Atys

COMPOSITEUR Jean-Baptiste LULLY
LIBRETTISTE Philippe Quinault

 

ORCHESTRE et CHOEUR Les Arts Florissants
DIRECTION William Christie
MISE EN SCÈNE Jean-Marie Villégier
DÉCORS Carlo Tommasi
COSTUMES Patrice Cauchetier
DANSE Compagnie Les Fêtes Galantes
CHORÉGRAPHIE Francine Lancelot et Béatrice Massin
LUMIÈRES Patrick Méeüs
Atys Bernard Richter
Cybèle Stéphanie d’Oustrac
Sangaride Emmanuelle de Negri
Célénus Nicolas Rivenq
Idas Marc Mauillon
Doris Sophie Daneman
Le Sommeil Paul Agnew
Morphée Cyril Auvity
Mélisse Jaël Azzaretti
Le Temps, le Fleuve Sangar Bernard Deletré
Iris Rachel Redmond
Flore /Suite de Sangar Elodie Fonnard
Melpomène Anna Reinhold
Zéphir / Suite de Sangar Francisco Fernández
Zéphir Reinoud Van Mechelen
Phobétor Callum Thorpe
Phantase Benjamin Alunni
Songe Funeste Arnaud Richard
DATE D’ENREGISTREMENT mai 2011
LIEU D’ENREGISTREMENT Opéra Comique
EDITEUR Fra Musica / Opéra Comique
DISTRIBUTION Harmonia Mundi
DATE DE PRODUCTION 27 octobre 2011
NOMBRE DE DISQUES 2
FORMAT NTSC – 1:78 – vidéo 16/9 ccompatible 4/3 – son 5.1 DTS
DISPONIBILITE Toutes zones
SOUS-TITRES EN FRANCAIS oui

Disponible aussi en Blu-ray Critique de cet enregistrement dans :

  • Classiquenews

« Atys déploie une langueur tragique irrépressible qui va son cours sanglant et sacrificiel sans faiblir, s’affirmant telle la tragédie en musique la plus noire du règne de Louis XIV, et curieusement la plus aimée du souverain. Lully et Quinault s’y dépassent il est vrai: le premier dans une musique sans dilution aucune, âpre, expressive, mordante; le second, plus inspiré que jamais écrivant une poésie faite musique, à la fois grandiose par sa déclamation et si juste dans sa sincérité émotionnelle. Préférant Sangaride à la déesse Cybèle, le beau berger Atys connaîtra l’horreur du délire criminel puis le suicide. Il n’y a pas d’ouvrage comparable à cette exacerbation des passions emportant dieux et mortels.Pour les 300 ans de la mort de Lully, l’Opéra de Paris offre au duo Christie et Villégier l’opportunité de ressusciter l’ouvrage: en 1987, le choc fut immédiat voire fulgurant auprès du public. Le siècle de Louis XIV semblait renaître de ses cendres: d’une beauté ténébreuse et empoisonnée, sublime et vraie. Repris jusqu’en 1992, la production devait renaître elle aussi en… 2010 et 2011. Enregistré ici à l’Opéra Comique à Paris en mai 2011, voici les fastes d’une oeuvre au noir qui au dvd méritait ce transfert attendu, sans perdre l’intensité de ses attraits premiers. Dans la scénographie de Villégier, le théâtre que Lully souhaitait supplanter en faveur de la divine musique et du chant, reprend ses droits: sobriété, épure voire ascétisme des mouvements d’acteurs; absence des machineries féeriques et enchanteresses originelles; d’où ce repli de la grandeur au profit de l’action intimiste et psychologique. La caméra serre l’impact du texte, en particulier dans les duos; les confrontations et les enjeux gagnent en relief. Atys et Cybèle profitent de l’engagement des chanteurs Bernard Richter et Stéphanie d’Oustrac; le premier étant davantage articulé et intelligible que sa partenaire. L’unité crépusculaire de l’argent partout étincelant; puis l’or divin du tableau des songes avec ses deux choeurs instrumentaux de part et d’autre du dieu sommeil (Paul Agnew impeccable)… l’esthétique de la réalisation nous éblouit toujours autant et souligne le génie de Lully à l’Opéra. En bonus: documentaire sur cet Atys 2011 devenu légendaire. »

