« Montezuma revit… sous l’impulsion du jeune Wernicke, avec (déjà !) sa manie de rajouter des temps morts à une action qui n’est que temps morts : chanté comme c’est, dégelée de sopranos, ça date d’un siècle ! »
Diapason – décembre 2012 – appréciation 4 / 5
« Quelques mois après avoir retrouvé le chemin de la scène grâce au Deutsche Oper de Berlin, le Montezuma (1755) de Graun était filmé dans le cadre idoine – un théâtre de cour du XVIIIe siècle – de l’Opéra des Margraves de Bayreuth. Certes, dans une version tripatouillée : on a sabré dans les tunnels de récitatifs et d’arias da capo (faut-il s’en plaindre ?), opté pour une traduction allemande du livret, et le chef Hans Hilsdorf a réorchestré la partition dans une veine fin de (XVIIIe) siècle … L’empereur du Mexique Montezuma, un castrat du temps de Graun, est ici confié à une mezzo (le règne des contre-ténors n’est pas encore venu), et celui du général Tezeuco, un ténor à l’origine, à une soprano: la résistance des Aztèques est une émancipation féminine face aux mâles oppresseurs espagnols Cortes et Narves. Riche idée qui met une touche de modernité dans la régie costumée et emperruquée du jeune Wernicke. Le spectateur retiendra donc les performances des chanteuses : Alexandra Papadjiakou à la belle autorité blesssée; Sophie Boulin à l’aise avec les coloratures et la gestuelle, moins avec la justesse; Gudrun Sieber parfaite de chant et de jeu. Bref, un intéressant témoignage des premières heures du réveil scénique baroque. »