Hercole acquistatore della immortalita

COMPOSITEUR Antonio DRAGHI
LIBRETTISTE Niccolo Minato

 

Melodramma, sur un livret en trois actes de Niccolo Minato, représenté au Landhaus de Linz, le 7 janvier 1677, à l’occasion de l’anniversaire de l’impératrice Eléonore Madeleine de Palatinat-Neubourg, troisième épouse, depuis 1676, de l’empereur Leopold Ier.

Les ballets étaient préparés par D. Ventura, maître de ballet impérial.

Le livret est inspiré des pommes d’or du jardin des Hespérides. Hercule est à la recherche des fruits qui lui confèreront l’immortalalité. Il a pour allié Eurito, le père de Iole, et comme ennemi Euristée, aidée par Junon. Il est aimé à la fois de Iole et d’Hippolita, reine des Amazones que courtise en vain un autre héros, Thésée.

 

Synopsis

Acte I

L’oracle de la déesse Thémis rassure Hercule sur l’issue de son entreprise, mais entretient l’incertitude sur la personne qui lui remettra les Pommes d’or.

Junon, opposée à l’acuisition par Hercule de l’immortalité, engage Euristée à demander à Protée le moyen de se métamorphoser à son gré. Mais Euristée se heurte à l’ironie du Serviteur.

Hercule se rend dans la grotte des nymphes de Zeus qui le renvoient à Nérée.

Ballet des Nymphes de Jupiter

Acte II

Après que Protée ait donné à Euristée le pouvoir de se transformer, Jupiter et Junon descendent du Ciel dans un nuage qui se dilate en une grande machine de la dimension de la scène. Jupiter ne parvient pas à persuader Junon de renoncer à sa vengeance mais, apparaissant à Hercule, il l’encourage à aller de l’avant. Le héros se rend auprès de Nérée, qui lui apprend que les Pommes d’or se trouvent en Tingitanie, dans un cirque de rochers, rude, sauvage caillouteux, au coeur duquel on n’accède qu’à travers un sombre et périlleux passage. Il faudra pour cela qu’Hercule endorme avec les eaux du Léthé le farouche dragon qui en garde l’entrée.

Ballet de Tritons

Acte III

Euristée, déguisé en messager, apporte à Eurito une lettre où Atlas « révèle » le véritable endroit où se trouvent les Pommes d’or, en terre de Lybie. Embarras de l’assistance et d’Hercule lui-même, qui est présent. Mais on découvre finalement que la lettre est un faux.

Hercule arrive enfin au lieu où sont gardés les fruits sacrés, accompagné de Thésée, d’Eurito, de Iole. Tout le monde part à la recherche du dragon. Hippolita s’apprête à cueillir les pommes d’or poui les offrir à Hercule lorsqu’arrive Euristée en habit de pèlerin qui l’entraîne avec lui. Quand surgit le dragon, Hercule l’endort comme prévu, avec les eaux du Léthé. Le chemin est libre pour Iole, qui va cueillir les fruits et les donne au héros.

Dans une apothéose finale, Jupiter, Junon et un choeur de divinités viennent dépouiller Hercule de sa peau de lion et le revêtent d’un manteau céleste. Iole est unie au demi-dieu, tandis que Hippolita accepte finalement la main de Thésée.

 

Comme le précise Minato, il faut entendre par Hercule le très Auguste Empereur Léopold, et par l’immortalité sa très Auguste Succession. Les Pommes d’or représentent sa très Auguste Descendance qu’obtiendra Sa Majesté impériale en même temps que l’immortalité de sa Succession très glorieuse dans les Empires et les Couronnes.

Le fait qu’Hercule n’ai pas encore obtenu l’immortalité par ses autres exploits avant d’acquérir les Pommes d’or signifie que l’Invincible Léopold n’a pas pu encore assurer sa très Auguste Succession.

Le roi Euritos et sa fille Iole, qui désirent l’union avec Hercule et espèrent lui être utiles pour l’acquisition des Pommes d’or, sont les figures de Son Altesse Sérénissime le Duc de Neubourg et de sa Très Glorieuse Fille, qui ont aspiré aux Noces avec le Très Auguste Empereur, dans l’espoir de lui apporter la succession désirée et par conséquent l’Immortalité de la Très Auguste Maison d’Autriche.

L’obtention par Hercule des Pommes d’or avec l’aide de Iole et du roi Euritos montre que son mariage avec cette Princesse si fortunée et si vertueuse donnera à Sa Majesté Impériale la plus féconde des successions.

Euristée, qui met à l’épreuve le mérite et la gloire d’Hercule, est la figure de tous les émules de la grandeur, de la Vertu et du bonheur du Très Auguste Léopold, qui ne cessent de l’exposer à des périls et des entreprises d’une très grande difficulté, dont il sort pourtant toujours glorieux et triomphant.

Finalement, le renoncement d’Euristée à soumettre Hercule à de nouveaux dangers, en le voyant triompher de tout l’univers, signifie que les Emules de la gloire de l’Empereur le laisseront finalement jouir de la plus heureuse des Paix, en le voyant triompher très glorieusement de toutes ses entreprises.
Le livret fut édité à Linz par G. Freyschmidio en 1677.