Scipione l’Africano (Scipion l’Africain)

Scipione Affricano - livret - 1664

COMPOSITEUR Francesco CAVALLI
LIBRETTISTE Niccolo Minato

Dramma per musica en un prologue et trois actes, sur un livret de Niccolo Minato, d’après Plutarque, créé au teatro SS Giovanni e Paolo de Venise, le 9 février 1664.

Le livret, dédicacé All’Illustriss. & Eccellentiss. Sig. D. Lorenzo Onofrio Colonna Prencipe Romano. Grande di Spagna di prima Classe, Gran Contestabile del Regno di Napoli (*), fut édité à Venise par Steffano Curti et Francesco Nicolini.
(*) Lorenzo Onofrio I Colonna (1637 – 1689), épousa Marie Mancini, nièce de Mazarin, le 15 avril 1661

Scipione Affricano - livret - portrait de Lorenzo Onofrio I Colonna
Le portrait de Lorenzo Onofrio Colonna est sous-titré : PRICIPEM VIDES Insigne Gloria Virtute Mirandu COLUMNAM Cui adherent Gratie Nitutur spledone Hunc Nun quam poteris Venerari fatis.

Le livret contient un ballet à la scène 2 de l’acte I : Al suono di varij stromenti li Gladiatori girano l’Anfiteatro gettando in aria gl’Elmi, e l’Haste in forma di gioco. […] Si replica il suono delli stromenti, e li Gladiatori girano di nuovo il Teatro. […] Datosi con le Trombe il segno della Pugna segue il Gioco de’ Gladiatori ; ainsi qu’à la fin de l’acte I : Segue un Ballo di Spiriti, che escono dalla Spelonca, da due de’ quali si vede portar la Sibilla per Aria ;
et à la fin de l’acte II : Si Portano nel Tempio le Spoglie: e seguono per Ballo li Giochi di Marte.

 

Scipione Affricano n’est sans doute pas un des meilleurs livrets de Minato. Son point faible est d’essayer de fusionner en une seule intrigue deux épisodes bien distincts, dont les intersections ne peuvent manquer de paraître bien artificielles.
Le premier élément est l’histoire généralement connue comme celle de la clémence, ou de la continence de Scipion, sujet de nombreux tableaux : en 210, après la prise de Carthage la Neuve, ou Carthagène, en Espagne, ses soldats offrent à Scipion une très belle captive ; apprenant qu’elle est promise à un prince celtibère, Scipion, pourtant porté sur les femmes, se retient et la rend à son fiancé . Le nom du fiancé varie selon les historiens ; celui de la belle est resté inconnu (les féministes commenteront ad libitum).
L’autre élément est l’histoire de la rivalité politique et amoureuse entre Syphax et Masinissa, deux rois numides, c’est-à-dire d’une population autochtone d’Afrique du Nord, pour qui les Carthaginois comme les Romains sont des envahisseurs à combattre, en s’alliant au besoin avec les uns contre les autres, tout en essayant de s’emparer du royaume du voisin. Sophonisbe est une princesse carthaginoise qu’on marie au gré des alliances. Syphax, roi de Numidie occidentale, d’abord allié des Romains, l’a épousée et s’est allié aux Carthaginois. Vaincu en 203, il mourra prisonnier à Rome. Masinissa, fils de Gaïa, roi de Numidie orientale, a été dépossédé de son royaume par Syphax, et s’est allié aux Romains. Syphax battu, il reprend son propre royaume et épouse Sophonisbe pour lui éviter de figurer dans le triomphe de Scipion ; les Romains la réclamant, Sophonisbe s’empoisonne. Sa mort est elle aussi un sujet de tableaux comme de nombreuses tragédies, en commençant par la Sophonisba du Trissin (1515), la plus ancienne tragédie italienne.
Pour associer les deux histoires, Minato a déplacé l’épisode de la continence de Scipion de Carthagène, Espagne, à Carthage en Afrique, et de 210 en 201. Scipion sert de pivot ou de trait d’union aux deux intrigues, et sa modération est mise en contrepoint avec la lubricité de Masinissa, qui désire violemment Sophonisbe. Le premier épisode, raconté en trois lignes par les historiens, est épaissi par une donnée pré-marivaldienne : le fiancé de la belle captive, voulant la voir de près, se fait passer pour un page, et fait jouer son propre rôle par son jeune frère.
Diverses péripéties romanesques plus ou moins convaincantes s’enchaînent : Syphax s’évade grâce à un parachute, fait passer un cadavre de gladiateur pour le sien ; une lettre de Scipion à sa captive et une de Masinissa à Sophonisbe parviennent chacune à la destinataire de l’autre. Sophonisbe est déguisée en guerrier, Syphax en esclave, Lucéius en page, Polinius en Lucéius… Les éléments spectaculaires, les machines et les ballets, abondent : outre le saut en parachute, on a un combat de gladiateurs, un arc-en-ciel, un éboulement, un incendie de vaisseaux, etc. Le comique est assuré par un bouffon et une nourrice toujours libidineuse malgré son âge. Enfin, on assiste à un dénouement heureux, où Syphax retrouve Sophonisbe et où tout le monde pardonne à Masinissa. Il ne semble pas que cette liberté prise avec l’histoire ait beaucoup choqué ; en tout cas, l’œuvre a fait l’objet de plusieurs reprises au XVIIe siècle.

