/Telefunken
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION 1981 (30 cm) / 1988 (CD)
NOMBRE DE DISQUES

2 x 30 cm / coffret 6 CD avec L’Incoronazione di Poppea et Il Ritorno d’Ulisse

CATEGORIE

Critique de cet enregistrement dans :

Classica/Répertoire – novembre 2004

« Les productions d’Orfeo, Ulisse et Poppée mises en scène par Ponnelle, et dirigées par Harnoncourt, à l’Opéra de Zurich, sont entrées dans l’histoire. Privée au disque de sa partie visuelle, si chargée et inventive, la réalisation semble aussi perdre de l’urgence dramatique de la première version Harnoncourt. D’autant que le minutage serré autorise quelques acrobaties. par exemple la suppression des deux reprises de la toccata d’entrée. Enfin, l’Orchestre de Zurich n’est pas le Concentus Musicus…L’idée de confier le rôle d’Orphée à l’excellent baryton Philippe Huttcnlochcr est justifiée par l’ambitus large nécessité par le rôle. Orphée en devient plus précisément humain, charnel, mais perd évidemment le côté surnaturel du demi-dieu incarné par Nigel Rogers. »

Opéra International – mars 1982 – appréciation 3 / 5

« Bande son du film réalisé à partir du spectacle donné à Zürich, dans une mis en scène de Jean-Pierre Ponnelle. La version d’ensemble reste toujours fidèle à l’esprit de la musique baroque, mais Harnoncourt semble avoir approfondi sa conception et l’usage de la scène qui lui impose une direction plus tendue, plus dramatique et encore plus convaincante. On est en revanche beaucoup moins satisfait des chanteurs : Rachel Yakar est une insignifiante Euridice, Trudeliese Schmidt et Glenys Linos ignorent tout des règles du chant baroque, et Hans Franzen est un Caron beaucoup trop caricatural. Philippe Huttenlocher, Orfeo à la voix ingrate, au souffle court, se montre particulièrement décevant dans Rosa del ciel…il lui manque la virtuosité et la volubilité dans l’ornementation et il n’évite pas les outrances pathétiques complètement déplacées dans cette musique ».

 L’Avant-Scène Opéra

« Cet enregistrement est en fait la bande-son du film qui immortalisa la mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle (créé à l’Opéra de Zurich le 20 décembre 1975). Harnoncourt reprit pour l’occasion la restitution qu’il avait faite pour la version viennoise de 1969 : on découvre ainsi que la réalisation du continuo était en grande partie écrite, puisqu’elle revient le plus souvent à l’identique. Il adapta toutefois son arrangement aux effectifs moins étoffés mis à sa disposition par l’Opéra de Zurich. On peut remarquer que quelques instrumentistes modernes de l’Opéra, jouant avec des cordes en boyaux, se sont pour l’occasion mêlés aux habituels comparses du Concentus Musicus. D’un point de vue strictement musical, cette relecture peut paraître moins séduisante que la précédente. Elle irradie cependant une force dramatique plus intense, grâce à des interprètes totalement investis, faisant passer l’impact théâtral avant la pure beauté vocale. Philippe Huttenlocher est un Orphée poignant, empli d’humanité. Certes, son « Possente Spirto » est encore plus imprécis que celui de Lajos Kozma et révèle des choix techniques aux antipodes de ceux de Nigel Rogers…La merveilleuse, fragile et fugitive Eurydice de Rachel Yakar (remplacée par une figurante sur la vidéo) prend alors un relief qu’aucune autre interprète n’avait su lui donner. L’acte II est sans conteste le plus tragique de toute la discographie, d’une violence quasi-expressionniste Glenys I.inos est une Messagère éperdue de douleur et la sinfonia qui ouvre la lamentation finale a des accents sauvages que l’on n’avait jamais encore entendus. On pourra reprocher aux autres chanteurs leur diction par trop germanique, ou encore regretter la lourdeur et le vibrato appuyé des choeurs de l’Opéra de Zurich. En revanche, la direction de llarnoncourt a sensiblement évolué, vers toujours plus d’acuité dramatique, et sa vision de l’oeuvre s’est encore affinée, suscitant les contrastes les plus fulgurants dans ces scènes où se côtoient le bonheur de la vie et le drame de la mort. Pour cette raison, le support vidéo reste indispensable, et l’enregistrement audio paraît secondaire. »

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