COMPOSITEUR | Pietro Antonio CESTI |
LIBRETTISTE | Francesco Sbarra |
Dramma musicale, sur un livret en un prologue et trois actes, de Francesco Sbarra, gentilhomme lucquois, représenté au SS Giovanni e Paolo de Venise, le 20 janvier 1651.
Giovanni Balbi, qui revenait de Bruxelles, où il était attaché à la cour de l’archiduc Léopold-Guillaume, était responsable des ballets et des machines, en tant que inventore degli apparati di scena, macchine e balli.
Le livret fut édité à Venise par Giacomo Batti, en 1651. Il contient une dédicace de Giovanni Balbi All’Altezza Sereniss. Di Leopoldo Guglielmo Arciduca D’Austria, une Lettre du librettiste Sbarra à Michel Ange Tocigliani, datée du 29 décembre 1650, à Lucques, un Avis aux spectateurs dans lequel Sbarra décerne les plus grands éloges à Giovanni Battista Balbi, et la liste des personnages. Le nom du compositeur n’est pas mentionné.
Les actes I et II s’achèvent avec un ballet : Ballo de’ Gobbi Discepoli d’Apelle et Ballo degli Stallieri.
L’ouvrage fut repris au Teatro Formagliari de Bologne, en 1655, à Munich en 1658, sous la direction de Cavalli, et à Naples en 1662.
Le livret fut réédité :
à Florence, en 1654, par Francesco Onofri ; en 1654, à Lucques, par Francesco Marescandoli, avec une dédicace à All’Altezza Serenissima di Leopoldo Guglielmo Achiduca d’Austria (*). Le livret, daté du 1er février 1654, précise qu’il s’agit d’une troisième impression de la Tragicomedia musicale de Francesco Sbarra. Il reprend le Prologue recitato in Venetia, en 1651, et celui représenté à Lucques, en 1654, qui se passe dans un décor de campagne : la Gloire sort du centre de la terre et s’élève jusqu’au ciel sur un globe brillant de nuages. L’opéra s’achevait par un Madrigale chanté par tous les acteurs sauf Alessandro, puis par un Ballet des Pages de la cour. Le livret précise que la musique est pour la majeure partie du Sig. Antonio Cesti, Musico del Sereniss. Ferdinando Carlo Arciduca d’Austria, et le reste du Sig. Marco Bigongiari Musico dell’Ecceltiss. Republica di Lucca.
(*) Léopold-Guillaume de Habsbourg (1614 – 1662), archiduc d’Autriche, comte de Tyrol, frère de l’Empereur Ferdinand III.
Le livret fournit par ailleurs la distribution : Vincenzo Piccini (*) (Aristotile), Francesco Filippi (Efestione), Paolo Gabrielli (Calane), Antonio Forni (Cyna), Nicolao Corona (Fidalpa), Battista Menabbi (Campaspe, la Gloria), Pietro Lombardi (Bleso), Christoforo Bastini (Alessandro), Francesco Bigongiari (Apelle).
(*) Vincenzo Piccini assumera en 1662 à Paris, le rôle d’Ercole amante
Le livret lucquois précise encore que la scene hebbero la vita dallo sipiritoso pénello del Signor Geronimo Scaglia (*), la comparsa de Cavalli fù opera dell’ingegnosissimo Signor Giacinto Breni, Il ballo de imedefimi fù inventione del Signor Giacinto Benavezzi, Gl’altri balli, e le forze furono inventati & ordinati dal Signor Pasquini Francesconi.
(*) Geronimo Scaglia, connu sous son surnom il Parmigiano, peintre lucquois (1620 – 1686)
à Bologne, par Giacomo Monti ; en 1659, à Milan, par G. Pietro Cardi & Gioseffo Marelli ; en 1664, à Rome, par la Stamperia di Zacono Fei.
L’oeuvre fut attribuée à Francesco Cavalli, mais l’est plutôt aujourd’hui à Cesti, ce que semble confirmer le livret lucquois de 1654.