  • Tutti Magazine

« Nous savons qu’une reprise est toujours un pari, mais qu’en est-il de cette reprise d’une reprise ? Sous tous les aspects, ce pari en valait la peine car la magie et l’excitation se retrouvent intactes. Les décors de Jean-Marie Villégier évoquent toujours l’époque où courtisans et nobles incarnaient des Dieux sur scène – et peut-être même croyaient l’être ! – particulièrement dans le Prologue. Baroque est l’environnement mais pas tant que l’approche qui fait un usage judicieux, voire parcimonieux, des accessoires.La chorégraphie reprend la création charmante de la regrettée Francine Lancelot et pourrait se montrer un peu plus musicale, mais le sentiment général qu’inspire cette « tragédie lyrique » est d’assister à une production parfaitement maîtrisée qui a reçu l’onction d’un réel amour du matériau de base. Cela se sent particulièrement dans la musique, bien sûr. Mais il est évident que la technique a fait des progrès depuis 1987. Les Tempi ont changé, la diction du français est plus naturelle, les récitatifs tirent avantage d’un continuo merveilleusement coloré et expressif et les jeunes chanteurs de l’époque – le brillant et solide Nicolas Rivenq, le sublime Bernard Deletré et le suprêmement élégant Paul Agnew – ont mûri et sont maintenant bien adultes. Le Jardin des Voix, issu récemment de l’Académie de William Christie lui-même, sonne comme des professionnels aguerris.Dans le rôle-titre, Bernard Richter mérite tous les éloges pour sa remarquable présence en scène, le profond raffinement de son timbre et le sens du texte qui le protège à chaque détour de l’hédonisme pur, tant la suavité de ses couleurs est enivrante… Y compris pour lui-même ! Quant à la Cybèle de Stéphanie d’Oustrac, elle impressionne par son sens du drame, sa puissance expressive et son utilisation presque brutale du texte et notamment des consonnes comme matière, comme rythme, voire comme percussion, sans pour autant jamais rompre la ligne. Un modèle. Seule Sophie Daneman (Doris) paraît moins enchantée que l’incarnation originale, mais sans que cela soit trop gênant. On ne peut que louer la distribution de William Christie qui a ainsi réussi à réunir un bouquet de voix subtilement assorti et absolument captivant où l’élégance des voix masculines le dispute au pathos tragique des voix féminines, et où l’expérience est revivifiée par une jeunesse conquérante et passionnée.Filmée avec discrétion mais aussi la parfaite maîtrise de François Roussillon, cette production méritait d’être immortalisée en Blu-ray. Visuellement étourdissante, musicalement éblouissante et habilement mis en scène, nous tenons là un must !À noter : Au côté des deux disques présentés dans un boîtier Amaray transparent, un luxueux livret fort bien imprimé présente de belles photos du spectacle réalisées par Pierre Grobois. »

