On le sait : Cavalli ne s’appelait pas Cavalli.
Né le 14 février 1602, à Crema, il était le fils de Giovanni Battista Caletto, musicien qu’on appelait communément Bruno, du nom de son père (*). Troisième enfant d’une famille, qui devait en compter neuf, il fut baptisé sous le nom de Pier Francesco.
Quoique située à 250 km à l’Ouest de Venise, et seulement à une cinquantaine de Milan, Crema était une place forte tenue par la Cité des Doges, où elle était représentée par un Podesta, Gouverneur de la province.
Le jeune garçon, instruit au chant par son père, entra tôt dans le choeur de la cathédrale de Crema, où il se fit remarquer par la pureté de sa voix.
Poursuivant une carrière de chanteur, il apparaît dans les registres de la Cappella di San Marco comme ténor, le 1er février 1627, sous le nom de Pier Francesco Caletti, son véritable nom.
Il s’orienta en 1639 vers une carrière d’organiste, et fut nommé second organiste de la basilique, le 22 janvier 1640, sous le nom de Francesco Caletti, detto Cavalli, patronyme de son ancien protecteur, que Cavalli, reconnaissant, avait adopté depuis 1634.
On en trouve une illustration dans le Breve espositione, brochure de présentation comportant le scénario, que Cavalli publia lors de la création de son premier opéra, Le Nozze di Peleo e di Teti, en 1639, où il se nomme lui-même Francesco Cavalli.
Que de noms pour un seul homme !
Jean-Claude Brenac – Octobre 2010
(*) Cavalli et l’Opéra vénitien – Henry Prunières – 1931
(**) Les Origines du théâtre moderne – Romain Rolland – 1895