Reprises à Ancône en 1666, à Naples en 1667, à Ferrare et Florence en 1669, à Bologne en 1670.
Le livret de la reprise de Florence est intitulé : Scipione Affricano. Dramma teatrale del Sig. Niccolò Minati, posto in musica dal Sig. Francesco Cavalli l’anno 1664. e rappresentato nel Teatro di Firenze l’anno 1669… In Firenze, nella stamp. di S. A. S., s. d. (1669), et fut imprimé par l’imprimerie ducale.
Celui de la reprise de Bologne est intitulé : Scipione Affricano drama per musica Da recitarsi in Bologna nel Teatro de’ SS. Formagliari, l’anno 1670. Dedicato all’Illustriss. e Reverendiss. Sig. Monsig. Marc’Antonio Buratti Vicelegato di Bologna – In Bologna : per l’Herede del Benacci.
Scipione Affricano - livret - 1670
Lors de cette reprise, l’acte I s’achevait par un Ballet des diverses nations, et l’acte II par des Jeux de lutteurs.
Reprise dans une version remaniée au teatro Tordinona de Rome, le 8 janvier 1671, avec un prologue Fermate, ormai, fermate, et deux intermezzi (Su, su si stampino in bel lavoro et Amanti, che credete?) d’Alessandro Stradella, sur un livret de Giovanni Filippo Apolloni. avec le castrat sopraniste Giovanni Francesco Grossi (*) dans le rôle de Siface qui lui valut son surnom.
Giovanni Francesco Grossi dit Siface
(*) célèbre castrat, né en 1653, près de Pistoia, mort près de Ferrare, en 1697, assassiné par la famille d’une veuve qu’il fréquentait dans un couvent où elle était recluse.

Une reprise eut lieu au SS. Giovanni e Paolo de Venise en 1678.
Scipione Affricano - livret - 1678
Le livret, édité par Francesco Nicolini, comporte une dédicace All’Illustrissimo Signor Ferdinando Torriano de Tassis, Gentil’huomo della camera del Serenissimo Grand Duca di Toscana, Figlio dell’Illustris. Sig. Barone Ottavio Cameriere delle Chiavi d’Oro di S.M.C. e Genenerale hereditario delle sue Poste Imperiali in Venetia, un avis au Cortese Lettore, un Argomento, une liste des Intervenienti, des Scene (décors), des Machine et des Balli.
Le manuscrit est conservé à la Biblioteca Marciana de Venise dans la Collection Contarini.

