Le Carnaval

COMPOSITEUR Jean-Baptiste LULLY
LIBRETTISTE Isaac de Bensérade, Molière et Philippe Quinault

 

Ballet-mascarade (LWV 36) à sept entrées, sur un texte d’Isaac de Bensérade, dansé par le roi au Louvre, le 18 janvier 1668. Carlo Vigarani avait monté à cet effet un théâtre démontable dans l’antichambre de l’appartement du roi.

Le spectacle fut repris à Saint-Germain en Laye du 26 au 31 janvier 1669.

Il fut partiellement repris dans un opéra-ballet à neuf entrées (LWV 52), sur des textes de Molière, Benserade et Quinault, exécuté à la Cour, puis à Paris, au Palais Royal, le 17 octobre 1675.

« Le Carnaval, habillé d’une manière qui le fait reconnaître, paraît sur un petit trône, au fond du théâtre. Il est environné de sa Suite ordinaire, vêtue de ses livrées, et composée d’un grand nombre de personnes qui chantent et qui jouent de plusieurs sortes d’instruments. Les violons qui le suivent commencent à célébrer son retour et Lui-même, par un récit qu’il chante, excite les enjouements qui l’accompagnent, à délasser le plus grand des Monarques de ses glorieux travaux. »

M. d’Estival incarnait le Carnaval. Lully faisait partie de la Suite.

Les entrées étaient les suivantes :

Entrée 1 : Espagnols, se que me muero, troisième entrée de l’acte III du Bourgeois gentilhomme de Molière (1670).

Entrée 2 : Barbacola et ses Écoliers

Entrée 3 : Pourceaugnac, de Molière (1669)

Entrée 4 : Italiens, di rigori armato il seno, quatrième entrée de l’acte III du Bourgeois gentilhomme

Entrée 5 : Cérémonie turque du Bourgeois Gentilhomme

Entrée 6 : Sérénade pour des nouveaux mariés, texte de Bensérade

Entrée 7 : Egyptiens, scène quinze de la Pastorale comique (1666)

Entrée 8 : Maximes de Galanterie, sixième entrée du Carnaval Mascarade de 1668

Entrée 9 : Le Carnaval, dernière entrée du Carnaval Mascarade de 1668.

 

Il fut repris en septembre 1692, suivi du Ballet de la Villeneuve, de Banzi et Colasse, puis le 11 juillet 1700, précédé de la Grotte de Versailles, avec :

Entrée 1 – Le Carnaval (Hardouin), accompagné par une troupe de Masques ;

Entrée 2 – un Maître d’école italien, Barbacola (Dun), une Maîtresse d’école (Boutelou), quatre Enfants écoliers et quatre Petites filles ;

Entrée 3 – Biscayens et Biscayennes. Tircis (Thévenard), Philène (Hardouin), Lycas (Boutelou), une troupe de Basques dansants (dont Balon) et une troupe de Biscayennes (Mlles Dufort, Le Maire et Freville) ;

Entrée 4 – trois Espagnols chantant (Dun, Boutelou et Chopelet), dont un se plaint, consolé par les autres, des Espagnols dansant (Pécourt) et des Espagnolettes dansant (Mlles Subligny, Desplaces, Dangeville, Victoire et Rose) ;

Entrée 5 – Un Egyptien (Thévenard) et une Egyptienne (Mlle Desmatins), avec un Egyptien dansant (Lestang) et des Egyptiennes dansant (Mlles Freville, Le Maire, Desmatins et Chapelle) – Sérénade avec une Musicienne (Mlle Maupin) et deux Musiciens (Thévenard et Boutelou) ;

Entrée 6 – Sérénade du Marié (Balon) et de la Mariée (Mlle Subligny) masqués, conduits par la Galanterie (Mlle Clément) et un Musicien (Labbé) et une Musicienne (Mlle Desmatins la cadette) ;

Entrée 7 – Italiens – Récit d’une Musicienne Italienne (Mlle Moreau). Quatre Scaramouches, quatre Trivelins et un Arlequin dansant (Fr. Dumoulin) représentent une nuit à la manière des Comédiens Italiens. Un Musicien Italien (Thévenard) se joint à la Musicienne pour un duo ;

Entrée 8 – Pourceaugnac, bourgeois Italien, vient demander justice sur ce que deux Femmes Françaises veulent lui faire croire qu’il les a épousées toutes les deux. Il s’adresse à un Avocat (Hardouin) qui lui répond en chantant fort lentement, puis à un autre (Gaudechot) qui lui répond en parlant fort vite et en bredouillant. Pourceaugnac, seul, se plaint à l’Amour. Entrent deux Médecins Italiens (Thévenard et Desvoyes) et six Matassins dansant (Blondy, Fezrrand, Dumoulin L., Barazé, Renoult, Du May). Les Médecins viennent avec une seringue et veulent forcer Pourceaugnac à prendre le remède. Celui-ci finit par se sauver ;

Entrée 9 – Cérémonie Turque extraite du Bourgeois Gentilhomme, avec Dun (Mufti), David (le Bourgeois), des Dervis dansant (Germaain et Fr. Dumoulin), et des Turcs dansant (Boutteville, Barazé, Blondy, Ferrand, Renoult et Dumay).

 

Livret disponible sur livretsbaroques.fr

Cette mascarade avait été dansée par le roi, le 18 juillet 1668. à sept entrées ; quand on la rejoua en 1675, on ne conserva que le récit du Carnaval, et le choeur qui suit, avec les deux dernières entrées de la Galanterie, et de son dialogue avec le Carnaval. Les dernières entrées qu’on y inséra, furent prises pour la plupart des différents ballets, ou divertissements dansés et représentés devant Sa Majesté. » (Beauchamps).

 

« Le CARNAVALE, Mascarade, 7me Opéra; il est en neuf entrées, dont les vers sont de différents Auteurs, sur-tout / de Moliere & de Benserade, & la musique de Lully: il fut joué le 17 Octobre 1675, & est imprimé en musique partition in-folio. Lorsque cette Mascarade a été donnée sur le Théatre de l’Opéra, elle a été accompagnée de quelque autre Div. le plus souvent de l’Eglogue de Versailles, & quelquefois du Ballet de Villeneuve Saint-Georges. Benserade avoit donné un Ballet aussi intitulé le Carnaval, qui fut dansé par le Roi en 1668, & dont plusieurs entrées ont été employées dans cette Mascarade, qui a été reprise en 1692, 1700. » (de Léris – Dictionnaire des Théâtres)
 Représentations

Kilbourn Hall – Eastman School of Music – Rochester, New York – 3 octobre 2003 – Barnes Hall – Cornell University – Ithaca, New York – 4 octobre 2003 – Cornell Vocal Studio – Eastman Collegium Musicum – Les Petits Violons de Cornell – dir. Paul O’Dette – mise en scène Beth Milles – choregraphie Ken Pierce – costumes Debra Tennenbaum – lumières E.D. Intemann – avec Paul Shipper (Mufti, Barbacola), Marc Molomot (Monsieur de Pourceaugnac, un Égyptien), Rebecca Plack (une Chanteuse italienne, la Galanterie), Caleb Burhans