  • Muse baroque

« Le 13 mai dernier, nous subissions le choc dramatique et esthétique de la recréation du mythique Atys de Christie / Villégier à l’Opéra Comique, et nous ne reviendrons pas sur les qualités exceptionnelles de cette production, que nous avons abondamment décrites dans un compte-rendu enthousiaste auquel nous vous renvoyons. Alors que le DVD est disponible depuis les derniers jours d’octobre, nous avons retenu cette critique afin que ce disque puisse être retenu pour la Muse de Noël, et cette analyse s’attardera avant tout sur les aspects propres au support, au montage de la captation vidéo, à sa fidélité sonore, à son ambiance. Bref, la magie noire de la représentation a-t-elle pu être capturée sur ces 2 galettes brillantes, et les frémissements intenses de la tragédie passer des fauteuils de velours à votre canapé, de la scène au petit écran, du collectif au familial voire au plaisir solitaire ?La réponse est affirmative, malgré un grand regret, dû aux nécessités techniques de la captation. Ce regret, c’est celui de la trop grande luminosité des images, du côté lisse et précis de chaque plan, de la haute définition aseptisée qui permet de se rendre compte avec délice de chaque boutonnière des admirables costumes de Patrice Cauchetier. La mise en scène de Jean-Marie Villégier se retrouve ainsi banalisée, avec des tons gris perlés proche de l’Armide de Carsen. La rupture violente entre le Prologue et la scène des Songes – c’est-à-dire des univers oniriques et colorés (celui du théâtre et celui du rêve) – et le reste de la tragédie nimbé de tons crépusculaires et sombres se trouve considérablement atténuée. Sur scène, le spectateur, plongé dans la torpeur lancinante d’une pénombre savamment entretenue, voyait défiler les marionnettes hiératiques d’une cour vieillissante et sclérosée, à la raideur digne d’une gravure, étouffante dans son opulence, cachot de tapissé de marbre et de soieries. A l’écran, au contraire, le regard est captivé par les gros plans qui dévoilent la beauté des justaucorps, les broderies des parements en bottes, les panaches ornant les couvre-chefs. La partie occulte le tout, les accessoires si bellement réalisés prennent le devant sur l’atmosphère morbide, désespérée et magnifique de ce conte décadent et douloureux. La bonne vieille bande-vidéo de FR3 de 1987, usée et délavée, avait ses nombreux défauts, mais avait su rendre l’ennui monochrome du désert surpeuplé de Versailles…En dépit de cette réserve, la réalisation a su préserver l’équilibre entre la fosse et la scène, recueillir le bouillonnement moiré des Arts Flo conduit par un William Christie théâtral et puissant, filmer avec sensibilité et pudeur les acteurs-chanteurs sans coupes intempestives, faire partager une continuité dramatique concentrée avec ses moments de relâchement (les divertissements somptueux) et ses scènes intimistes aux récitatifs enveloppés de continuo. On appréciera à leur juste valeur les danses de Béatrice Massin d’après Francine Lancelot, cadrées de loin, en laissant voir les jambes des danseurs et les mouvements chorégraphiques d’ensemble, alors que nombre de réalisateurs se délectent de l’amputation à la manière de la chirurgie militaire.Si l’on épargnera au lecteur une redite des caractéristiques vocales de la distribution d’un très haut niveau, il nous a semblé que le DVD mettait plus fortement en lumière le tempérament féroce de Stéphanie d’Oustrac, qui a choisi d’incarner une Cybèle sanguine et impérieuse, quitte à maltraiter quelque peu la ligne de chant, la déclamation ou la rondeur des aigus. De même, le timbre de l’Atys de Bernard Richter s’avère au DVD nettement plus grainé que celui de ses prédécesseurs Howard Crook ou Guy de Mey (malgré des moments d’apesanteur comme le début de l’acte III), les articulations nerveuses et incisives, un brin ironiques, presque sèches, tout comme celles d’un Marc Mauillon en compagnon de jeu tentateur. La ravissante Sangaride d’Emmanuelle de Negri n’en est que plus douce et sensuelle, le monarque de Nicolas Rivenq « ancienne cour » pratiquant le ton noble et plus maniéré de l’Atys initial de 1986 auquel il avait déjà prêté sa voix et son talent. Enfin, précisons que le DVD comprend en supplément de très intéressants entretiens avec Patrice Cauchetier, William Christie, Jérôme de la Gorce, Béatrice Massin ou encore Jean-Marie Villégier. »

  • Classica – décembre 2011 – appréciation CHOC

« William Christie allait-il passer les années sans encombre ? On pouuvait en douter. Il n’en est rien : si la production ne peut plus, en 2011, jouer le choc de la découverte, elle conserve son rang de spectacle exemplaire, magnifiée par une mise en scène rigoureuse et le talent d’une équipe (danse, décors, costumes) particulièreement inspirée. Classica rendait compte en juillet dernier de cette « somptueuse veillée funèbre », d’une admirable éloquence théâtrale, où la tragédie lyrique de Quinault et Lully est replacée dans ce contexte mortifère de la vie de cour à la fin du règne du Louis XIV. Une mise en scène aussi subtile allait-elle « passer » au DVD après la captation à l’Opéra-comique ? C’était une autre crainte. Qu’on se rassure là aussi : la grâce des ballets, la fluidité des éclairages, l’expressivité des gestes et des figures est rendue avec tact et précision. Bravo, donc, au réalisateur François Rousssillon et à ses équipes d’avoir été à la hauteur de ce défit historique. Reste la question de l’interprétation musicale. Les habitués du disque de 1987 trouveront ici un autre Atys. Les Arts florissants, moins verts, moins urgents, font preuve d’une précision et d’une souplesse bien supérieures à celles des origines. William Chrisstie propose de nouveaux choix (comme dans la fameuse scène du sommeil de l’Acte III, étirée à l’envi) qu’il ne s’agit de préférer ou de refuser. Cette démarche créative prouve la richesse de l’oeuvre et les progrès des insstrumentistes des Arts Flo. Autre miracle : la révélation d’un immense Atys, le ténor suisse Bernard Richter, ce « Jonas Kaufffman du baroque », selon la très juste formule d’André Tubeuf. Ses principales partenaires, Stéphanie d’Oustrac et Emmanuelle de Negri, le suivent vers des sommmets tragiques. Sans crainte de l’attente d’une nouvelle reprise, on peut désormais se réjouir : Atys est là, pour nous, et pour toujours ! « 

