COMPOSITEUR | Georg Friedrich HAENDEL |
LIBRETTISTE | Antonio Salvi / Nicola Francesco Haym |
ORCHESTRE | Orchestre de l’État de Bavière |
CHOEUR | |
DIRECTION | Ivor Bolton |
MISE EN SCÈNE | David Alden |
DÉCORS | Buki Shiff |
LUMIÈRES | Pat Collins |
Rodelinda | Dorothea Röschmann | |
Bertarido | Michael Chance | |
Grimoaldo | Paul Nilon | |
Eduige | Felicity Palmer | |
Unulfo | Christopher Robson | |
Garibaldo | Umberto Chiummo |
DATE D’ENREGISTREMENT | juillet 2003 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Festival de Munich |
EDITEUR | Farao Classics |
DISTRIBUTION | Night and Day |
DATE DE PRODUCTION | 2005 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 |
CATEGORIE | Format 16/9 – PCM-Stereo – Surround 5.0 |
DISPONIBILITE | Toutes zones |
SOUS-TITRES EN FRANCAIS | oui |
Critique de cet enregistrement dans :
- Classica/Répertoire – septembre 2005 – appréciation 7 / 10
« A Munich, David Alden règne en maître depuis une décennie sur le répertoire baroque et le décape sans vergogne avec plus ou moins de succès. Sa Rodelinda reprend ses critères usuels, espaces branchés, colorés et nus, ludiques et agressifs parfois, pour mettre à vif un jeu d’acteurs qui se réduit ici trop souvent à des poncifs : on est méchant, on le montre, on n’évoluera guère. Cela passe à la scène, plus difficilement à la loupe de l’écran. La performance de Dorothea Röschmann éblouit moins par sa présence que par de magistrales arias. Palmer, accusant trop les ans pour la ligne d’Edwige, crève l’écran, certes. Les ténors surfent sur la fatigue, et Bolton assène plus qu’il n’inspire… »
- Le Monde de la Musique – septembre 2005 – appréciation 2 / 5
« La mise en scène de cette Rodelinda, proposée au Festival de Munich en 2004, prétend à l’audace : David Alden considère que seul le milieu de la mafia peut s’apparenter aux dynasties du haut Moyen Age où un prince ambitieux n’avait aucun scrupule à assassiner tous ceux qui barraient son accession au trône. Mais Alden n’est pas allé jusqu’au bout de son raisonnement en plaçant l’intrigue à notre époque où la mafia continue de gangrener le sud de l’Italie. Car il a choisi d’évoquer les années 50, ses bars, ses intérieurs, ses objets à la façon de certains films noirs américains. Il émane donc de ce spectacle, par ailleurs élégant dans ses tableaux, une forte dose d’incongruité. On est d’autant plus affligé qu un ensemble de magnifiques interprètes s’est fourvoyé dans cette mise en scène saugrenue. A commencer par la Rodelinda éclatante de Dorothea Röschmann qui donne de la reine un portrait ragique et l’impressionnante Eduige de Felicity Palmer, dont la technique époustouflante supplée un timbre de plus en plus ingrat. Michael Chance, au timbre ténu, fait un portrait touchant quoique son rôle, court et fort exigeant sur le plan dramatique, gagnerait à être chanté par une mezzo-soprano opulente. Paul Nilon campe à merveille un tyran à lafois odieux et décontenancé. Il faut enfin saluer la direction alerte, ramassée d’Ivor Bolton qui attise ce drame intime avec une force stupéfiante. Un DVD aussi inutile à voir que magnifique à écouter. »
- Opéra International – juillet/août 2005 – appréciation 2 / 5
« Rendre vie à l’opéra haendelien est un terrain d’expérimentation passionnant, qui ne réussit toutefois qu’aux metteurs en scène imaginatifs. Et malheureusement, David Alden n’est pas du lot. A Munich, sa Rodelinda souffre avec l’opiniâtreté butée des timides, le dos et les mains souvent collés aux murs : au mieux une ménagère outrée qui remâche ses frustrations, pas une souveraine déchue. Unulfo se recroqueville sur son personnage de rond-de-cuir minable et inhibé. Garibaldo grimace en tous sens pour mieux affirmer sa cruauté. Bertarido se roule par terre en de longues reptations stériles. Eduige tente vainement de porter haut et droit des restes de prestance menacés par l’abus d’alcool… Chaque rôle est ainsi fortement caractérisé dès sa première apparition, mais reste ensuite bloqué. Impossible d’éviter l’ennui qui s’installe, encore alourdi par les caméras qui, faute de support décoratif exploitable (le dispositif paraît encore plus laid qu’en réalité), nen finissent plus de s’attarder sur les mêmes physionomies tragiques, déformées par des rictus dont on a vite fait le tour. La vocalisation haendelienne filmée de trop près, surtout quand elle est à ce point malhabile, n’est guère télégénique, et 3 heures 23 minutes de DVD à ce régime tournent vite à l’épreuve pour les nerfs.Reste le son : orchestre moderne mais réduit et baroquisé, dirigé à la serpe par Ivor Bolton, chanteurs spécialisés mais dans un état vocal préoccupant, encore que plutôt meilleur que le souvenir que l’on en gardait sur le vif. En dépit d’une usure évidente, Michael Chance reste un sopraniste musicalement intéressant. Christopher Robson compense ses moyens ruinés par une véritable efficacité scénique (il est bien le seul dans ce cas). Le chant d’Umberto Chiummo est heureusement moins caricatural que son jeu scénique. Felicity Palmer reste attachante en dépit d’un timbre délabré. Paul Nilon est présentable mais vocalise sans grâce… En fait, seule Dorothea Röschmann s’impose, négociant son long parcours d’obstacles (huit airs!) avec un bel aplomb: performance potentiellement émouvante, du moins si metteur en scène et réalisateur étaient parvenus à transcender ce marathon vocal, laissé ici à l’état brut. »