CD Hercules (1982)

HERCULES

Edition LPHercules

COMPOSITEUR

Georg Friedrich HAENDEL

LIBRETTISTE

Thomas Broughton

 

ORCHESTRE The English Baroque Soloists
CHOEUR Monteverdi Choir
DIRECTION John Eliot Gardiner

Hercules John Tomlinson
Dejanira Sarah Walker
Hyllus Anthony Rolfe-Johnson
Iole Jennifer Smith
Lichas Catherine Denley
Le prêtre de Jupiter Peter Savidge

DATE D’ENREGISTREMENT 1982
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT

EDITEUR DG – Archiv
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION 1983 / 1995 (réédition)
NOMBRE DE DISQUES 2 (à l’origine 3 x LP)
CATEGORIE

Critique de cet enregistrement dans :

L’Avant-Scène – n° 221 – juillet/août 2004

« Grâce à Gardiner, Hercules connut sa première gravure cohérente. Elle n’est pourtant pas la plus complète. Le chef anglais a pratiqué de très nombreuses coupures : manquent quatre airs de Lichas (« The smilin,g hours », «As stars that rise », « Constant Lovers » et « He, who for Atlas prop’d the skie »), deux d’Iole (« Daughter of gods » et « Banish love from thy breast »), le choeur « Let none despair », la Sinfonia d’ouverture de l’acte II et de nombreux récitatifs. De plus, maints airs ont perdu leur partie centrale et leur reprise. En dépit de ces coupures, c’est une oeuvre totalement nouvelle que l’on pouvait découvrir grâce à l’acuité théâtrale de Gardiner.

Le Monteverdi Choir demeure inégalé dans ce répertoire : justesse parfaite, virtuosité impeccable, lisibilité jusque dans les entrelacs contrapuntiques les plus complexes. Les English Baroque Soloists sont tout aussi somptueux. À la tête de ces deux ensembles formidables, Gardiner peut finement ciseler le discours, recourir aux nuances et aux articulations les plus raffinées, et rendre sensible une vision dramatique inédite. Le choeur « Jealousy » acquiert une incroyable puissance tragique, tandis que la conclusion chorale du premier acte prend l’allure d’une musette triomphale, festive et réjouissante, où l’influence de la tragédie lyrique française transparaît de manière frappante. « Wanted God of amorous fires » peut être considéré comme un véritable manifeste esthétique : choeurs et orchestre fusionnent idéalement leurs discours sous la direction minutieuse et inspirée de Gardiner.

Le plateau de solistes suscitera quelques réserves. Anthony RolfeJohnson campe un Hyllus plein de vaillance et d’héroïsme, même s’il manque parfois d’onctuosité. « Where congeal’d the northern streams » est superbe pour la qualité de la vocalisation et son raffinement expressif. Dans la Sicilienne, d’une ineffable douceur, la vaillance s’estompe enfin pour devenir pure volupté, avec un da capo pianissimo, empli d’ornements et de passaggi discrets. En 1982, Jennifer Smith était au sommet de son art. Si la voix est plus agile que jamais, le timbre commence néanmoins à être désagréable et les aigus douloureux. Cependant, elle fait preuve tout au long du drame d’un indéniable tempérament de tragédienne. Dans « Ah think what ills the jealous prove », elle aborde les redoutables vocalises avec brio, osant une ornementation plus profuse encore dans le da capo. Hercule laisse une impression mitigée. La voix est large et impressionnante, mais la vocalisation est souvent laborieuse et sans énergie. Dans « Alcide’s name », les graves sont écrasés et les vocalises pesantes. Mais les derniers moments d’Hercule, tout en fulminations et en véhémence, irradient un intense dolorisme. Déjanire est incarnée par Sarah Walker, mezzo au timbre chaleureux, aux aigus lumineux et au grave profond. Son chant sonne plus convaincant dans le doute et la souffrance que dans la volupté et la séduction. Ainsi, elle excelle dans le très bel air « Cease ruler of the day to rise ». La scène de folie est incontestablement le point culminant de l’enregistrement. Sarah Walker, virtuose en diable, y est particulièrement impressionnante. »

Diapason – avril 2002

« A Gardiner la légèreté de la touche, la limpidité des factures, l’incomparable virtuosité du choeur, les vertus irréductibles de la distribution… »

Opéra International – décembre 1995 – appréciation 3 / 5

« Il s’agit de l’un des meilleurs disques haendeliens jamais parus. Est-il besoin d’encenser à nouveau une vision aussi chatoyante, aussi humaine de ce musical drama, chef-d’oeuvre des chefs-d’oeuvre du Caro Sassone (la scène de la folie de Déjanire !) ? Qui plus est, servie par une équipe de chan-teurs quasi idéaux ? L’Iole de Jennifer Smith, la Dejanira impressionnante de Sarah Walker, l’Hyllus d’Anthony Rolfe Johnson, l’Hercules de John Tomlinson, sont inoubliables comme le sont également les participations spectaculaires d’un choeur et d’un orchestre infaillibles. Hormis quelques coupures qui entachent le rôle de Lichas, ce coffret est une référence absolue. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ces deux heures de plaisir superlatif, précipitez-vous ! »

Opéra International – février 1993

« Ici, tout frise la perfection tant du côté des chanteurs que celui des choeurs et de l’orchestre. Tout ce petit monde flamboie, rutile, éructe et pleure au bon moment sans ostentation aucune. Sarah Walker est une Déjanire impressionnante, même si le timbre n’est pas des plus beaux, mais sa composition dans la scène de la folie est proprement hallucinante. »

Opéra International – septembre 1983 – appréciation 3 / 5

« Pourquoi avoir fait tant de coupures ? »… »Tout cela est fort dommage. Car nous tenons là une version homogène, remarquable sur le plan musical et qui se trouve rodée par les représentations du festival de Göttingen de 1982. L’Hercule de John Tomlinson a de la grandeur, et Sarah Walker a su marquer la progression psychologique et dramatique »… »Les autres protagonistes sont tout aussi remarquables »… »Jennifer Smith, merveilleuse Iole, ingénue, pudique, sensuelle et intérieurement vibrante »… »Au total une version très attachante et ne manquant pas de grandeur sur le triple plan vocal, dramatique et musical. »