DVD The Fairy Queen

THE FAIRY QUEEN

COMPOSITEUR

Henry PURCELL

LIBRETTISTE

Elkanah Settle, d’après Shakespeare

 

ORCHESTRE

Orchestra of the Age of Enlightenment

CHOEUR

The Glyndebourne Chorus

DIRECTION

William Christie

MISE EN SCÈNE

Jonathan Kent

DÉCORS, COSTUMES

Paul Brown

CHORÉGRAPHIE

Kim Brandstrup

LUMIÈRES

Mark Henderson

Lucy Crowe

soprano

Claire Debono

soprano

Anna Devin

soprano

Helen-Jane Howells

soprano

Rachel Redmond

soprano

Carolyn Sampson

soprano

Robert Burt

ténor

Sean Clayton

ténor

Ed Lyon

ténor

Adrian Ward

ténor

Lukas Kargl

baryton

John Mackenzie

baryton

Desmond Barrit

basse

Andrew Foster-Williams

basse

DATE D’ENREGISTREMENT

juin 2009

LIEU D’ENREGISTREMENT

Festival de Glyndebourne

EDITEUR

Opus Arte

DISTRIBUTION
DATE DE PRODUCTION

30 avril 2010

NOMBRE DE DISQUES

2

FORMAT

Image 16:9 – SON 2.0 LPCM & 5.1 DTS digital

DISPONIBILITE

Toutes zones

SOUS-TITRES EN FRANCAIS

oui

disponible aussi en Blu-ray

 Critique de cet enregistrement dans :

 Classica – septembre 2010 – appréciation CHOC

« Une « Reine des fées» déjantée – C’est un spectacle total qui oscille enhtre réerie burlesque et théâtre, chant et danse, que dirige brillamment William Christie.

Ce roboratif spectacle d’une durée de quatre heures fit le bonheur de l’Opéra Comique l’hiver dernier. La scénographie anglaise (Jonathan Kent, avec Mac Gregor, Noble, Warner, McVicar) dont on loue souvent le goût et l’intelligence, démontre une nouvelle fois que l’ego du créateur se doit d’être au service de l’oeuvre et non le contraire. À Glyndebourne, Kent et Christie ont proposé la version intégrale de la Reine des Fées, à savoir la musique de scène intercalée dans une libre et anonyme adaptation théâtrale du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Le genre semi-opera y trouve tout son sens, soit la version parlée du ballet lullyste où le compositeur intervient pour les divertissements couronnant chaque acte.

« Ce mélange si british de lyrique et de grossier », comme l’avoue Kent dans une interview bonus, est une version d’anthologie qu’on savoure goulûment. Commençant par un cabinet de curiosité, sorte de clin d’ ‘il au Peter Greenway de Meurtre dans un jardin anglais, on retrouve les tableaux du sommeil arachnéen, les lapins coquins, Adam et Ève, Phébus et ses Saisons. La performance d’acteurs parfois chanteurs, dont l’impayable bande d’artisans montant Pyrame et Thisbé, la pièce dans la pièce, laisse pantois. La qualité d’un orchestre qui sonne prodigieusement dans l’acoustique de Glyndebourne transfigure Purcell. Un plaisir que l’on n’avait pas vraiment eu à l’Opéra Comique …

The Orchestra of the Age of Enligthenment auréole les brillants solistes aux timbres fruités, justes et jubilatoires, avec, au premier rang, Ed Lyon, ténor d’exception. Ce condensé de culture anglaise (de la magie arthurienne à Harry Potter) mélangeant érudition, impertinence gouailleuse et poignante mélancolie est un miracle qui sert l’ oeuvre de Henry Purcell rendant lui-même hommage aux vertiges théâtraux de son illustre prédécesseur, Shakespeare. »