 
Personnages : Scipione Affricano (Scipion l’Africain) (soprano), proconsul romain ; Massanissa, son capitaine (basse) ; Asdrubale (Hasdrubal) (ténor), général carthaginois vaincu par Scipion ; Siface (Syphax), roi des Massessuli, prisonnier des Romains (alto) ; Sofonisba (Sophonisbe), épouse de Siface, en habit d’homme (soprano) ; Ericlea (Ériclée), princesse carthaginoise (soprano) ; Luceio (Luceius), prince de Celtibère, habillé en page (soprano), Polinio (Polinius) (soprano) ; Catone (Caton), philosophe ; Ceffea (Ceffée), vieille nourrice d’Ericlea ; Lesbo (Lesbos), ridicule ; un messager du prince Luceio ; un Page d’Ericlea ; une Sibylle ; un Cadavre que l’on croit celui de Siface ; Choro di Musici e di stromenti, Choro di Popolo, Choro di Prencipe, Soldati, e Paggi con Scipione, Choro di Soldati, Paggi, e Prencipe con Asdrubale, Choro di Prencipesse e Paggi con Ericlea, Choro di Soldati, Schiavi, e Paggi con Massanissa, Choro di Paggi con Polonio, Gladiatori, Spiriti, Giocatori di Marte.
L’opéra se passe à Carthage, au temps où Scipion soumit l’Afrique.
Décors : amphithéâtre pour les jeux des gladiateurs à l’extérieur de la ville ; un lieu solitaire en bord de mer avec une tour servant de prison ; cour royale à Carthage ; une autre vue de la tour avec la grotte d’un sybille ; appartements ; jardin ; place avec le temple de Mars ; pièce ; appartements solitaires avec galerie ; port de mer avec les navires abandonnés par les Carthaginois ; salle royale.
Machines : descente de Siface de la tour ; transport de la Sibylle dans les airs par les esprits ; apparition d’un arc en ciel ; vol d’un aigle ; disparition de la Sibylle ; précipice.
Ballets : gladiateurs ; esprits ; jongleurs de Mars.

 

Argument
Ce qui est tiré de l’histoire
Scipion, de la noble famille des Cornelii de Rome, surnommé l’Africain en raison de sa victoire sur l’Afrique, fut proconsul de Rome à l’âge de 24 ans. Il prit Carthage la Neuve en Espagne. Il s’allia contre les Carthaginois avec Syphax, roi des Masséssyles, lequel, par la suite, vaincu par sa passion pour Sophonisbe, la prit pour femme et se retourna contre les Romains. Scipion partit en guerre contre lui, le vainquit et le fit prisonnier ; il défit également les troupes d’Hasdrubal, lequel par la suite s’en remit entièrement à Scipion pour fixer les conditions de paix.
Ayant parmi ses alliés ce Massanissa (sic) (*) que Syphax avait privé du royaume paternel, Scipion résolut de l’envoyer le reprendre. Massanissa y alla, s’empara du royaume et fit prisonnière la reine Sophonisbe ; séduit par sa beauté, il la cacha à Scipion pour éviter que celui-ci la fît figurer dans son triomphe ; et ce Massanissa fut celui qui ensuite, avec l’appui des Romains, devint roi de Numidie.
Lors de la prise de Carthagène, on avait offert à Scipion une très belle Carthaginoise ; il s’en réjouit vivement, mais ayant appris qu’elle était promise au prince Lucéius, il s’abstint de la regarder et ordonna qu’on la réservât à son fiancé. Il fit également organiser des jeux de gladiateurs pour célébrer ses victoires.
(*) Le nom exact est Massinissa ou Masinissa. La version de 1678 emploiera la forme rectifiée Massinissa.

