DVD Il Ritorno d’Ulisse (2009)

IL RITORNO D’ULISSE

COMPOSITEUR

Claudio MONTEVERDI

LIBRETTISTE

Giacomo Badaoro

 

ORCHESTRE Les Arts Florissants
CHOEUR
DIRECTION William Christie
MISE EN SCÈNE Pier Luigi Pizzi
DÉCORS ET COSTUMES
LUMIÈRES Sergio Rossi
CHORÉGRAPHIE Roberto Maria Pizzuto

Ulisse Kobie van Rensburg
Penelope Christine Rice
Umana fragilita Terry Way
Il Tempo, Nettuno Luigi De Donato
Amore, Minerva Claire Debono
Giove Carlo Allemano
Giunone Sonya Yoncheva
Telemaco Cyril Auvity
Antinoo Umberto Chiummo
Pisandro, Feace Xavier Sabata
Anfinomo Juan Sancho
Eurimaco Ed Lyon
Eumete Joseph Cornwell
Iro Robert Burt
Ericlea Marina Rodríguez-Cusí
Melanto, Fortuna H. Bayodi-Hirt

DATE D’ENREGISTREMENT mai 2009
LIEU D’ENREGISTREMENT Teatro Real – Madrid

EDITEUR Dynamic
DISTRIBUTION Codaex
DATE DE PRODUCTION 22 avril 2010
NOMBRE DE DISQUES 2
DISPONIBLE toutes zones
FORMAT NTSC – DD 5.1/LPCM 2.0 – 16:9
SOUS-TITRES EN FRANCAIS oui

Critique de cet enregistrement dans :

 Diapason – juillet/août 2010 – appréciation 4 / 5

  « L’Orfeo présenté par la même équipe en 2008 appelait déjà le même constat : si la réalisation musicale de Christie est admirable, la mise en scène de Pizzi déçoit amèrement. Mêlant références antiques et éléments contemporains, elle se révèle morne et statique. La direction d’acteur est quasi inexistante, en particulier dans les monologues et les duos ; les scènes d’ensembles sont empesées tandis qu’une désastreuse bacchanale tient lieu d’unique ballo. Les rôles importants échoient heureusement à des chanteurs rompus à ce répertoire, tels le magnifiique Telemaco de Cyril Auvity, l’Eumete plein d’humanité de Joseph Cornwell, la virtuose Minerva de Claire Debono et la Melanto parfois étonnamment maternelle de Hanna Bayodi. Les deux protagonistes sont moins flamboyants, il est vrai bien pauvrement affublés, Christine Rice (vocalement poignante) comme Kobie Van Rensburg (au timbre plus inégal et aux aigus parfois hésitants). Enfin, les personnages secondaires sont plus diversement servis : la fragile Ericlea de Rodriguez-Cusi n’émeut guère, tandis que le trio des Prétendants (en particulier le contre-ténor) est le vrai maillon faible de la production.

Reste le travail de William Christie, une fois de plus exemplaire. La partition est presque intégralement exécutée, à part quelques coupures assez inexpliicables dans le dernier acte. L:ensemble instrumental, divisé en deux groupes de cordes et de vents, offre des réalisations vivantes et colorées, soulignant idéaleement la déclamation impeccable des chanteurs. Un enregistrement audio aurait presque pu faire l’objet d’un Diapason d’or : nous ne pouvons que conseiller d’écouter ce DVD les yeux fermés. »

Classica – septembre 2010 – appréciation 4 / 4

« On avait laissé Orfeo dans son palais de Mantoue et Charon dans sa barque. Pour la suite des Monteverdi donnés à Madrid, Pier Luigi Pizzi présente Ulysse dans la même barque tandis qu’à l’avant-scène Pénélope file une immense laine. Elle est la parque préparant le linceul des prétendants. L’intervention de la Fragilité humaine répond d’emblée au sort du premier poète. Le fil rêvé pour cette vision qui continue à faire date, à tel point que c’est Virgin Classics, et non plus Dynamics qui enregistre la Poppée donnée ce printemps 2010.

Les couleurs ? Une palette simple mais efficace : noir (le deuil), gris (l’attente), rouge (le désir), blanc (la vérité). Ericlea et ses suivantes ont des allures de veuves siciliennes. Les hommes sont des bergers court vêtus (splendide Ed Lyon). Avec son physique mature, barbe et cheveu poivre et sel, Kobie van Rensburg, révélé en Europe par Jean-Claude Malgoire, est bien ce héros revenu des limbes du temps. Les costumes se moderniseront peu à peu pour Télémaque (Cyril Auvity d’une tendre noblesse) et son père, les prétendants hautains garderont leurs costumes sortis des portraits de Moroni. À leurs pieds résonnent les Arts Flos, rutilant de l’or boisé des instruments, contrepoint charnel au dispositif voulu par Pizzi.

Parfaite distribution: l’ardente et discrète Christine Rice, le trop humain Joseph Conwell et chaacun des courtisans, d’orgueil et de fragilité pétris. Clair-obscur des passions, complexité des caractères, partition tendue comme l’arc fatal, frémissant de sensualité : durant trois heures le frissson du beau a saisi le Teatro Real et il nous effleure toujours. Direction tout simplement sublime du grand Bill, comme elle l’était pour ses Monteverdi aixois avec Adrian Noble. »