Christoph GRAUPNER
13 janvier 1683 (Kirchberg, Saxe) – 10 mai 1760 Darmstadt)
pastorale per musica – livret de Christian Heinrich Postel – 1719 – Darmstadt | |
livrete en trois actes de Meister et Mauritz Cuno – 1707 – Hambourg – en collaboration avec Keiser | |
opérette – livret de Barthold Feind, d’après Corneille, Fontenelle et Boileau – 28 novembre 1708 – Hambourg | |
livret de Osiander – 4 mars 1710 – Darmstadt | |
livret de Heinrich Hinsch – 1707 – Hambourg | |
livret de Barthold Feind – 1709 – Hambourg | |
livret de Breymann – 1708 – Hambourg | |
16 février 1711 – Darmstadt |
Né à Kirchberg, en Saxe, en janvier 1683, Christoph Graupner, bien que tombé de nos jours dans un oubli quasiment total par un malheureux concours de circonstances, fut l’un des compositeurs les plus importants de son temps. Il compta parmi ses amis et admirateurs les compositeurs Telemann, Mattheson ainsi que Fasch, qui fut aussi son élève. Il fut en rapport avec plusieurs de ses contemporains et ce, dès l’enfance, grâce à ses études à Leipzig auprès de Schelle et de Kuhnau, prédécesseurs de J.S. Bach à la Thomaskirche. Graupner fut l’élève préféré de Kuhnau, en même temps que Heinichen, son collègue et ami.
Après avoir fait des études en musique puis en droit à Leipzig, Graupner quitta cette ville en 1705 pour devenir claveciniste à l’orchestre de l’Opéra de Hambourg, alors le plus actif d’Europe, sous la direction de Rheinhard Keiser, duquel il fut aussi l’assistant. Il composa à cette époque plusieurs opéras qui eurent un grand succès auprès du public. Le landgrave de Hesse-Darmstadt, grand mélomane et compositeur à ses heures, les entendit lors de ses séjours à Hambourg et voulut dès lors compter Graupner parmi ses musiciens. Graupner se vit donc offrir un poste à la cour de Hesse-Darmstadt en 1709. Il en devint le maître de chapelle (Hofkapellmeister) en 1712. Christoph Graupner passa l’essentiel de sa vie musicale à la cour de Darmstadt de laquelle il fut employé jusqu’à sa mort, en 1760. Ses activités de compositeur se terminèrent en 1754, dues à une cécité de plus en plus envahissante. Il y dirigea l’orchestre, qui parvient ainsi à une grande réputation, et y fut responsable de toute la production musicale, y compris la gestion, autant au théâtre (il composa et dirigea plusieurs opéras) qu’à la chapelle (il nous a laissé 1 423 cantates…) ou à la table (musique de chambre). Il copia beaucoup de musique orchestrale de ses contemporains pour la jouer avec ses musiciens. De nos jours, l’épisode le plus connu de sa carrière est celui du concours pour l’obtention du poste de cantor à Saint-Thomas de Leipzig qu’il gagna, après le refus de Telemann. N’ayant cependant pu obtenir son congé auprès de son employeur, il se soumit à la volonté de son prince et déclina à grand regret la position convoitée. Dans sa lettre de désistement, il souligna spontanément la présence de J.S. Bach parmi les candidats et écrivit un mot senti, collégial et positif à son sujet, fait inhabituel pour l’époque. En effet, un musicien était alors considéré comme un valet ou, au mieux, comme un subalterne. Une recommandation d’un musicien par un autre n’avait pas sa place dans la société d’alors.
Sa réputation fut grande, comme compositeur de musique religieuse, comme contrapuntiste et comme claveciniste virtuose. Graupner fut un homme droit, honnête, cultivé, curieux, entreprenant, diligent, travailleur infatigable, prolifique, estimé, loué, admiré et, avec raison, aimé de ses musiciens. De condition modeste, enfant prodige à l’amour musical immense, il garda toute sa vie une grande simplicité et une réserve remarquée. (Projet Graupner)