DVD l’Orfeo

L'Orfeo _ DVD

COMPOSITEUR Claudio MONTEVERDI
LIBRETTISTE Alessandro Striggio

 

ORCHESTRE Le Concert des Nations
CHOEUR La Capella Real de Catalunya
DIRECTION Jordi Savall
MISE EN SCENE Gilbert Deflo
DECORS William Orlandi
LUMIERES Albert Faura
CHOREGRAPHIE Anna Casa

 

La Musica Montserrat Figueras
Orfeo Furio Zanasi
Euridice Arianna Savall
La Messagiera Sara Mingardo
Speranza Cécile van de Sant
Caronte Antonio Abete
Proserpina Adriana Fernandez
Plutone Daniele Carnovich
Apollo Fulvio Bettini
Ninfa Mercedes Hernandez
Eco Marilia Vargas
Pastores Gerd Türk
Carlos Mena
Ivan Garcia

 

DATE D’ENREGISTREMENT 31 janvier 2002
LIEU D’ENREGISTREMENT Théâtre de Liceu – Barcelone
ENREGISTREMENT EN CONCERT oui

 

EDITEUR BBC / Opus Arte
DISTRIBUTION Codaex
DATE DE PRODUCTION 9 novembre 2002
NOMBRE DE DISQUES 1
CATEGORIE Pal 16/9- Toutes zones – Son LPCM stéréo / dts surround
SOUS-TITRES EN FRANCAIS oui

 

 

Critique de cet enregistrement dans :

L’Avant-Scène Opéra – mai/juin 2003

« Cet Orfeo a beau avoir été capté l’an dernier au Liceo de Barcelone, il se veut surtout une mise en miroir de la création originale à Mantoue, en 1607. C’est en tout cas ce dont Gilbert Deflo tente de nous convaincre dans le documentaire annexe, et surtout sur scène. Et en effet, sa mise en scène est pleine de ce bon goût qui naît de la représentation respectueuse de l’historicité : c’est fort joli, surtout de loin, mais cela manque autant de présence théâtrale vraie que d’animation. Alors que Deflo avait su faire d’Ulysse ou de Poppée – à Montpellier, à Innsbruck – de superbes spectacles classiques, mais très vivants, dans cette « bergerette » qu’est Orfeo, malgré danses et ensembles, le spectacle apparaît rapidement figé et ennuyeux, et on se prend alors à trouver à la dynamique spatiale de Trisha Brown, si vide en fait, une animation qu’on voudrait rencontrer ici parmi tant de gestes augustes, mais peu stéréotypés. Et Furio Zanasi, tout excellent chanteur qu’il puisse être, n’est qu’un bien piètre comédien que la caméra achève de ridiculiser. Comment croire alors ? Même la grande Monserrat Figueras en Musica fait guindée. Il n’y a guère que la Messagiera de Sara Mingardo à passer vraiment l’écran. Le pendant orchestral est lui aussi fort beau, certes, mais Savall déçoit quelque peu. Lent souvent, trop attentif à s’écouter, peaufinant le détail amoureusement (et magnifiquement), mais ne portant pas l’œuvre au-delà, il laisse un rien d’absence dramatique s’installer aussi. C’est pourtant dans sa leçon qu’il y aura le plus à apprécier. Aussi, au final, ce DVD ne satisfera que ceux que le théâtre vrai indiffère. »

Crescendo – avril/mai 2003 – apppréciation Joker Crescendo

« Le Liceu de Barcelone où fut captée cette production s’est transformé en Palais ducal de Mantoue dont Gilbert Deflo s’est imprégné de l’art et a laissé courir son imagination dans le fameux hall des miroirs pour imaginer sa mise en scène, jeu d’aller-retour entre le plateau et la salle. La scène a revêtu les peintures d’Arcadie, a retrouvé l’intimité des représentations de 1607 auxquelles ne participaient que cent à deux cents spectateurs triés sur le volet. Une ambiance qui nous transporte trois cents ans en arrière dans une riche Académie florentine où ne prévalent que l’art, la culture et le savoir de l’antiquité dont est issue la légende. Savall vient du fond de la salle, dans l’habillement de Monteverdi, comme si le compositeur entendait quelque part jouer son opéra et venait voir. Il faut dire que la prestance de Savait invite à cette mise en bouche. Les décors et costumes sont superbes dans les beautés des couleurs mordorées du printemps et de l’automne dans les deux premiers actes, dans le bleu froid et terrible, les bruns noirs de l’enfer avant des retrouver les couleurs de la fête tout à la fin. Le plateau vocal est d’une surprenante pureté rehaussé encore d’une Sara Mingardo plus touchante que jamais. La gestuelle s’inspire de la sérénité du nô japonais et Savall donne vie à lamusique, n’en manquant aucune inflexion pour mieux encore réfléchir le texte. Les choeurs sont tout aussi magnifiques. »

