COMPOSITEUR | Giovanni Battista PERGOLESI |
LIBRETTISTE | Pietro Metastasio |
ORCHESTRE | Academia Bizantina |
CHOEUR | |
DIRECTION | Ottavio Dantone |
MISE EN SCÈNE | Ignacio García |
DÉCORS | Zulima Memba del Olmo |
COSTUMES | Patricia Toffolutti |
LUMIÈRES | Ignacio Garcia et Fabrizio Gobbi |
Adriano | Marina Comparato | |
Emirena | Lucia Cirillo | |
Farnaspe | Annamaria dell’Oste | |
Sabina | Nicole Heaston | |
Osroa | Stefano Ferrari | |
Aquilio | Francesca Lombardi |
DATE D’ENREGISTREMENT | juin 2010 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Festival de Jesi – Italie |
EDITEUR | Opus Arte |
DISTRIBUTION | Codaex |
DATE DE PRODUCTION | 23 novembre 2011 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 DVD – 1 Blu-ray |
FORMAT | 16/9 – son 5.1 / DTS / Stereo |
DISPONIBILITE | Toutes zones |
SOUS-TITRES EN FRANCAIS | oui |
Critique de cet enregistrement dans :
Classique.news – Subtil seria
« Du livret déjà traité par Caldara et Giacomelli, Pergolesi qui a déjà composé Salustia (également créé au San Bartolomeo, en 1732), adapte Adriano en particulier selon les qualités des chanteurs réunis en 1734 pour fêter l’anniversaire de la mère du nouveau roi de Naples, Elizabeth Farnèse, épouse de Philippe V d’Espagne. De fait, le chanteur vedette dans le rôle travesti de Farnaspe, le général Parthe désireux de délivrer son épouse Emirena, prisonnière de l’empereur Hadrien-, éblouit littéralement dans une série d’airs parmi les plus beaux de l’opéra (en particulier son deuxième air, très développé avec hautbois obligé où bien que prisonnier lui-même du Romain, Farnaspe jubile car il a retrouvé son aimée). C’est le castrat Caffarelli- grand rival de Farinelli- qui chantait alors Farnaspe: le mezzo soprano redouble de virtuosité ténue, moins brillante que d’une sincérité touchante: Pergolesi brosse un portrait d’amoureux héroïque tout à fait vraisemblable qui se distingue des autres personnages par son relief et la subtilité de ses interventions; C’est dire si le castrat devait surprendre et convaincre par ses talents de comédiens: à Jesi en 2010, la soprano agile Annamaria dell’Oste relève tous les défis du caractère, autant puissant que tendre. Plusieurs éléments du matériau musical sera d’ailleurs repris par la suite: ainsi le troisième et dernier air de Farnaspe (pure virtuosité napolitaine taillée pour faire briller le timbre et l’agilité de Caffarelli) est recyclé tel quel dans L’Olimpiade. Malgré la succession des solos obligés, Pergolesi parvient à colorer et diversifier une partition qui souffre des limites du genre: pas d’épisodes comiques mais une fresque tendue et grave qui cependant se termine bien. Voilà pourquoi, comme ici, le seria est interrompu par un intermède (intermezzo) comique, Livietta e Tracollo, véritable condensé de frasques burlesques et bouffes dont la surenchère compense la tension du seria en cours de représentation. Pergolesi, génie de la commedia dell’arte en musique, égale ici les éclairs grotesques de son autre chef d’oeuvre comique, la Serva Padrona (composé la même année en février 1734 pour accompagner le seria Il Prigioniero superbo): il s’agit sous couvert d’une confrontation entre une basse bouffonne (travesti en voleuse polonaise enceinte!) et une soprano à déguisement (elle-même masquée en parisien en visite), de cibler cette guerre des sexes, qui pimentent pour mieux les exciter, homme grivois et femme à tempérament. Aux côtés de l’excellente Annamaria dell’Oste dans un rôle taillé pour Caffarelli, saluons aussi deux autres cantatrices tout autant convaincantes: Marina Comparato dans le rôle-titre, et Nicole Heaston dans celui de l’impératrice Sabina, finalement réhabilitée. Dans la fosse, dès l’ouverture et d’une belle versatilité expressive pour l’intermezzo enchaîné à la fin du I, Ottavio Dantone, au clavier, ouvrage un Pergolesi jamais mécanique, toujours palpitant et juste. Belle résurrection d’un seria magnifiquement défendu. Dommage cependant que la réalisation visuelle manque autant d’imagination. »
Classica – avril 2012
« Une belle distribution, comme Dantone sait en réunir. Mais était-il nécessaire d’exhumer du néant cet ouvrage qui tire à la ligne, toujouirs dans les mêmes tonalités, et surtout situé dans des décors antiquisants d’un autre âge. »
Opéra Magazine – juin 2012 – appréciation 4 / 5
« À l’occasion du tricentenaire de la naissance de Giovanni Battista Pergolesi, en 2010, la Fondazione «Pergolesi Spontini» a donné à Jesi, sa ville natale, l’intégrale de son œuvre opératique : quatre opere serie, deux intermezzi et deux commedie per musica. Nous arrive aujourd’hui Adriano in Siria, dramma per musico en trois actes couplé, comme à sa création à Naples, en 1744, avec l’intermezzo en deux parties Livietta e Trocollo. L’habile livret d’Adriano in Siria, signé Pietro Metastasio, conte les aventures de l’empereur Hadrien en Syrie, où il fait la paix avec les Parthes. L’intermezzo, sans rapport avec l’opera seria dont il vient remplir les entractes, n’en reprend pas moins, en les moquant, certaines situations typiques du genre : travestissement, vengeance, amour-haine.
On est évidemment heureux de découvrir les deux œuvres enchâssées l’une dans l’autre ; mais il faut bien avouer que, pour apprécier tout l’humour de l’intermède, mieux vaut posséder une excellente connaissance de l’italien. Les sous-titres, en effet, ne peuvent pas restituer complètement les jeux de langage.
Le spectacle est élégant. Les beaux costumes de Patricia Toffolutti évoquent l’Antiquité au prisme du XVIIIe siècle, avec une pointe d’orientalisme et de modernité. La direction d’acteurs d’Ignacio Garcia, en revanche, reste un peu trop sage et statique, ne tirant pas toujours le meilleur d’une distribution vocalement solide et équilibrée, mais sans moment de folie. On soulignera prioritairement la constante tenue de la mezzo Marina Comparato et la réelle présence de la soprano Nicole Heaston, en regrettant les approximations du ténor Stefano Ferrari. Quant à Monica Bacelli, régulièrement mal distribuée dans des rôles d’alto seria, sa voix inégale et ses grimaces fonctionnent à la perfection dans l’intermède buffa.
Bien servi par la prise de son, l’orchestre est plein de relief et d’énergie, Ottavio Dantone sachant mettre en valeur cete intéressante partition d’un compositeur qui, hélas. n’eut pas l’occasion d’atteindre sa pleine maturité.
Une première en DVD à ne pas négliger d’autant qu’Adriano in Siroa est mal représenté au disque. »