Ce qui est inventé
L’intrigue de ce drame tourne sur ces faits historiques en les entourant des données vraisemblables qui suivent :
Syphax, fait prisonnier, a été retenu dans un donjon par Scipion pour être ensuite conduit à Rome et paraître dans le triomphe.
Pendant ce temps, Massanissa a pénétré dans le royaume de Syphax, s’en est emparé et a fait Sophonisbe prisonnière ; il revient en vainqueur vers Scipion, gardant Sophonisbe cachée sous un habit de guerrier ; il est épris d’elle, mais sans retour.
L’esclave offerte à Scipion lors de la prise de Carthage, fiancée à Lucéius, prince des Celtibères, est une princesse carthaginoise nommée Ériclée.
Lucéius, qui doit l’épouser, ne voulant pas consentir au mariage sans connaître d’abord le caractère de son épouse, se rend à Carthage ; il s’est mis d’accord avec son jeune frère Polinius pour qu’il se fasse passer pour lui et se présente comme tel à la fiancée, Lucéius jouant le rôle de son page pour observer ainsi Ériclée.
Le même jour où Scipion fait donner des jeux de gladiateurs, on lui présente la belle Carthaginoise ; Massanissa arrive à Carthage avec Sophonisbe travestie ; arrivent également Lucéius, déguisé en page, et Polinius, son frère, qui se fait passer pour Lucéius.
C’est dans cet état de choses que commence le drame intitulé Scipion l’Africain.

 