La partition est conservée au Conservatoire de Naples.
Personnages : Notte, Terra, Fama, Giove, Choro di Dei (prologue) ; Alessandro ; Efestione, son favori ; Cina (ou Cyna), soeur d’Alessandro ; Aristotile, gouverneur de Chine ; Calane, conseiller indien d’Alessandro ; Campaspe, esclave d’Efestione ; Fidalpa, nourrice de Campaspe ; Apelle, peintre ; Bleso, disciple d’Apelle ; Alcandro, prêtre
La scène se passe au palais d’Alexandre à Babylone, après la victoire sur Darius.
Structure et décors (*)
Acte I
Salle royale
Sc. 1 – Efestione seul
Sc. 2 – Efestione, Cyna, Aristotile
Sc. 3 – Cyna, Efestione, Aristotile, Alessandro
Sc. 4 – Alessandro, Aristotile
Sc. 5 – Efestione, Alessandro, Aristotile
Sc. 6 – Campaspe, Alessandro, Efestione, Aristotile
Sc. 7 – Alessandro, Campaspe, Efestione, Aristotile, Fidalpa
Sc. 8 – Campaspe, Fidalpa
Sc. 9 – Alessandro seul
Sc. 10 – Calane, Alessandro
Sc. 11 – Efestione, Aristotile
Appartements d’Apelle
Sc. 12 – Bleso seul, broyant des couleurs
Sc. 13 – Calane, Bleso
Sc. 14 – Apelle, Calane, Bleso
Sc. 15 – Bleso, choeur des Peintres
Ballet du choeur des Peintres
Acte II
Salle royale
Sc. 1 – Efestione seul
Sc. 2 – Cyna, Efestione
Sc. 3 – Alessandro, Efestione, Cyna
Galerie
Sc. 4 – Calane, Campaspe, Fidalpa
Sc. 5 – Alessandro, Campaspe, Fidalpa
Sc. 6 – Aristotile, Alessandro, Campaspe, Fidalpa
Sc. 7 – Cyna, Efestione
Sc. 8 – Bleso seul
Sc. 9 – Fidalpa, Bleso
Sc. 10 – Campaspe, Fidalpa, Bleso
Sc. 11 – Apelle, Fidalpa, Campaspe
Sc. 12 – Apelle, Campaspe, Bleso, Fidalpa
Sc. 13 – Cyna, Campaspe, Apelle, Bleso, Fidalpa
Salle royale
Sc. 14 – Alessandro, Aristotile, Calane
Sc. 15 – Efestione, Alessandro, Aristotile, Calane
Ballet de chevaux
Acte III
Salle royale
Sc. 1 – Fidalpa seule
Sc. 2 – Cyna, Campaspe, Cyna
Sc. 3 – Apelle, Campaspe, Bleso, Fidalpa
Sc. 4 – Alessandro, Campaspe, Apelle, Bleso, Fidalpa
Sc. 5 – Calane, Apelle, Campaspe, Fidalpa, Bleso
Sc. 6 – Cyna seule
Sc. 7 – Aristotile, Cyna
Sc. 8 – Cyna, Efestione
Sc. 9 – Campaspe, Efestione, Fidalpa
Sc. 10 – Calane, avec les Pages de la cour qui portent les insignes royaux, Efestione, Campaspe, Fidalpa
Sc. 11 – Apelle, Fidalpa, Campaspe
Sc. 12 – Cyna seule
Sc. 13 – Bleso, Efestione
Temple
Sc. 14 – Prêtre Alcandro, Alessandro, Cyna, Campaspe, Apelle, Aristotile, Calane, Fidalpa
Sc. 15 – Efestione et les précédents
(*) d’après le livret de Lucques (1654)
On trouve dans le Catalogue du Conservatoire royal de musique de Bruxelles les commentaires suivants :
sur le livret de 1651
La dédicace, datée de Venise le 20 janvier 1651, est de G. B. Balbi. On trouve ensuite une Lettre adressée à Michel-Ange Torcigliani par le librettiste Fr. Sbarra, datée de Lucques le 29 décembre 1650. Dans cette lettre, assez longue, l’auteur du poème nous fait savoir que Alessandro vincitor di se stesso est sa première œuvre imprimée, et il donne sur l’élaboration de son livret les détails suivants : « Il Padre Cesti, miracolo della Musica,con altri Virtuosi, rappresento nel passato autunno un gentilissimo drama nella città nostra ; io se bene al’ hora relegato in letto da una lunga e pericolosa indispositione, a dispetto del male, che voleva trà l’altre miserie, che seco adduce, privarmi ancora della vista di questa virtuosa attione, mi portai a vederla ; il gusto, ch’io ne retrassi, fù riconosciuto da me per l’unico mio rimedio… Per sodisfare all’ istanze di questi virtuosi, da’ quali riconosceva la ricuperata salute, intrapresi & ultimai un dramma in quei pochi giorni ». Suit alors un Avis de l’Autore a gli speltatori del Dramma, remplissant encore trois pages, dans lequel Fr. Sbarra décerne les plus grands éloges à l’inventeur des machines, G.-B. Balbi. Quant à l’auteur de la musique, il n’en est pas question : cela n’avait pas d’importance, paraît-il. Or, celui-ci n’était pas à dédaigner, surtout dans cette occurence, car c’est le grand Cavalli qui a composé la musique de ce drame, ainsi que nous l’apprend l’Allacci.
Les personnes qui ont étudié l’histoire de la musique au XVIIe siècle n’auront point lieu d’être surprises de cette omission des noms des compositeurs dans les livrets italiens. A cette époque le machiniste, ou plutôt l’Inventeur des machines, des décorations, comme on l’appelait était de beaucoup le personnage le plus considéré ; venait ensuite le poète, qui signait ordinairement la dédicace. Quant au musicien, il était très rare qu’il fût nommé, et l’on ne croyait pas nécessaire de faire figurer son nom sur les titres bizarres et ampoulés des livrets de cette époque.
L’Alessandro vincitor di se stesso fut représenté au Théâtre Formigliari, à Bologne, en 1655, à Munich en 1658, et à Naples en 1662. Partition au Conservatoire de Naples.
sur le livret de 1664
Alessandro il vincitor di se stesso | tragicomedia musicale | di Francesco | Sbarra, | in questa quarta impressione | ridotta ail’ intiera sua forma. In Roma, nèlla Stamperia di Zacono Fei d’Andr, F. 1664. Si vendono in Piazza Navona in Bottega di Bartolomeo Lupardi all’ Insegna della Pace, de 134 pages.
Le volume se compose en premier lieu de la dédicace, datée de Rome le 1er août 1664 et signée par le libraire Lupardi. Vient ensuite un avis de l’Autore a chi legge, dans lequel celui-ci (Fr. Sbarra) donne des détails sur l’élaboration de son œuvre. Suivent alors l’Argomento, minutieusement détaillé (il tient cinq pages), le Prologue récité à Venise en 1651, et enfin le Prologue récité à Lucques en 1654. Après la pièce, on trouve un extrait de Pline (Nat. Hyst. lib. 35, cap. X), une allégorie et, à la fin de ce copieux livret, la liste (*) des Virtuosi che hanno operato nella rappresentatione di questo dramma.
(*) cette liste est identique à celle figurant sur le livret de Lucques (1654)
Livret original
1651 : http://daten.digitale-sammlungen.de/~db/0004/bsb00048057/images/index.html?id=00048057&fip=qrsfsdrxdsydeayayztseayaenyztseayawyzts&no=3&seite=1 (Rome – Istituto Storico Germanico)
1651 : http://www.urfm.braidense.it/rd/00442.pdf (exemplaire de la Collection Corniani Algarotti, conservé à la Biblioteca Nazionale Braidense, à Milan)