CD Giulio Cesare Harmonia Mundi

Giulio CesareGiulio Cesare_mars 2003

COMPOSITEUR
Georg Friedrich HAENDEL
LIBRETTISTE
Nicola Haym

 

ORCHESTRE
Concerto Köln
CHOEUR
DIRECTION
René Jacobs

Giulio Cesare Jennifer Larmore contralto
Cornelia Bernarda Fink mezzo-soprano
Sesto Pompeo Marianne Rorholm soprano
Cleopatra Barbara Schlick soprano
Tolomeo Derek Lee Ragin contre-ténor
Achilla Furio Zanasi basse
Curio Olivier Lallouette basse
Nireno Dominique Visse contre-ténor

DATE D’ENREGISTREMENT juillet 1991
LIEU D’ENREGISTREMENT Grand Studio de la Deutschlandfunk – Cologne
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Harmonia Mundi
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION 1991 / mars 2003 (édition limitée)
NOMBRE DE DISQUES 3
CATEGORIE DDD

Critique de cet enregistrement dans :
 

  • Goldberg – août 2005 – appréciation 4 / 5

« Lorsqu’il parut, le Giulio Cesare de Jacobs faisait figure de pionnier, étant l’un des rares enregistrements d’un opéra de Haendel qui respectait les intentions du compositeur, à la fois pour les types de voix et pour l’intégrité de l’oeuvre.
Il fournit toutes les notes de la version de 1724. Si l’on excepte l’étrange moment d’exagération dans la conduite du continuo, la direction de Jacobs a beaucoup de style et de précision, et il ne cède à aucun moment aux excentricités qui ont parfois fait du tort à son travail par la suite. Les tempos sont dans l’ensemble judicieusement choisis, et il obtient en général une belle qualité de jeu du Concerto Köln, même si on doit reconnaître que ses musiciens ont depuis affiné leur travail. Je sais qu’il y a des gens qui trouvent que Barbara Schlick ne fait pas tout à fait le poids dans le personnage de Cléopâtre, mais je n’en fais pas partie. Sa belle et pure voix de soprano est un plaisir constant, elle donne aux airs les plus légers de son personnage le caractère qui convient, tout en apportant la note d’émotion qu’il faut dans les arias sérieuses. Jennifer Lamore est un César magnifiquement viril et autoritaire, la voix reste bien égale dans toute son étendue, en particulier dans ces passages graves écrits pour Senesino, qu’elle chante avec une vigueur qu’aucun alto masculin n’arrivait à obtenir. La Cornelia infiniment émouvante de Bernarda Fink est une grande réussite, son interprétation est noble et magistrale à tous égards. Le Ptolémée de Lee Ragin est inégal, même si son chant évoque efficacement l’instabilité du personnage. La grande qualité de l’interprétation de Jacobs, c’est qu’on en ressort avec la forte impression d’avoir une bonne vision générale de cet opéra. »

  • Classica – Discothèque idéale de l’opéra – septembre 2002

« Cette version séduit d’emblée. L’orchestre stylistiquement d’un niveau sans précédent…Jacobs donne enfin à l’opéra baroque les vraies voix d’opéra dont il n’aurait jamais dû être privé. Jennifer Larmore signe son meilleur rôle au disque. »

  • Diapason – mai 2001 – 30 disques pour découvrir l’opéra baroque

« Pour la première fois, on entendait un des chefs d’oeuvre du XVIIIe siècle tel qu’en lui-même : ni transposition (Giulio en baryton, Tolomeo en basse…), ni coupures, ni seringues vocales soi disant stylistiquement corrrectes ; un véritable opéra, avec caractères, drames et événements, fête ordonnée par un Jacobs convaincant à force d’être convaincu, à la tête d’une distribution où brillent le gosier véloce et tendre de Jennifer Larmore, et l’émotion moire-et-satin de Bernarda Fink ».

  • La critique d’Alexandre sur un site dédié à Haendel – appréciation 20/20

http://handel.free.fr/gfhopera.htm

  •  L’Avant-Scène Opéra « Jules César » – 1992

« Dès l’ouverture, on a l’orchestre qu’on sait devoir entendre ici, léger, aéré, varié de timbres et de couleurs, pimpant en fait. Hélas, l’ombre mémorisée d’Hamnoncourt montre à l’évidence les limites du propos, un rien carré, un rien trop sage, manquant trop évidemment de parti dramatique : car c’est le sort du monde qui se joue ici au delà du sort des amants. Apparaissent ensuite les limites vocales : hors Sesto, tout le monde chante bien, un peu carré aussi d’ailleurs, mais personne n’impose une personnalité hors du commun, personne ne laisse l’auditeur pantois : rappelons encore le charisme des créateurs, les étoiles de leur temps : désolé, Barbara Schlick est une Cléopâtre charmante, enjouée, jolie d’aigus, mais en rien une pyrotechnicienne dont la facette majeure demeure l’éblouissement. Jennifer Larmore a un timbre moelleux et ravissant, pas très viril évidemment, mais son chant devient vite monotone, et sans relief, quand on sait ce qu’on doit trouver de variété d’expression entre les différents airs. Celle qui s’en sont le mieux est encore une fois la mezzo : Bernarda Fink, ample, ombreuse de ton, mélancolique et parfaitement en écho des timbres du Concerto Köln, et ne sollicitant pas d’éclats romantiques douteux dans ce contexte. Elle, au moins, impose une douleur, un déchirement. Le rôle de Cornelia y aide toujours, certes, mais il est évident qu’ici la dimension est tenue.
On ne peut en dire autant de Sesto, qui est tout simplement catastrophique : voix mal tenue, justesse approximative, variation du timbre à tout moment, c’est un embryon de technique que Marianne Rörholm expose là, hélas. Derek Lee Ragin est un contre-ténor sans vrai poids, mais très correct. Dominique Visse lui vole aisément la palme de la person­nalité, et de l’art du chant.
Alors, évidemment, c’est absolument intégral, c’est tout à fait dans le style, cela s’écoute avec beaucoup d’agrément (hors Sesto, une fois encore) et c’est la version la plus recommandable assurément sur le plan authenticité revisitée mais ce n’est pas encore tout à fait cela. Rien à faire dans cette sacrée partition, c’est l’éclat vocal, et sa démonstration d’absolues certitudes qu’on continue à attendre. »

