COMPOSITEUR | Pierre ISO |
LIBRETTISTE | Chevalier de Laurès |
Acte de ballet, sur un livret du Chevalier de Laurès (*), représenté à l’Académie royale de musique, le 20 juillet 1759, dans le cadre de Fragments héroïques, dont elle était la deuxième entrée, après Phaétuse, du même compositeur, et avant Apollon berger d’Admète, de Grenet.
La distribution réunissait Mlle Lemière (l’Amour), Mlle Chevalier (Zémide, reine de Scyros), Larrivée (Phasis, amant de Zémide). Danseurs, Peuples de Scyros : Mlle Lany, Laval, Mlle Riquet, Mlle Scarville, Gardel, Mlle Demiré, Lelièvre, Beate, Hyacinte, Trupty, Hamoche, Cezeron, Mlles Couppé, Chevrié, Chaumard, Lacour, Siane, Rey.
(*) Antoine de Laurès, né à Montpellier en 1708, mort à Paris en 1779. Il est l’auteur de poésies, pièces de théâtre, opéras et tragédies, et a laissé une correspondance avec Voltaire. Bachaumont disait de lui en 1762 : « M. le chevalier de Laurès, ce poète lauréat, couronné plusieurs fois par l’Académie Française, donne au public une ode intitulée la Navigation. Elle tire tout son mérite du zèle patriotique. C’est un médiocre ouvrage comme tous ceux de ce poète.»
Synopsis
Dans l’île de Scyros
Les bords de la mer, environnés de rochers. Sur l’un des côtés, la façade du palais des Rois de Scyros
Zémide, reine de Scyros, a reçu de Pallas un égide (*) qui la met à l’abri des traits de l’amour. Phasis adore en vain cette cruelle princesse.
Sc. 1 – L’Amour, seul, est décidé à contraindre la rebelle Zémide, et à favoriser l’amour du fidèle Phasis.
Sc. 2 – Phasis survient. L’Amour plaint Phasis, et forme le projet de le rendre heureux ; il y va de sa gloire, d’ailleurs, de soumettre un cœur qui croit pouvoir résister à son pouvoir.
Sc. 3 – Voyant arriver Zémide, il se retire parmi des rochers, qui se couvrent de fleurs, et feint de se livrer au sommeil.
Sc. 4 – Zémide, couverte de son égide, accompagnée d’habitants de Scyros, chante les charmes de la liberté. Le peuple danse. Tout à coup Zémide aperçoit l’enfant endormi sur le rivage : elle s’en approche, et, à ses attributs – ailes, carquois, arc – reconnaît son plus redoutable ennemi, l’Amour. A son aspect, les femmes de la suite de Zémide veulent prendre la fuite ; la reine, au contraire, se félicite de ce que le sommeil livre l’Amour à son courroux : elle le désarme et l’enchaîne. Alors, il fait semblant de s’éveiller, et, d’un air timide, implore la pitié de l’inhumaine qui, loin d’être émue par ses larmes , voudrait égaler son supplice aux maux qu’il a causés. Sur ces entrefaites , le tendre Phasis survient : Zémide s’applaudit de l’avoir pour témoin de son triomphe.
Sc. 5 – Phasis prend la défense de l’Amour. A son tour, l’Amour emploie son éloquence pour engager Zémide à céder aux vœux de Phasis. Il lui dit malignement, qu’elle s’enflammerait bientôt sans son égide. La reine, imprudemment, pour lui faire voir qu’elle ne le craint plus, depuis qu’il est dans les fers, jette cette égide. C’est là que l’Amour l’attendait : il brise sa chaîne, s’élance, et frappe Zémide d’un trait qu’il tenait caché. Zémide tombe amoureuse de Phasis.
Sc. 6 – Zémide convie le peuple de Scyros à célébrer l’union des deux amants. L’Amour conclut : je n’enchaîne les coeurs que pour les rendre heureux.
(*) égide : une arme merveilleuse détenue par Zeus, symbole de la puissance souveraine
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