Répertoire – mai 2003 – appréciation : Recommandé

« L’Orfeo de Gilbert Defto, filmé au Liceu de Barcelone, ressuscite avec un extrême raffinement, un goût suprême et une infinie inventivité la création de l’oeuvre dans la salle des glaces du palais ducal de Mantoue entre les actes, une incrustation de miroirs reflète l’intérieur du Liceu, Savall et les instrumentistes en costumes d’époque. Des toiles peintes d’une touche délicate – inspirées des plafonds du palais ducal – créent une niche de roches, de nuages et de forêt au milieu de [a scène. Des personnages gracieux, que l’on croirait tout droit sortis d’une pastorale Renaissance, tant le geste dansé et déclamatoire y est stylisé et pourtant naturel, s’y meuvent entre joie et déréliction, baignant dans une lumière orangée et des ombres bleutées. La lyre, qu’Orphée et Musique ne quittent jamais, devient instrument sacré. Tout ici respire la joie et la simplicité naïve et émouvante de l’idylle – que l’on devine résultant pourtant d’un travail minutieusement. Avec Savall, l’orchestre offre un constant bonheur. Jamais les instruments – qui participent de par leur simple beauté visuelle à la féerie du spectacle – n’auront tant suggéré la matière, le parfum, la couleur : la saveur. Les chanteurs, tous excellents, se sont pliés à la vision du metteur en scène, confinant à la typification picturale mais jamais statufiés, toujours vibrants d’émotion. Montserrat Figueras, gracieuse ouvreuse de la « favola », est la muse même ; Sara Mingardo, une messagère déchirante ; Fulvio Bettini, un Apollon glorieux. Quant à Furio Zanasi, il est exceptionnel de mélancolie apollinienne, mesurée, élégiaque en Orphée : tessiture élevée et vocalises virtuoses ne lui font pas peur. »

Diapason – mai 2003 – appréciation 4 / 5

« Dans le joli décor de William Orlandi, clin d’oeil à la salle des Miroirs du Palazzo ducale de Mantoue, la mise en scène tres sage de Gilbert Deflo tente de recréer l’atmosphère intime de la création, en 1607. Mais le drame n’a que faire de la sagesse. Le divertissement, ici, peine à sortir du décoratif. Où sont la passion, la douleur ? S’il distille avec art soin « Possente spirto », Furio Zanasi, émergeant d’un plateau décent dominé par la Messagère au chant profond de Sara Mïngardo, incarne-t-il vraiment le fils d’Apollon ? Tout de noir vêtu, comme Monteverdi en personne eût pu l’être, Savall traverse la salle pour rejoindre la fosse ; sa direction sera à l’image de son demi-sourire, réservée et prudente, digne du royaume des hommes mais trop aimable pour tutoyer les dieux. »

Le Monde de la Musique – février 2003 – appréciation CHOC

« Jordi Savall et Gilbert Deflo transforment cette fable musicale en un grand spectacle pour l’un des plus vastes théâtres d’Europe, le Liceu de Barcelone, sans en perdre l’essence. La mise en scène s’accorde parfaitement avec l’éblouissante direction de Savall : quel orchestre a joué aussi somptueusement le chef d’oeuvre de Monteverdi ? A la tête d’une distribution quasi parfaite, Savall a choisi un baryton, l’excellent Furio Zanasi, émouvant à faire pleurer les dieux. »

ConcertoNet – 18 décembre 2002

« Donné en janvier 2002 au Liceu de Barcelone, il réunit Jordi Savall à la direction, le metteur en scène belge Gilbert Deflo (auteur de Manon et de Don Quichotte à l’Opéra de Paris) et une distribution de haut niveau. Composant des images belles et naïves sorties d’un imaginaire antique coloré, Deflo habille cet Orfeo sans génie particulier mais avec soin et à-propos. La direction très dynamique de Savall (proche de Gabriel Garrido dans son esprit) confère énergie et rigueur au flux musical et conduit à bon port une distribution sans faiblesse où brillent notamment Montserrat Figueras et Sara Mingardo. Certainement l’Orfeo de référence en DVD, et pour longtemps. Un documentaire sur Mantoue, où fut créé l’opéra en 1607, complète idéalement cette captation. »