COMPOSITEUR | Claudio MONTEVERDI |
LIBRETTISTE | Giovanni Busenello |
ORCHESTRE | Les Arts Florissants |
CHOEUR | |
DIRECTION | William Christie |
MISE EN SCÈNE | Pier Luigi Pizzi |
DÉCORS | Pier Luigi Pizzi |
COSTUMES | Pier Luigi Pizzi |
LUMIÈRES | Sergio Rossi |
Poppea | Danielle de Niese | |
Nerone | Philippe Jaroussky | |
Ottavia | Anna Bonitatibus | |
Seneca | Antonio Abete | |
Ottone | Max Emanuel Cencic | |
Drusilla | Ana Quintans | |
Nutrice | José Lemos | |
Arnalta | Robert Burt | |
Lucano | Mathias Vidal | |
Mercurio | Damian Whiteley | |
Fortuna, Pallade, Venere | Clairee Debono | |
Virtu, Damigella | Katherine Watson | |
Amore | Habba Bayodi Hirt | |
Valletto | Suzana Ograjensek | |
Nutrice, un Famigliare | Jose Lemos | |
Tribuno, Liberto | Andreas Wolf | |
Mercurio, Littore, un Famigliare | Damian Whiteley | |
Famigliare | Juan Sancho | |
Tribuno, Console | David Webb |
DATE D’ENREGISTREMENT | mai 2010 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Madrid – Teatro Real |
EDITEUR | Virgin Classics |
DISTRIBUTION | |
DATE DE PRODUCTION | 2 avril 2012 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 |
FORMAT | NTSC |
DISPONIBILITE | Toutes zones |
SOUS-TITRES EN FRANCAIS | oui |
Critique de cet enregistrement dans :
Classique.news
« Madrid, Teatro Real, mai 2010: William Christie revisite l’érotisme cynique du Couronnement montéverdien, sommet lyrique de l’opéra baroque italien (1642); la grâce et la fluidité du continuo séparé en deux choeurs instrumentaux, la direction élégantissime et intimiste du chef des Arts Florissants restituent l’ambivalence et la justesse de la partition, l’une des plus envoûtantes qui soient, dédiée au pouvoir et à l’amour… la mise en scène, hormis les costumes assez laids, respecte tout la charge critique et satirique des épisodes comiques (les deux soldats du I singeant idéalement la lubricité de Néron et la duplicité de Seneca…); c’est surtout une scène érotique voire lubrique qui s’extasie souvent devant les yeux des spectateurs: duos vertigineux et enivrés de Nerone/Poppea; le sommet de cette vocalité presque pornographique reste le duo de Lucano et de Nerone, véritable accomplissement vocal d’un trouble inouï que Philippe Jaroussky et Mathias Vidal expriment magnifiquement.
Si Daniele de Niese en Poppea, reste assez prosaïque mais convenable, le Nerone de Philippe Jaroussky marque un jalon dans sa carrière: le contre-ténor chante surtout en sopraniste; ses aigus tendus et lumineux portant un désir irrépressible: jeune coucou lubrique au I, dans un costume de duvet noir, le jeune empereur paraît habité par le stupre et la luxure, sacrifiant tout au seul accomplissement de sa jouissance: en chanteur extraterrestre et halluciné, blême et hagard, possédé et hystérique, il fait un personnage de bout en bout captivant. A ses côtés, ni Seneca ni Ottavia n’arrivent à égaler sa prestance scénique et son relief vocal… sauf peut-être l’Ottone de Max Emanuel Cencic (qui depuis à Lille récemment chante Nerone, février 2012) à la vocalité somptueusement articulée. Très intéressante production. »
Classica – mai 2012 – appréciation 3 / 4
« Grosse déception que cet ultime volet de la trilogie monteverdienne montée à Madrid par Pizzi et Christie. L’échec visuel est complet. La tentation du gay friendly pour illustrer la cour de Néron, évidente lorsqu’apparaissent ses soldats en short lycra et chaussures militaires, n’est ni grotesque ni déplacée : elle est simplement laide. Et c’est impardonnable, Néron en manteau de plumes noires évoque une dinde de Thanksgiving. La sculpturale Danielle de Niese est désavantagée par ses costumes improbables, tout comme Cencic et Abete, sans parler de l’Ottavia vêtue d’un sac censé « faire veuve ».
Les décors entre le gris, l’anthracite et le pétrole, mal finis et sans imagination, achèvent d’enlaidir une mise en scène téléphonée. Dommage car Orfeo en son palais de Mantoue, était superbe et Ulisse d’une grande force plastique. Il reste heureusement la distribution, qui est, elle, un véritable rêve baroque porté par des Arts Flos impeccables. Dès ses premières notes, Cencic séduit par un timbre mâle et coloré, par l’atttention portée au discours et une parfaite articulation. Bonitatibus paraît avoir été moulée pour le lamento vénitien, qu’elle habite en donnant le frissson de la grandeur tragique. Quant au couple des amants amoraux, il suinte une séduction et un érotisme prodigieux : De Niese est née pour ces rôles de courtisanes lyriques, et Jaroussky, entre le vice et la vertu, campe un empereur prédestiné, tant par l’âge que par le trouble qu’il suscite. Dommage, vraiment, que Pier Luigi Pizzi trébuche ainsi sur la dernière marche du trône… »