DAVID ET JONATHAS |
COMPOSITEUR |
Marc-Antoine CHARPENTIER |
LIBRETTISTE |
Père François Bretonneau |
ORCHESTRE | Orchestra of the Antipodes |
CHOEUR | Cantillation |
DIRECTION | David Walker |
David | Anders J. Dahlin | |
Jonathas | Sara Mcliver | |
Saül | Dean Robinson | |
Achis | Richard Anderson | |
Joabel | Simon Lobelson | |
La Phytonisse | Paul McMahon | |
L’Ombre de Samuel | David Parkin | |
Un Guerrier | David Greco | |
Un Berger | Anna Fraser | |
Un du Peuple, Un Suivant de David | Andrei Laptev | |
Un Suivant de Jonathas | Asley Giles |
DATE D’ENREGISTREMENT | 3, 6, 7, 8 décembre 2008 |
LIEU D’ENREGISTREMENT | Sydney – City Recital Hall Angel Place |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | oui |
EDITEUR | ABC Classics – Antipodes |
DISTRIBUTION | Codaex |
DATE DE PRODUCTION | 6 mai 2010 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 |
CATEGORIE | DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Classica – juillet/août 2010 – appréciation 3 /4
« On aime l’opéra baroque en Australie, ainsi qu’en témoigne ce David et Jonathan, monté par le Pinchgut Opera, une formation complète (orchestre, choeur, solistes, etc.) basée à Sydney, et vouée à promouvoir, à partir d’artistes d’abord et avant tout locaux, le répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles. Il faut dire que l’oeuvre, conçue pour faire conntrepoids au modèle de l’opéra à la Lully (qui vient de décéder), et encore insuffisamment plébiscitée, malgré deux productions historiques (puis gravures classiques: Corboz- Erato et Christie- Harmonia Mundi), est d’une incomparable beauté, richesse et variété. Son statut un peu bancal (ce n’est pas un opéra, ni même une oeuvre à part entière : à l’origine, elle s’ insérait dans un Saül, tragédie en cinq actes jouée par les élèves du collège jésuite de Louis-Le-Grand) explique peut-être cette relative méconnaissance. Dans la présente gravure, on est globalement assez bluffé par le niveau de maîtrise stylistique auquel sont parvenus tous les artistes et, un Jonathas pourrtant joli excepté, par l’extrême qualité de leur prononciation, le caractère parfaitement idioomatique, jusque dans les moindres interventions du choeur, de leur français – le tout servi par un allant et un enthousiasme communicatifs.
Cela étant dit, l’entreprise connnaît aussi des limites évidentes : l’interprétation demeure dans son ensemble très expressive mais plutôt brouillonne, les voix sont pour une bonne part commmunes et gênées aux entournures (David stylé, mais Joabel assez laid et Saül sans graves et pas toujours juste, etc.). Bref : un enregistrement louable et inntéressant, mais qui ne bouleverse cependant pas la discographie – hélas un peu vieillissante. »
Opéra Magazine – octobre 2010 – appréciation 2 / 5
« En dehors des gravures de Michel Corboz (Erato, 1981) et William Christie (Harmonia Mundi, 1988), la « tragédie biblique » de MarccAntoine Charpentier n’a guère intéressé les maisons de disques. Aussi l’arrivée sur le marché de cette nouvelle intégrale impose t’elle que l’on y porte une attention significative. Enregistrée sur le vif en décembre 2008, au Pinchgut Opera de Sydney, elle souffre malheureusement d’une distnbution inadéquate, dont les lacunes rappellent celles du Dardanus de Rameau paru, l’année dernière, chez le même éditeur. Si les forces réunies affichent bonne volonté et semblant de style, il en faut assurément davantage pour étreindre l’âme de ce chef-d’oeuvre tardif, créé en 1688 au collège Louis-le-Grand des Jésuites, à Paris !
Malgré l’esprit fédérateur et la musicalité instruite du chef Antony Walker, le lyrisme des interprètes plafonne tant il apparaît carencé en couleur, sève et poésie. Plus encore que dans Dardanus, l’élocution s’avère ici laborieuse. Si, à l’instar de Paul Esswood avec Corboz,Anders J. Dahlin (David) parvient à faire oublier d’innombrables boursouflures linguistiques par une extrême ductilité de timbre, ses confrères sont franchement handicapés par une diction nébuleuse. Du coup, il devient difficile de goûter aux subtilités harmoniques induites par la formulation des mots. Répartition des rôles et tempéraments vocaux laissent, par ailleurs, à désirer. Ainsi est-on tout spécialement dérouté par l’insondable Jonathas de Sara Macliver, à l’émission d’une raideur décourageante. Dean Robinson n’échappe pas à l’emphase dans son poignant « Objet d’une implacable haine » de l’acte III. Richard Anderson n’offre guère plus de nuances en Achis, avec un style monolithique, le reste du plateau n’ayant vraiment rien d’inoubliable.
En progrès, le choeur Cantillation offre une lecture plus fine et réfléchie qu’à l’accoutumée, Mais ce sont, avant tout, les sonorités chaleureuses et l’homogénéité de l’Orchestra of the Antipodes que l’on retient. »