  • Diapason – janvier 1992 – appréciation Diapason d’or – technique 8

« Le jeune Furio Zanasi, tout doué qu’il est, se bat avec la justesse et la stabilité…l’exquise Barbara Schlick ne possède par nature ni l’abattage ni le souffle ni la chair d’une Cléopâtre…A Marianne Rörholm reconnaissons la jeunesse : son timbre est bien celui d’un adolescent au grand coeur…mais la voix sature…Quant à l’orchestre, on ose à peine lui reprocher son peu de délicatesse…puisqu’il compte parmi les premiers responsables de la réussite générale : c’st un soutien solide, généreux, moteur…Ce Giulio Cesare est de beaucoup le plus reommandable…le seul à offrir l’intégralité de l’oeuvre en langue originale…C’est la première fois que souffle le vent de l’épopée…Dans leurs parties, Derek Lee Ragin, Bernarda Fink et Dominique Visse excellent, et Jennifer Larmore campe le plus noble, le plus vigoureux César. »

  • Fnac – présentation

« Pendant longtemps ce « Giulio Cesare » (1724) fut le plus extraordinaire enregistrement lyrique d’un Haendel, avant que Minkowski et son « Ariodante » ne viennent bouleverser les données. Beaucoup pourront pourtant préférer à ce dernier cet opéra-là, non à cause de l’interprétation, mais de l’ouvre elle-même ; moins novatrice et moins complexe qu' »Ariodante », cette version haendelienne de « Jules César » séduit d’emblée plus facilement, son intarissable sève mélodique laissant totalement coi. L’orchestre, stylistiquement d’un niveau sans précédent, swingue comme un jazz band, tandis que Jacobs donne enfin à l’opéra baroque les vraies voix d’opéra dont il n’aurait jamais dû se défaire. Tous les chanteurs ne sont pas égaux, mais l’ensemble réagit au quart de tour au geste suprêmement théâtral du chef. Jennifer Larmore signe son meilleur rôle au disque : sans les turbulences futures qu’elle fera subir à son émission, elle possède le métal, la virtuosité, et l’aplomb autoritaire de ce guerrier amoureux. Voilà peut-être l’opéra par lequel commencer chez Haendel, avant d’aller vers « Ariodante ». »

  •  Opéra International – janvier 1992 – appréciation 4 / 5

« Philologiquement et musicologiquement, cet enregistrement est quasi parfait de probité. La partition est respectée dans son intégralité…pas de transpositions non plus. La distribution est tout à fait remarquable…Peut-être peut-on tout de même rêver d’un autre charisme pour Cléopâtre, même si Barbara Schlick est une fine chanteuse, stylée de surcroît. Mêmes remarques pour l’élégant Sesto de Marianne Rorholm…La voix de Derek Lee Ragin semble se détériore…heureusement il conserve son tempérament de feu…On admire sans réserve la Cornelia de Bernarad Fink…Le meilleur est Jennifer Larmore. Pour la première fois au disque, toutes les composantes musicales et dramatiques sont respectées…les grands éclats vocaux et les virtuosités sont remarquablement traitées…Sous la direction de René Jacobs, le Concerto Köln devient un instrument transcendant, soutenant intelligemment les chanteurs… »  

  •  Amazon.fr – présentation

« Voici Jules César en version italienne dans une distribution de rêve : Jennifer Larmore, Barbara Schlick, Dominique Visse…, René Jacobs dirigeant depuis le clavecin. En ces années 1720, Haendel ne triomphe plus car il doit lutter contre le théâtre italien. Il lui faut donc un sujet en italien, mais en même temps composer la plus belle des musiques. Ce sera son chef d’œuvre : Giulio Cesare. René Jacobs nous offrait alors en 1991 la première version en italien dont on retrouve ici les meilleurs extraits. Tout doit briller, non pas au service du seul spectacle visuel de la scène, mais dans l’approche nouvelle de la psychologie des personnages. Haendel s’y montre révolutionnaire et Jacobs a parfaitement senti les intentions de la musique qu’il porte avec allégresse et un tempérament de feu. Une version toujours au sommet de la discographie, incontournable par son imagination ».