CD Oreste (direction George Petrou)

ORESTE

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Giangualberto Barlocci

 

ORCHESTRE Camerata Stuttgart
CHOEUR
DIRECTION George Petrou

Oreste Mary-Ellen Nesi mezzo-soprano
Ermione Maria Mitsopoulou soprano
Ifigenia Mata Katsouli soprano
Pilade Antonis Koroneos ténor
Toante Petros Magoulas basse
Filotete Nikos Spanos contre-ténor

DATE D’ENREGISTREMENT 9-14 janvier 2004
LIEU D’ENREGISTREMENT St Veit in Waldenbuch
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR MDG
DISTRIBUTION Codaex
DATE DE PRODUCTION 23 septembre 2004
NOMBRE DE DISQUES 2
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :

Anaclase.com

« À la fin du mois de juillet 2003, Maria Gyparaki mettait en scène une équipe grecque dans Oreste à Corinthe, la fosse étant occupée par la Camerata Stuttgart sous la battue de George Petrou, une production reprise à Athènes il y a tout juste un an. Dans la foulée, on enregistrait le disque en Allemagne.

Un orchestre plutôt équilibré, sans contrastes superflus, sans heurts ou autres panneaux indicateurs, sert avantageusement deux heures et vingt minutes d’opéra, à l’aide d’un bon pupitre de bois dont on remarquera surtout l’excellence du basson et du hautbois ; le climat général de l’interprétation est grave, sans trop appuyer le caractère dramatique, dans une respiration toujours élégante. Le plateau vocal a ceci d’intéressant de nous faire entendre des voix grecques, ce qui est assez rare. La mezzo-soprano Mary-Ellen Nesi est un Oreste attachant au timbre riche, à l’expressivité contenue, en cela en accord avec l’option du chef, offrant des vocalises bien réalisées, malgré des récitatifs manquant parfois de mordant. L’Iphigénie de Mata Katsouli semblera un peu limitée, avec une sonorité délicate tendant par moment à la manière. Le contre-ténor Nicholas Spanos donne un Filotete précis, touchant, tandis que le Pilade de Antonis Koroneos passe totalement inaperçu. Le barbare Toante bénéficie du beau timbre de la basse Petros Magoulas, et Maria Mitsopoulos propose une Ermione parfois gênée par une voix lourde, mais qui, cela dit, n’est ni mieux ni moins bien que certaines de nos toutes nouvelles stars que de gros labels accompagnent d’un marketing tapageur. Dans l’ensemble, un enregistrement qui se tient. »

Opéra International – novembre 2004 – appréciation 3 / 5

« Cette réalisation phonographique offre un intérêt : hormis l’orchestre, elle rassemble des interprètes grecs et permet de savoir comment, à l’heure actuelle, l’art haendélien est servi en Grèce, même si sont loin les normes qui, en nos régions « baroqueuses », prévalent quant à un prétendu style haendélien. Mary-Ellen Nesi (mezzo-soprano) a une saine émission vocale ; mais son timbre, par ailleurs peu riche en couleurs, n’est pas assez sombre pour un rôle travesti, tandis que sa vélocité est trop mécanique. Chez la soprano Maria Mitsopoulou, on regrette une insuffisance à vocaliser et un gênant vibratello qui empêche la ligne de chant de se déployer. Manifestement marquée pan un style bel canto romantique qu’elle sait adapter à la vocalità haendélienne, la soprano Mata Katsuli est l’élément féminin le plus satisfaisant, ne serait-ce que par sa nature dramatique et par une meilleure aptitude à la vélocité. Du côté des hommes, tandis que l’alto Nicholas Spanos et le ténor Antonis Koroneos ont une émission vocale trop engorgée et un chant peu musical car étranger aux affetti du texte, la basse Petros Magoulas est la seconde satisfaction de cette équipe vocale, grâce à son timbre intéressant (quoique forcé dans la tierce aiguë) et, surtout, à son investissement dans son rôle. Indiscutablement, un directeur musical moins placide et plus théâtralement concerné aurait poussé cette équipe à une présence dramatique accrue. »

Classica/Répertoire – novembre 2004 – appréciation 6 / 10

  « Haendel a puisé dans le répertoire d’une douzaine de ses opéras antérieurs, répartis sur plus de vingt-cinq ans, lorsqu’il confectionne en 1734 le pastiche Oreste. Il est alors en situation financière difficile, entre deux théâtres, et obligé de recomposer une équipe de chanteurs en pleine déroute. Pour autant, dans cette oeuvre consacrée à la folie d’Oreste et aux retrouvailles avec Iphigénie, et compliquée des travestissements et méprises habituelles, la plupart des airs ne sont pas repris tels quels et collés les uns aux autres, mais subissent un certain nombre de modifications permettant de les adapter tant à l’ensemble de la partition, aux situations particulières, qu’aux spécificités des chanteurs. Ce coffret donne de cette oeuvre hybride une interprétation plutôt cohérente, mettant en avant une école grecque de chant baroque tout à fait homogène et méritoire. George Petrou à la tête de la Camerata Stuttgart offre une belle direction sans surcharge d’expressivité, stylée, élégante, mais manquant un peu de personnalité aussi bien dans l’ouverture que dans les trois ballets. Le peu d’accompagnements obligati ne permet pas de mettre en avant les qualités des instrumentistes. Belle école de chant baroque, donc, dominée par l’Oreste de Mary-Ellen Nesi, au timbre chaud et émouvant, aussi à l’aise dans la vaillance et la vocalise (« Agitato da fiere tempeste » que dans la dèploration (superbe  » Dopo l’orrore »; duetto « Ah, mia cara »). Mata Katsuli, en Iphigénie, délivre un timbre un peu voilé et acide dans son entrée. L’en semble de ses airs très dépouillés, servis par un excellent sens musical, restent cependant d’un très bon niveau. Nicholas Spanos (Filotete) est un contre-ténor stylé également, mais trop efface et manquant de graves. De même, Maria Mitsopoulou (Ermione) n’a pas le format requis pour les airs de fureur (« Dite pace e fui minate ») mais se tire aisément du grand air de la partition : le merveilleux « Piango dolente il sposo « . Antonis Koroneos en Pylade (ténor) et Petros Magoulas dans l’habituel rôle de méchante basse haendélienne, complètent cette distribution sans grand défaut. Un coffret qui n’est pas indispensable mais d’un niveau d’ensemble tout à fait satisfaisant »

 Le Monde de la Musique – décembre 2004 – appréciation 2 / 5