Le Disgrazie d’amore

COMPOSITEUR Pietro Antonio CESTI
LIBRETTISTE Francesco Sbarra
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
2009 2009 Carlo Ipata Hyperion 2 italien

Dramma giocoso-morale, sur un livret de Francesco Sbarra, représenté à Vienne, le 19 février 1667, dans le cadre des fêtes destinées à célébrer les noces de l’empereur Léopold Ier de Habsbourg (*) , avec l’infante d’Espagne, Marguerite-Thérèse d’Autriche (**).

(*) Léopold Ier de Habsbourg, né à Vienne en 1640, décédé à Vienne le 5 mai 1705, roi de Hongrie, et roi de Bohême (1657), puis archiduc d’Autriche et empereur germanique (1658).

(**) Marguerite-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne (12 juillet 1651 – 12 mars 1673), fille du roi d’Espagne Philippe IV et de sa seconde épouse et nièce, Marie-Anne d’Autriche, et demi-soeur de Marie-Thérèse d’Autriche, reine de France, femme de Louis XIV.

 

Dans la partition, Cesti indique deux ballets : Balletto dei Ciclopi et Ballo delle Scimmie à la fin des Actes I et II respectivement, mais sans fournir de musique pour ces danses instrumentales. La pratique courante de l’époque était d’utiliser des mouvements de danse par d’autres compositeurs, comme ce fut le cas en février 1667 en intégrant dans la mise en scène des ballets de Johann Heinrich Schmelzer et peut-être aussi l’empereur Leopold lui-même. Ces ballets de Schmelzer nous sont parvenus à deux voix seulement, écrites pour clavecin.

 

Personnages : Allegria, Venere, Vulcano, Amore, Sterope, Bronte, Piragmo, Inganno, Addulazione,e Avarizia, Amicizia, Cortigiano, Amante.

 

Synopsis

Prologue

A1legria (la Gaieté) annonce le Scherzo giocoso qui va ridiculiser les vieux dieux grecs pour les offrir en trophée à la Vraie foi.

Acte I

L’acte s’ouvre sur une vive prise de bec entre Vénus et Vulcain, le forgeron des déités olympiennes. Vénus, mariée de force à ce dernier par son père Jupiter, se lamente sur son sort. Vulcain est tout aussi malheureux – sa femme est froide et il sait ses nombreuses aventures passées, notamment avec Mars. Lorsque Cupidon, le fils de Vénus, arrive, tous teux l’accusent d’être la source de tous leurs maux. Battu avec son arc par Vénus, il riposte en mordant l’oreille de Vulcain puis s’envole en jurant de se venger. Les trois Cyclopes compatissent au sort de leur patron Vulcain.

Cupidon, entre-temps, met sa menace à exécution et dérobe à Vénus sa corbeille d’artifices de beauté. Elle proteste mais il l’ouvre et en inspecte, avec une horreur grandissante, le venimeux et macabre contenu. Il restitue la corbeille mais exige de l’argent-en vain. Vulcain sort de sa caverne et ridiculise Cupidon, qui disparaît de nouveau. Cette fois, Vénus insiste pour lui courir après. Vulcain accepte de l’accompagner et laisse sa forge aux mains des Cyclopes qui, dès qu’ils sont seuls, se mettent à jouer et à boire jusqu’à ce que les choses tournent à la querelle d’ivrognes. L’acte s’achève sur l’apparition de deux troupes rivales de Cyclopes dansant au son des marteaux.

Acte II

Au commencement de l’acte, la Tromperie et la Flatterie sont accrochées sur un filet à oiseaux. Juste après, Cupidon, qui portait son bandeau, se prend dans ce filet; il s’en échappe, mais doit pour cela retirer définitiveement son bandeau et se dessaisir de son arc en or et de ses flèches. Frustrées d’avoir perdu une telle proie, potentiellement précieuse, la Tromperie et la Flatterie décident de se lancer à sa poursuite pour le reprendre.

Cupidon arrive à une auberge, où il espère trouver une chambre pour la nuit. La vieille propriétaire, l’Avarice, l’envoie promener mais l’Amitié survient, qui plaide sa cause et va le chercher, offrant de payer son hébergement. La Tromperie, désormais déguisée en charlatan, et la Flattterie, grimée en gitane, arrivent à l’auberge. Découvrant que Cupidon en est hôte, la Tromperie projette de l’attraper en courtisant sa camarade, l’Amitié. L’Avarice accepte de l’aider en échange de la chaîne en or qu’elle porte autour du cou ; elle s’empare des armes de Cupidon, dont elle dit pouvoir faire bon usage; puis elle organise un divertissement pour ses invités, avec des singes danseurs, et perce d’une flèche la poitrine de l’Amitié qui, jusqu’alors répugnée par la cour de la Tromperie, tombe violemment amoureuse d’elle.

Acte III

À l’auberge, l’Amitié se montre insensible aux avertissements de Cupidon à propos de la Tromperie. Elle en conçoit même une telle colère qu’elle retire son offre de payer sa note. Lorsque l’Avarice réalise que Cupidon ne peut payer, elle décide de le retenir en otage. Immédiatement, la Tromperie lui paie la somme exigée.

Quand Vénus et Vulcain, toujours à la recherche de Cupidon et toujours en train de se chamailler, arrivent en ville, Vulcain est abordé par un Courtisan et un Amant, qui lui demandent son aide. Il les congédie en leur donnant des conseils pratiques.

Cupidon, captif, est amené dans une cage. Vénus, effondrée, le rachète à la Tromperie contre un bijou. L’Avarice s’avance, furieuse d’avoir découvert que le collier de la Tromperie était en cuivre et non en or. Mais elle pense toujours détenir les armes de Cupidon. À tort, car celui-ci, libéré, les a récupérées. Et il passe d’emblée à l’acte, réparant par une flèche à pointe en plomb les dégâts que l’Avarice avait infligés à l’Amitié. La Tromperie et la Flatterie sont démasquées mais, tandis que la première s’en va, après avoir dû rendre son bijou à Vénus, la seconde est accaparée par le Courtisan. Cupidon, conscient que l’Amour n’est pas le médiateur qui convient dans le couple de Vénus et de Vulcain, demande à l’Amité d’intervenir. Tout s’achève sur une note de réconciliation.

(livret Hyperion)