Synopsis

Acte I
Amphithéâtre en dehors de la ville
Sc. 1 à 3 : à Carthage, les Romains célèbrent leur victoire avec notamment des combats de gladiateurs. La princesse carthaginoise Ériclée est amenée devant Scipion, à qui elle revient comme prise de guerre ; Scipion, apprenant qu’elle est fiancée au prince celtibère Lucéius, la fait réserver à son fiancé, tout en tombant sous son charme.
Bord de mer avec une tour, où Siface est prisonnier
Sc. 4 à 7 : Syphax, prisonnier dans une tour, se lamente sur son destin. Son épouse Sophonisbe, déguisée en guerrier, arrive avec Massanissa, et exprime sa crainte de figurer dans le triomphe de Scipion. Massanissa l’invite à compter sur son amour, mais exige d’être payé de retour. Syphax, qui a tout entendu, est indigné, et s’adresse à Hasdrubal pour qu’il l’aide à s’évader.
Sc. 8-9 : Caton craint que Scipion soit trop épris d’Ériclée ; et en effet, il est toujours indécis. Massanissa vient annoncer sa victoire sur Syphax ; Scipion s’enquiert de ce qu’est devenue Sophonisbe, Massanissa prétend l’ignorer.
Sc. 10 à 14 : Lucéius, fiancé à Ériclée, voudrait la connaître mieux, et se fait passer pour un page, son frère jouant son rôle. Tous deux se présentent à la princesse ; celle-ci, séduite par Lucéius (le vrai), beaucoup plus que par le faux, se plaint à Scipion des tempêtes de son cœur ; Scipion essaie de se placer, mais avec mauvaise conscience.
La vieille Céphée chante le carpe diem.
Sc. 15 : Sophonisbe refuse de promettre ses faveurs à Massanissa en échange de son aide.
Une autre face de la tour où Siface est prisonnier, avec la grotte d’une Sibylle
Sc. 16 : Syphax saute de la tour en s’aidant d’un drap gonflé, puis fait disposer un cadavre de gladiateur défiguré qu’on prendra pour lui ; une lettre à Scipion est placée dans la main du cadavre.
Sc. 17 à 20 : Scipion et Caton vont consulter une sibylle pour savoir si les dieux veulent que Rome accorde la paix à Carthage. On leur annonce la mort de Syphax ; sa lettre dénonce Massanissa, qui cache Sophonisbe, et donc trahit les Romains. La sibylle annonce des présages sans équivoque, et en effet, un arc-en-ciel apparaît, un aigle plane : les dieux veulent la paix.
Ballet d’Esprits qui emportent la Sibylle dans les airs
Acte II
Campagne ouverte où les soldats font l’exercice, Romains et Carthaginois chacun de leur côté. Avec deux tente royales.
Sc. 1 : Scipion et Hasdrubal concluent la paix. Hasdrubal accepte mal l’obligation de brûler la flotte carthaginoise, mais doit se résigner.
Galerie
Sc. 2 à 4 : Syphax déguisé en esclave cherche à se venger de Massanissa. Celui-ci, convoqué par Scipion, est inquiet. Quand Scipion lui reproche de lui dissimuler Sophonisbe et veut le faire exécuter, Syphax le défend – pour mieux pouvoir se venger.
Sc. 5 à 7 : Polinius fait une cour hyperbolique à Ériclée, puis lui donne Lucéius comme serviteur, sous le nom d’Euryllus. Ériclée est bouleversée en se sentant amoureuse d’un domestique, – lequel plaît aussi beaucoup à la vieille Céphée.
Jardin
Sc. 8 : lamentations de Sophonisbe, qui se croit désormais veuve de Syphax, et ne peut le pleurer ouvertement.
Sc. 9-10° : Céphée se déclare à Lucéius, qui se moque d’elle. Le bouffon Lesbos se propose pour la consoler, avant de la railler lui aussi.
Sc. 11 à 14 : Scipion hésite toujours entre l’amour et la vertu, et devient presque agressif envers Ériclée. Celle-ci croise Syphax, et tous deux se plaignent de la dureté des astres. Polinius, qui a surpris leur dialogue, croit que les termes passionnés employés par Syphax à propos de Sophonisbe étaient adressés à Ériclée : il s’en prend violemment à Syphax, mais est retenu par Massanissa. Syphax, devenu l’obligé de Massanissa, est chargé par lui de porter un message à Sophonisbe.
Sc. 15-16 : Ériclée est à deux doigts de se déclarer à Lucéius, qui prendrait très mal qu’elle aime un serviteur ; aussi est-il rassuré quand elle se reprend. Lucéius parti, Ériclée reçoit une lettre de son père l’avisant du stratagème. Elle respire : elle n’avait pas si mauvais goût.
Sc. 17-18 : Syphax transmet le message de Massanissa à Sophonisbe, qui ne le reconnaît pas. Quand Massanissa arrive, Sophonisbe continue à refuser son chantage, et Syphax est soulagé.
Place avec le temple de Mars
Sc. 19-20 : pendant des cérémonies en l’honneur de Mars. Des Servants portent les dépouilles des ennemis et deux chameaux chargés de choses précieuses. La sibylle annonce, en style d’oracle, que le dieu veut qu’on rende son épouse au mort-vivant. Scipion comprend que Syphax n’est pas mort. Un prodige souligne la volonté du dieu.
Acte III
Appartements royaux
Sc. 1 à 3 : Ériclée, qui connaît désormais l’identité de Lucéius, s’amuse à le scandaliser en lui déclarant sa flamme. Lucéius ne sait plus où il en est ; en tout cas, il reste indifférent à Céphée.
Sc. 4 à 6 : Scipion, qui ne peut toujours pas renoncer à Ériclée, lui annonce une lettre où il lui communiquera ses intentions. Il réclame ensuite Sophonisbe à Massanissa, et lui montre en lui donnant la lettre de Syphax qu’il sait tout. À son tour, Massanissa annonce une lettre à Sophonisbe.
Sc. 7 : Lesbos chante le culte de Bacchus, puis s’amuse à faire la cour à Céphée, qui déplore les dommages causés par les années.
Sc. 8-9 : Scipion et Massanissa posent chacun une lettre sur une table. Ériclée prend la lettre destinée à Sophonisbe, qui lui donne à choisir entre les fers et le poison. Elle va aller demander des explications à Scipion.
Sc. 10 : Sophonisbe lit la lettre destinée à Ériclée et n’y comprend rien : on l’invite à épouser Lucéius, qu’elle ne connaît pas.
Appartements solitaires avec galeries
Sc. 11 à 14 : Scipion pense toujours à Ériclée. Justement, elle arrive, prête à boire le poison. Scipion reconnaît dans la lettre qu’elle lui montre l’écriture de Massanissa, mais ne comprend pas pourquoi celui-ci veut qu’Ériclée s’empoisonne. Sommé de s’expliquer, Massanissa avoue avoir écrit à Sophonisbe. À son tour, celle-ci vient demander des explications : Massanissa l’invite à aller se cacher dans les vaisseaux abandonnés par les Carthaginois. Syphax les entend.
Port de mer avec les bateaux carthaginois abandonnés
Sc. 15-16 : au port, Sophonisbe monte dans une barque pour rejoindre un vaisseau. Syphax y arrive lui aussi, trop tard. Scipion fait incendier les vaisseaux. Massanissa consterné se jette à l’eau pour sauver Sophonisbe.
Salle royale
Sc. 17 : Ériclée joue toujours avec les nerfs de Lucéius, qui la dénonce à Polinius, avant qu’elle lui montre, avec la lettre de son père, qu’elle savait à quoi s’en tenir.
Sc. 18 : Scipion soumet Ériclée à une dernière épreuve, qu’elle surmonte.
Sc. 19-20 : Syphax poursuit Massanissa et se fait reconnaître. Massanissa fait savoir qu’il a sauvé Sophonisbe. Scipion est indigné de cette trahison. Sophonisbe, ayant retrouvé son époux vivant, accepte de se rendre aux Romains, son mari aussi. Touché par tant de noblesse, Scipion ne peut pas être en reste et gracie tout le monde, y compris Massanissa lorsque Syphax le lui demande. Ériclée conclut en chantant l’espérance.

