« L’image 16/9 a beau être d’une belle qualité, et le son aller de pair, on ne sera guère convaincu par cette Alcina venue de Stuttgart. Si la direction d’Alan Hacker flirte parfois ouvertement avec le métronome, on n’en est pas moins surpris d’entendre un orchestre de fosse des plus traditionnels s’accommoder de cette musique sans pose ni lourdeur. La distribution parie sur l’homogénéité, avec des voix intéressantes mais génériques, et une Alcina dont on ne peut nier la présence. Une fois encore, c’est la mise en scène qui disqualifie l’entreprise dans une pièce éclairée au néon, aux murs revêtus d’une tapisserie peu discrète, où évoluent des êtres tourmentés par la chair, fétichistes, de surcroît, si l’on en juge par le rôle des chaussures, et largement portés sur le strip-tease. Pour amateurs seulement. »
« Le relatif statisme inhérent à l’oeuvre est encore renforcé par la présence d’un décor unique, lequel permet d’intéressantes déclinaisons sur le thème de l’apparence, du semblant, du reflet, de l’illusion, mais n’apporte guère de rythme à une mise en scène qui manque quelque peu de relief et de lisibilité…L’orchestre manque d »énergie et de précision…La distributionnréserve de bonnes surprises, surtout du côté féminin. Catherine Naglestad campe une Alcina ambigüe, tour à tour froide et déterminée, troublante de sensualité et d’une touchante fragilité. »