DVD Ercole su’l Termodonte

ERCOLE SUL TERMODONTE

COMPOSITEUR

Antonio VIVALDI

LIBRETTISTE

Giacomo Francesco Bussani

 

ORCHESTRE Il Complesso Barocco
CHOEUR
DIRECTION Alan Curtis
MISE EN SCÈNE John Pascoe
DÉCORS, COSTUMES John Pascoe
LUMIÈRES Jeff Davies
CHORÉGRAPHIE Sara Erde

Ercole

Zachary Stains

ténor

Ippolita

Marina Bartoli

soprano

Antiope, Diana

Mary Ellen Nesi

mezzo-soprano

Martesia

Laura Cherici

soprano

Teseo

Randall Scotting

contre-ténor

Alceste

Luca Dordolo

ténor

Telamone

Filippo Miceccia

contre-ténor

DATE D’ENREGISTREMENT juillet 2006
LIEU D’ENREGISTREMENT

Spolète – Teatro Caio Melisso

EDITEUR Dynamic
DISTRIBUTION Codaex
DATE DE PRODUCTION 5 juillet 2007
NOMBRE DE DISQUES 1
FORMAT NTSC – 16 / 9 – LPCM 2.0 – Dolby Digital 5.1
DISPONIBILITE Toutes zones
SOUS-TITRES EN FRANCAIS oui

Critique de cet enregistrement dans :

Diapason – septembre 2007 – appréciation 4 / 5

« Vivaldi l’a échappé belle. Lui qui reçut ‘tant de grâces’ du pape lors de son séjour romain de 1723 aurait illico été jeté aux fers et excommunié si son Ercole, joué cette année-là au Teatro Capranica avec des airs repris en partie d’opéras antérieurs, avait été celui imaginé par le fripon metteur en scène John Pascoe. La trame, s’inspirant du neuvième des travaux d’Hercule (où le héros brutal doit ravir ses armes à Antiope, reine des Amazones) avait pourtant été édulcorée par le poète Bussani. Fi des usages romains où de chastes chanteurs masculins tenaient tousles rôles. Pascoe appelle un chat, un chat. Hercule tout nu sous sa peau de lion, avec papatte griffue cachant (à l’occasion) les attributs, amazones seins à l’air vêtues en clones de Barbarella, castrant les Grecs avec les dents. De quoi étonner à Spolète, lors du Festival des Deux Mondes, en juillet 2006. Décors superbes à l’appui, comme ces colonnes surmontées de phallus en majesté, sectionnés à moitié dans le superbe palais d’Antiope. Ici, on hait les hommes, mais à l’amour, qui peut résister ? Fable réjouissante, prise au second degré, mais portée par un Curtis bien sage, malgré l’étonnant travail d’Alessandro Ciccolini sur la réécriture des récitatifs secs ou accompagnés et de quelques airs. Plateau décevant. Le scuptural Hercule de Zachary Stains a de l’aplomb mais un timbre ingrat. Mary Ellen Nesi campe une Antiope volontaire et assez fade. Petite mention pour l’agréable Martezia de Laura Cherici, bonne comédienne, et le Teseo du doux contre-ténor Randall Scotting. Un hors-d’oeuvre ‘ amputé de la moitié des airs ‘ avant la restitution scénique plus complète de Biondi annoncée pour cet automne 2007. »

 Le Monde de la Musique – octobre 2007 – appréciation 2 / 5

« Sur la liste des opéras de Vivaldi figure un Ercole su’l Termodonte, créé à Rome en 1723. l.a partition originale et ses copies ayant été perdues, la présente production, montée par le Festival de Spolète, en Italie, est une savante mais aléatoire reconstitution effectuée par Alessandro Ciccolini à partir d’une trentaine d’arias et de duos répartis dans différents fonds de bibliothèque. On y retrouve ainsi « Zeffiretti, che susurrate », conservé dans un recueil d’airs réunis par Vivaldi et souvent enregistré.

Le livret raconte le neuvième travail d’Hercule, lancé à la conquête des Amazones. Il se clôt évidemment par un mariage d’amour après de nombreuses peripéties où les uns tombent prisonniers des autres. Joliment monté dans des décors et des costumes évoquant le monde antique (le royaume ries Amazones est décoré de sculptures représentant de généreux testicules accrohés à de vigoureux phallus tronqués !). Le spectacle rassemble des voix allant de l’excellent ‘ à comnencer par Mary-Ellen Nesi dans le rôle d’Antiope, la reine des Amazones ‘ à des contre-ténors plutôt fragiles et manquant d’aisance. La direction d’Alan Curtis confère au spectacle sa dynamique dramatique.

Mais l’élément le plus étonnant est l’interprète du rôle d’Hercule, le sculptural Américai n Zachary Stains : intégralement nu, à l’exception d’une cape qui ne dissimule rien, il arpente la scène avec une aisance qu’on lui envie. »

 Classica – mars 2008 – appréciation 7 / 10

« D’emblée John Pascoe, le metteur en scène, annonce ses intentions. C’est le passage de la sauvagerie à la civilisation qui l’a fasciné dans ce rare opéra de Vivaldi monté au festival deSpolète. Une vision intelligente qui surprend lorsque l’avenant ténor Zachary Stains fait son entrée dans le plus simple appareil pour lancer son « Vedra l’empia, vedrà qual soglio ». Environné de phallus décapités et de déesses antiques, le spectateur le verra ensuite passer du intégral à la toge blanche. Cette vision de l’opera seria, certes culottée mais point ridicule, inverse le mode de repréntation habituel du masculin du féminin, ce dernier sexe étant le plus facilement déshabillé. Concernant les aventures du héros viril par excellence au pays des amazones, redoutables castratrices, le propos naturiste n’est pas déplacé. Alan Curtis, toujours à la pointe de l’exhumation baroque, s’est entouré de l’impressionnante Mary-Ellen Nesi qui incarne deux rôles et d’autres habitués de ses interprétations telles Marina Bartoli et Laura Cherici.

Vingt-deuxième partition lyrique deVîvaldi composée pour Rome en 1723, on l’avait crue égarée jusqu’à ce que l’infatigable Américain aidé d’Alessandra Ciccaloni en retrouve une trentaine d’arias et de duos (c’est d’ailleurs l’opéra que s’apprête à enregistrer, pour Virgin, Fabio Biondi). Certes, le mode de production vivaldien démontre ses limites habituelles (réemploi d’airs de l’Olimpiade ou de Griselda), mais son propos scénique est redoutable. Vivaldi porté à la scène montre toute son efficacité, sans temps morts ni atermoiements. Signalons aussi deux excellents contre-ténors, Filippo Mineccia et Randall Scotting. Dommage que les éclairages nécessaires à la captation aient à ce point dénaturé le rendu d’une mise en scène continuellement déteinte. Quant au pressage du DVD il est comme trop souvent chez Dynamic, assez mauvais, ce qui rend sa lecture problématique… «