Livret en français :

version de 1664 / version de 1678

Livret original

1664 : http://badigit.comune.bologna.it/cmbm/viewscheda.asp?path=/cmbm/images/ripro/libretti/Lo00916/&id=14995 (Bologne – Museo internazionale e biblioteca della musica)
1664 : http://daten.digitale-sammlungen.de/0004/bsb00048100/images/index.html?fip=193.174.98.30&id=00048100&seite=1 ( Rome – Istituto Storico Germanico)
1664 : http://www.urfm.braidense.it/rd/01541.pdf (Milan -Biblioteca Nazionale Braidense)
1670 : http://www.urfm.braidense.it/rd/01540.pdf (Milan -Biblioteca Nazionale Braidense)
1678 : http://daten.digitale-sammlungen.de/~db/0004/bsb00048315/images/index.html

Représentations :

Yale – University Theater – 10, 11 décembre 2010 – direction musicale Grant Herreid – dir. Robert Mealy – mise en scène Toni Dorfman – décors Michael Locher – costumes Valerie Webster – lumières Bill Warfel – avec Lora Chow (Asdrubale, the Sibyl), Terrence Chin-Loy (Siface), McKay Nield (Catone), Brandon Levin (Scipione), Catherine Leech (Sofonisba), Paual Holmes (Massanissa), William Smith (Gladiator), Justin Dobies (Gladiator), Ben Thorburn (Lesbo), Michael Sansoni (Ceffea), Gabi Tortorello (Ericlea), Stephanie Weinraub (Polinio), Michael Protacio (Luceio),




Saarbrücken – Stadtbad St. Johan – 8 août 2002 – Ensemble PazzaCaglia Opera – dir. Lutz Gillmann – mise en scène Sandra Leupold – décors Andrea Eisensee – avec Ralf Peter (Scipione), Alexander Lauer (Massanissa), Akeo Hasegawa (Asdrubale), Alexander Wendt (Ceffea), Angela Lösch (Siface), Claudia Kemmer (Sofonisba), Antje B. Schmidt ( Ericlea), Daniela Schmid (Luceio), Dorothea Brandt (Polinio)