 Musikzen

« Un casse-tête que ces semi-opéras anglais du XVIIème siècle. Quelle était la part du théâtre et celle de la musique dans ces spectacles hybrides ? Pour le Fairy Queen, l’affaire se complique, puisqu’il s’agit du Songe d’une Nuit d’été de Shakespeare, mais réécrit et entrecoupé de « masques », c’est-à-dire d’ensembles de numéros musicaux dont l’utilité dramatique n’est pas évidente. Si l’on supprime le texte, il ne reste qu’un patchwork musical sans fonction définie. Si l’on revient à la pièce originelle, comme l’avaient fait William Christie et le metteur en scène Adrian Noble au festival d’Aix en 1989, cela donne une soirée fleuve où musique et théâtre se combattent plutôt qu’ils ne s’entraident. A Glyndebourne en 2009, le même Christie et le metteur en scène Jonathan Kent ont sacrifié la dévotion au Grand Will et redistribué les pièces du puzzle. La géniale musique de Purcell y trouve une raison d’être. Quant au spectacle, il propose un concentré de tous les tics et poncifs de la mise en scène baroque depuis les années 1980 : machines volantes et travestis trash façon Benny Hill, partouzes de lapins et Adam et Eve sous l’objectif de la télé réalité. Devant ces trois heures et demie d’agitation, on peut échapper à l’overdose en zappant et en se ménageant des pauses. Les amoureux de Purcell peuvent aussi fermer les yeux : l’exécution musicale est irréprochable. »

 Opéra Magazine – novembre 2010

« Librement adapté d’A Midsummer Night’s Dream de Shakespeare, le troisième semi opera de Purcell (1692) ne cesse de captiver par son architecture hybride et sa beauté singulière. Donné pour la première fois à grands frais au Dorset Garden de Londres, il se distingue par des proportions exceptionnelles, une théâtralité affirmée et des harmonies hypnotiques. Pensée comme un « spectacle total » au fil duquel musique, chant, théâtre et danse s’entrelacent à loisir, The Fairy Queen impose à ceux qui s’y confrontent d’assimiler un lourd cahier des charges (nombre considérable de musiciens, chanteurs, comédiens, danseurs, décors, costumes et accessoires) et de convoquer leur plus belle inspiration. Dans cette production, créée au Festival de Glyndebourne en 2009 – où elle a été filmée – puis reprise à l’Opéra-Comique en Janvier 2010, Jonathan Kent et William Christie relèvent brillamment le défi. Durant près de quatre heures, magie, humour et poésie se donnent de fait la main sans discorde. Le Prologue et les cinq actes affichent, il est vrai, un imaginaire nourri, dont l’ingénieux dispositif scénique n’est autre que le puissant révélateu~ Délimité par les lambris amovibles d’un cabinet de curiosités volontairement obscur, l’espace se mue en un irrésistible théâtre des passions où se faufile chaque figure, qu’elle soit humaine, allégorique ou elfique, le plateau devenant un endroit propice à toutes les extravagances.

Malgré quelques excès de zèle entachant la stricte essence féerique du spectacle (la botte de foin accouchant d’un couple de fermiers très sixties, la fausse femme enceinte léchant une grosse sucette … ), la mise en scène est irréprochable de sensibilité, le ramage subtil des costumes – alla Arcimboldo – conférant aux personnages une enveloppe symbolique adéquate. D’une prestance toute britannique, ou presque, le chant est dans l’ensemble remarquable. Certaines performances séduisent néanmoins plus que d’autres. Les inflexions signifiantes de Lucy Crowe, l’élan et la diction d’Ed Lyon, le timbre pénétrant de Carolyn Sampson ou le charme ravageur de Claire Debono suffisent à faire oublier des rôles adjacents plus faiblement distribués. Du côté des comédiens, l’excellence est également de mise, la chorégraphie réglée par Kim Brandstrup réservant de purs moments de grâce.

En maître d’oeuvre inspiré, William Christie sert le contrepoint purcellien avec loyauté et classe. Il faut dire que l’Orchestra of the Age of Enlightenment est un allié précieux… Le Glyndebourne Chorus, enfin, affiche lui aussi un engagement constant. Hormis quelques petites complaisances scénographiques, cette production, particulièrement bien filmée par François Roussillon, s’approche donc de l’essentiel. Elle détrône sans peine la version de l’English National Opera, mie en scène par David Pountney (Arthaus). »