COMPOSITEUR | Claudio MONTEVERDI |
LIBRETTISTE | Giovanni Francesco Busenello |
ORCHESTRE | Orchestra of the Age of Enlightment |
CHOEUR | |
DIRECTION | Emmanuelle Haïm |
MISE EN SCÈNE | Robert Carsen |
DÉCORS | Michael Levine |
COSTUMES | Constance Hoffman |
LUMIÈRES | Robert Carsen, Peter Van Praet |
Poppea | Danielle de Niese | |
Nero | Alice Coote | |
Octavia | Tamara Mumford | |
Seneca | Paolo Battaglia | |
Ottone | Iestyn Davies | |
Arnalta | Wolfgang Ablinger-Sperrhacke | |
Nutrice | Dominique Visse | |
Drusilla | Marie Arnet | |
Fortuna | Sonya Yoncheva | |
Virtu | Simona Mihai | |
Amore | Amy Freston |
DATE D’ENREGISTREMENT | Glyndebourne |
LIEU D’ENREGISTREMENT | juin/juillet 2008 |
EDITEUR | Decca |
DISTRIBUTION | Universal |
DATE DE PRODUCTION | 15 juin 2009 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 |
FORMAT | PAL 16:9 – LPCM Stereo & DTS 5.1 Surround |
DISPONIBILITE | Toutes zones |
SOUS-TITRES EN FRANCAIS | oui |
Critique de cet enregistrement dans :
Opéra Magazine – septembre 2009 – appréciation 5 / 5
« Nous l’avions trouvé jubilatoire, mais ce Couronnement de Poppée vu par Robert Carsen n’avait pas fait l’unanimité à Glyndebourne, l’été dernier. Son excellente captation par François Roussillon provoquera sans doute des réticences identiques, voire plus sévères : il est bien possible, en effet, que pour savourer pleinement les multiples facettes de ce spectacle, il faille l’avoir vu d’abord au théâtre… Une chose est sûre : l’acquisition de ce DVD s’impose aux spectateurs qui ont découvert la production à Bordeaux, en juin dernier, et n’ont pas été convaincus. Il est en effet nécessaire pour compléter la vision passablement édulcorée qui leur a été proposée, avec notamment un couple Poppea-Nerone n’exprimant qu’une faible partie des intentions de Carsen.
Plus encore qu’à Glyndebourne, les gros plans révèlent ici la sexualité torride et les jeux érotiques pervers du duo infernal, magistralement incarné par Danielle de Niese et Alice Coote. Sans jamais forcer le trait, toutes deux se révèlent incroyablement cinégéniques : regard, bouche, on lit les sentiments qui les animent rien qu’en scrutant l’expression de leurs visages. À la beauté explosive et à la sensualité voluptueuse d’une Poppea rouée, manipulatrice et vénale, dont le seul objectif est d’accéder au trône, symbolisé de façon recurrente par la pourpre des rideaux, répond un Nerone peut-être plus sincère dans ses sentiments, mais totalement dépravé.
Sans doute les jeux de rideaux ne sont-ils pas aussi significatifs que vus de la salle : à l’écran, on ne perçoit qu’une partie de leur rôle symbolique et l’aspect « théâtre dans le théâtre » s’estompe. On repère cependant aisément que la couleur pourpre – symbole du pouvoir et de l’ambition – disparaît lors de la scène du philosophe, personnifié par une sorte de prof idéaliste aux cheveux longs, et mal fagoté. On perçoit également le rôle du lit et de la baignoire, où l’on voit successivement Ottavia, Drusilla, Nerone et Lucano.Amore, en meneur de jeu, et deux épatantes Nourrices apportent à l’ensemble une note de légèreté et d’humour. L’opéra est impeccablement chanté par toute la compagnie, même si seul le couple principal est vraiment exceptionnel. On peut aisément privilégier une vision plus « noble » de l’ouvrage (celle de Pierre Audi à Amsterdam), mais celle de Carsen illustre de facon saisissante l’amoralité et la modernité du livret de Busenello. On peut aussi préférer un orchestre plus souple et davantage d’italianité dans le son mais l’interprétation d’Emmanuelle Hafm, à la tête de l’Orchestra of the Age of Enlightenment, colle idéalement à la démarche du metteur en scène. »