CD Orfeo (direction Corboz)

ORFEO

LP

CD

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Alessandro Striggio

 

ORCHESTRE Ensemble Instrumental et Vocal de Lausanne
CHOEUR
DIRECTION Michel Corboz

Orfeo Eric Tappy ténor
Euridice Magali Schwartz mezzo-soprano
Musica Wally Staempfli soprano
Plutone Jakob Staempfli basse
Caronte François Loup basse
La Messagiera Laura Sarti soprano
Proserpina Juliette Bise soprano
Apollo, Pastor Theo Altmeyer ténor
Speranza Margrit Conrad contralto
Pastor Vincent Girod haute-contre
Pastor, Spirito Philippe Huttenlocher baryton
Spirito Olivier Dufour ténor
Ninfa Yvonne Perrin soprano

DATE D’ENREGISTREMENT 1968
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Erato
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION 1968
NOMBRE DE DISQUES 2 (à l’origine 3 x LP)
CATEGORIE

Adaptation Edward Tarr

 

Critique de cet enregistrement dans :

Classica / Répertoire – novembre 2004 – appréciation 7 / 10

  « Enregistrée un 1968, elle fait presque figure d’historique, mais reste inoubliable à beaucoup, pour le choc de la révélation de l’oeuvre, et pour Michel Corboz et Éric Tappy solaires et transfigurés de ferveur. Mais hélas, L’Orfeo n’est pas fait… que d’Orphée : il y a aussi un orchestre qui ne doit pas se contenter d’accompagner ; des choeurs exigeants, et d’autres rôles à soutenir. L’Orfeo n’est pas non plus cet oratorio que brosse Corboz d’un geste emphatique et passionné. Il vibre à chaque instant, mais d’une ardeur plus romantique et mystique que réellement dramatique : le récit de la Messagère, par exemple, est une liturgie. Il est facile aujourd’hui de pointer du doigt les entorses à la légitimité baroqueuse : compromis sur les instruments, vibrato ample des cordes, cornets débutants, ornementation timide du chant, crescendos et rallentendos abusifs notamment dans les choeurs… Ou encore, de déplorer une distribution vocale bien faible an regard de l’astre Tappy. Et pourtant, les vrais amoureux de l’oeuvre ne pourront jamais renier un enregistrement qui la leur révéla, ni cette fougue amoureuse et picturale d’un chef découvreur de continents. »

Opéra International – février 1990 – appréciation 5 / 5

« Sans doute la plus belle version du catalogue…un pouvoir expressif incommensurable. Eric Tappy est vraiment Orphée : il se lamente, s’écrie, charme, s’éblouit aux accents de la musique et nous le fait partager. »

Opéra International – mars 1982

 » Grâce à la révision du musicologue américain Edward Tarr…l’instrumentation variée, la vivacité de Corboz, qui respecte la tension dramatique de l’ouvrage, sans tomber dans la théâtralité, le choix d’instruments anciens, les qualités éminentes des solistes de l’Ensemble Vocal de Lausanne »… »Magali Schwarz, émouvante dans les brèves interventions d’Euridice, François Loup et Jakob Staempfli, particulièrement remarquables dans les rôles respectifs de Caron et Pluton, Laura Sarti, admirable de retenue dans l’intervention de la Messagère »… »Eric Tappy chante Orfeo avec une grande intelligence du texte, phrase avec délicatesse…mais sa caractérisation, uniformément élégiaque, manque de chaleur et d’expression »

L’Avant-Scène Opéra

« La voix limpide, la diction parfaite et l’expression souveraine du merveilleux chanteur suisse Eric Tappy formaient le principal atout de la première version de Michel Corboz. Le chef lausannois bénéficiait pour l’occasion de la nouvelle édition d’Edward Tarr un intéressant compromis, pour l’époque, entre instruments anciens et modernes qui fit assez longtemps figure de référence (elle fut publiée par Costallat et fréquemment utilisée sur les grandes scènes lyriques). Avec le recul, on est rebuté par les sonorités ingrates des instruments anciens (les épouvantables cornets à bouquin en particulier) et la balance déséquilibrée avec l’orchestre moderne. Le continuo est foisonnant : 2 orgues, 3 clavecins, 3 chitarroni, harpe, 3 violes et contrebasse. Mais sa réalisation paraît sans style et offre une image sonore terriblement datée. On salua Corboz en son temps pour le choix de choeurs peu nombreux (23 choristes). Mais c’est encore trop, et l’on ne se satisfait plus aujourd’hui de ces phrasés et de ces nuances post-romantiques qui caractérisaient les interprétations des chefs de choeur de cette époque. Cela dit, on reste impressionné par la direction énergique et passionnée de Michel Corboz, la ferveur et l’évident enthousiasme de ses chanteurs. La plupart des rôles sont tenus par des membres de l’Ensemble Vocal de 1.ausanne, ce qui confère à la distribution une grande homogénéite, à défaut de faire apparaître de « grande voix ». Ainsi, Eric Tappy domine toute cette production d’une hauteur olympienne. Orphée devient avec lui un vrai poète-musicien, d’une dimension lyrique imposante, et d’une vaillance virile que l’on a rarement rencontrée par la suite. La grande aria du troisième acte « Possente Spirto », put paraître plus virtuose ou parée d’un habillage instrumental plus raffiné, mais rarement elle fut aussi habitée. »

Retour à la page