Paolo LORENZANI

Paolo LORENZANI
1640 (Rome) – 1713 (Rome)

 

LE BALLET DES MUSES
livret du duc de Nevers – représenté à Fontainebleau, en septembre 1681
DIVERTISSEMENT DE CHANTILLY
divertissement qui clôtura la visite du Grand Dauphin à Chantilly, à l’invitation du prince de Condé, le dimanche 30 août 1688
NICANDRO E FILENO
ORONTÉE
1688
SÉRÉNADE
livret de l’abbé Genest – exécutée à Fontainebleau en novembre 1682 – en collaborataion avec Delalande.

 

Compositeur romain en résidence pendant seize ans à Paris, où il joua un rôle déterminant dans la popularisation de la musique italienne à une époque où Lully régnait en maître. Lorenzani fut formé par Orazio Benevoli à la Cappella Giulia du Vatican, où à l’âge de cinquante-cinq ans il succéda comme maestro di cappella à Francesco Beretta. Ce sont cependant ses années parisiennes (1678-1694) qui nous intéressent le plus. En 1678, il suivit le maréchal de Vivonne en France, et un de ses motets fut exécuté, à l’instigation du duc de Vivonne, devant Louis XIV, qui exprima sa satisfaction en le nommant surintendant de la Musique de la Reine, en 1679, succédant à Boesset. Mais même avec le soutien supplémentaire du Mercure galant et le patronage du frère de Mme de Montespan et du neveu de Mazarin, il n’acquit jamais la popularité qui lui aurait permis de concurrencer Lully. Celui-ci essaya pour sa part de bloquer la représentation à Fontainebleau, à l’automne 1681, de la pastorale italienne de Lorenzani Nicandro e Fileno. Son opposition persistante n’empêcha cependant pas la représentation trois ans plus tard d’une sérénade en forme d’opéra dont Lorenzani avait fourni la musique italienne et Lalande la musique française. Les intrigues de Lully expliquent sans doute l’échec de Lorenzani dans sa tentative d’obtenir l’un des quatre postes enviés de sous-maître de la Chapelle royale en 1683.

Cette affaire et la mort de la reine, la même année, marquèrent le début de son déclin à la cour. En 1685, il trouva à Paris un poste de maître de chapelle au couvent des Théatins, où il dirigea des saluts en musique en présence d’aristocrates et de musiciens italophiles. Son opéra dans le goût français Orontée, présenté par l’Académie royale de musique en 1688, un an après la mort de Lully, ne suscita que peu d’intérêt, et il en fut de même d’une somptueuse édition de motets dédiée à Louis XIV (1693). (Guide de la Musique Baroque – Fayard)

 

Pour aller plus loin : Lorenzani-a-la-cour-de-france