  • Opéra Magazine – décembre 2011 – appréciation Le Diamant d’Opéra

« Miraculeux ! Manquée en 1987, l’occasion d’immortaliser en vidéo le légendaire Atys de Lully, cosigné par Jean-Marie Villégier et William Christie) a été saisie en mai dernier, lors de la recréation du spectacle à l’Opéra-Comique. Un DVD à ne pas laisser passer ! La «recréation », admirablement réussie, d’Atys débouche donc, comme nous l’espérions, sur un DVD qui témoignera, pour les générations futures, de l’événement mémorable que fut la production de Jean-Marie Villégier et William Christie. Une médiocre captation télévisée du spectacle de 1987 avait été réalisée mais, sauf erreur, jamais éditée en DVD. Lacune comblée, et avec quel brio, par le réalisateur François Roussillon ! On ne pouvait guère espérer mieux. Costumes et décors nous sont transmis avec une qualité d’image exceptionnelle. Avec pertinence, le filmage alterne vues générales et gros plans. Certes, la disposition des chœurs près des cintres, dans le Prologue, est moins impressionnante que vue de la salle ; certes, nous perdons parfois les chanteurs de vue, lorsque la caméra s’attarde sur les danseurs ; mais la prodigieuse mécanique scénographique de Villégier ; cette synthèse du théâtre classique et des rites du Grand Siècle, est toujours perceptible. Les allées et venues des solistes et des choristes, les attitudes stylisées, les chorégraphies, sont idéalement lisibles. Surtout, l’efficacité des gros plans est incontestable. Regardez Atys et Sangaride de part et d’autre du fauteuil royal vide, après la première apparition de Cybèle : tout leur désarroi se lit sur leurs visages. Et si Emmanuelle de Negri n’est pas toujours avantagée par l’image, Bernard Richter que certains (assurément pas nous !) ont contesté, au lendemain des représentations de mai dernier – démontre qu’en plus de son chant joliment phrasé, il est un comédien bouleversant, totalement investi dans son personnage. Quant à Stéphanie d’Oustrac, le moins que l’on puisse dire est qu’elle crève l’écran : ses profils admirables, son visage si expressif, sa passion de tragédienne, sont servis à la perfection par la vidéo. Ses larmes, non simulées, à la fin du III nous laissent pantois. Les opulentes sonorités des Arts Florissants bénéficient d’une prise de son superlative, surtout en DTS 5.1. Cerise sur le gâteau : cent minutes de bonus, animées par Martine Kahane, la directrice du Centre national du costume de scène. Elles nous permettent de savourer les explications de Jean-Marie Villégier, sa démarche si novatrice voici vingt-cinq ans, et celles de William Christie, amusant quand il décrit sa rencontre avec Ronald P Stanton, le mécène de cette recréation, ou encore de Patrice Cauchetier et de Béatrice Massin. Ils nous donnent les clés pour comprendre le miracle d’Atys, désormais accessible à tous. Pardon pour ce mot galvaudé, mais voici bien une parution incontournable ! «  ATYS Bernard Deletré (Le Temps, Sangm) – Élodie FonnaJd (Flore) – Anna ReinJlOld ~ »vfelpomirœ) – Rachel Redmond (Iris) – Bernard Richter rL19’s) – Emmanuelle de Negli (Sangaride) – Stéphanie d’Qu,trae (Cybèle) – NiColas Rivenq (CélénUl) – Marc Mauillon (Idas) – Sophie Danenliln (D01is) -}aelAzzaretâ ~ »vfélisse) – PaulAgnew (Le Sommeil) – YJlilAuùi9′ (MorjJhée) Les Am Flolissants, diT. fiVilliam Clnistie. J1LSe en scène: }ean-Mmie Villégier. Réalisation: Hançois Roussillon (16-9: stéréo: Dolby Digital; DTS 5.1)