BALLET DE LA REYNE REPRÉSENTANT LA BEAUTÉ ET SES NYMPHES |
COMPOSITEUR |
Pierre GUÉDRON |
LIBRETTISTE |
François Hédelin d’Aubignac |
Ballet dansé le 25 février 1618, en l’honneur de la reine Anne d’Autriche. Le mariage avec Louis XIII avait été célébré à Bordeaux le 25 novembre 1615, mais ne devait être « parfait » qu’en janvier 1619.
Dans son Journal, le fidèle médecin de Louis XIII note pour le dimanche 25 février : Il (le Roi) monte dans la chambre de M. de Luynes, où Mme de Luynes (*) donna à souper à la Reyne, laquelle à minuit y dansa son ballet. A deux heures après minuit, le Roi s’en revient.
(*) Marie de Rohan, future duchesse de Chevreuse, qui avait épousé le duc de Luynes en septembre 1617.
Beauchamps donne le nom des danseurs :
Première entrée : des petits garçons
Deuxième, troisième entrées : Belleville, Marais, et deux autres
Quatrième entrée : Belleville
Cinquième entrée : la Reine
Sixième entrée : Madame, soeur du Roy
Septième entrée : Monsieur de Vendôme
Huitième entrée : Grand Ballet
On conserve un air de Pierre Guédron, Grand Roy qui portes en ces lieux Mars en ton coeur & l’Amour en tes yeux, inclus dans le recueil d’Airs de cour à 4 & 5 parties de Guédron (Ballard, 1618), le recueil d’Airs de différents auteurs mis en tablature par eux-mêmes (Ballard, 1618), et le recueil d’Airs de cour & de différents auteurs (Ballard, 1619).
Il parut, chez Jean Sara, une édition des vers de François Hédelin, abbé d’Aubignac (*), repris par Paul Lacroix dans Ballets et mascarades de cour de Henri III à Louis XIV.
(*) François Hédelin d’Aubignac (1604-1676), neveu et conseiller du cardinal de Richelieu. Il fut le premier à formuler explicitement les règles du théâtre classique dans La pratique du théâtre, publié en 1657.
La Beauté pour la Reyne : Je sçay bien que les immortels
Nymphe première pour Madame : Un nombre d’amants qui m’adorent
Nymphe seconde pour Madame de Vendosme : On parle de ce Roy de Thrace
Nymphe troisiesme pour Mademoiselle de Verneuil : La Beauté, tant elle est hardie
Nymphe quatriesme pour Mademoiselle de Vendosme : Une Beauté n’a rien d’amer
Nymphe cinquiesme pour Madame de Luynes (*) : Déesse, vous nous arrestez
Nymphe sixiesme pour la Comtesse de Rochefort : Amour, alors que son flambeau
Nymphe septiesme pour Mademoiselle de Courtenay : Les forçats qui, d’un joug de fer
Nymphe huitiesme pour Mademoiselle Clinchant : Il n’est pas d’âme si farouche
Nymphe neufviesme pour Mademoiselle Ozobia : Ceux dont le coeur froid comme glace
Nymphe dixiesme pour Mademoiselle de Mendosse : Une Beauté, lorsqu’elle blesse
Nymphe onziesme pour Mademoiselle Bouchavane : Bien que la torche soit bruslée
(*) La jeune reine Anne d’Autriche était devenue à cette époque l’amie déclarée de la jeune Madame de Luynes, qui avait l’honneur de la recevoir à souper, et chez qui se dansèrent des ballets.
Vers pour le Ballet de la Reyne disponible sur