COMPOSITEUR | Francesco CAVALLI |
LIBRETTISTE | Giovanni Faustini |
Drama per musica sur un livret de Giovanni Faustini, représenté au teatro Sant’Apollinare de Venise, en 1651.
Le théâtre San Apollinare était étroit et mal équipé. Giovanni Faustini en devint directeur en mai 1650, et prévoyait d’y représenter deux opéras par an, pendant trois ans. Il ouvrit avec L’Oristeo, suivi de La Rosinda, dont il écrivit les livrets sans pouvoir y consacrer beaucoup de temps, mais avec l’espoir d’un succès financier. La Calisto et L’Eritrea étaient prévus pour l’année suivante. Faustini mourut toutefois à la fin de l’année 1651, âgé de seulement trente-et-un ans.
Le livret fut édité à Venise, par Gio. Pietro Pinelli, Stampator Ducale, en 1651. Il comporte une dédicace à Alvise Duodo (*), et une Delucidatione della Favola (traduction en français disponible sur livretsbaroques.fr)
(*) Alvise Duodo (1624 – 1674) : noble vénitien avec lequel s’était associé Giovanni Faustini pour exploiter le théâtre S. Aponal, un troisième associé étant Marc’Antonio Correr. Marco Faustini, frère de Giovanni, en était le directeur. En 1645, Faustini avait déjà dédié à Alvise Dudo le livret d’Il Titone.
Une reprise eut lieu à Gênes en 1653, puis à Bologne en 1656, sous le titre L’Oristeo travestito, avec un prologue et des intermèdes de Niccolo Zoppio Turchi.
Le livret de la reprise en 1656 à Bologne, édité par Giacomo Monti, fut dédicacé à Alfonso d’Este (*).
(*) Alfonso IV, duc de Modène (1634 – 1662), épousa en 1655 Laura Martinozzi, nièce de Mazarin.
Lors de cette reprise, le Prologue se passait dans un bosquet, entre Amour, Mars, la Colère, et quatre petits Amours.
Personnages : Le mauvais génie d’Oristée, le bon génie d’Oristée (Prologue) ; Diomeda (Dioméda), princesse de Chaonie, ayant rejeté Oristée, aime Thrasymède ; Trasimede (Thrasymède), prince d’Achaïe, ayant refusé d’épouser Corinta, aspire à épouser Dioméda ; Oristeo (Oristée), roi d’Épire, amoureux de Dioméda, ex-fiancé rejeté par celle-ci, se fait passer pour jardinier sous le nom de Rosmino (Rosmin) ; Ermino (Erminus), page de Thrasymède ; Corinta, princesse de Locride, amoureuse de Thrasymède qui l’a rejetée, incognito sous le nom d’Albinda ; Oresde, jardinier du roi ; Eurialo (Euryale), fils d’Oristée ; Amore (Amour), fils de Penia ; (Pluto) Pluton, dieu des richesses ; Penia, déesse de la Pauvreté, mère d’Amour ; (Nemeo) Némée, capitaine d’Euryale ; Les Grâces ; La Beauté ; La Vertu ; L’Intérêt ; Chœurs de la garde prétorienne des Molosses, de soldats de Némée, de petits amours, de suivantes de Dioméda
L’opéra se passe à Ephyra, forteresse de Chaonie, située au pied des monts Acrocerauniens, appelés aujourd’hui Ciméraques, à peu de distance de la côte de la mer Ionienne.
Argument
Diomeda doit épouser Oristeo, roi d’Épire, mais son père meurt à la suite d’une confrontation fortuite avec Oristeo, et elle rompt avec ce dernier et fait voeu de chasteté. Pour ne pas être éloigné d’elle, Oristeo, déguisé, se fait employer chez elle comme jardinier. Diomeda tombe amoureuse de Trasimede, qui est lui-même aimé par Corinta, princesse de Locri. Les difficultés sont finalement résolues entre Oristeo et Diomeda et entre Trasimede et Corinta.
Synopsis détaillé
Prologue
Le Mauvais génie d’Oristée incite un dragon à accabler Oristée. Le Bon génie est bien décidé à le défendre. Chacun espère être le plus fort.
Acte I
Un jardin
Sc. 1 – Dioméda et Thrasymède ont été touchés d’amour l’un pour l’autre.
Sc. 2 – le page Erminus vient leur annoncer que l’armée d’Épire s’avance, et presse Thrasymède de réagir. Thrasymène se dirige vers les remparts. Dioméda l’assure de la victoire, et lui dit qu’elle sera sa récompense.
Sc. 3 – Erminus assure Dioméda qu’il quitterait une femme dont il ne pourrait jouir.
Sc. 4 – Dioméda se demande si elle doit se marier avec Thrasymène ou rester vierge.
Sc. 5 – Oristée survient, habillé en jardinier sous le nom de Rosmin. Il tient en main un portrait d’un beau visage que Dioméda demande à voir. Il explique qu’il a vu Thrasymène tirer le portrait de son habit, le baiser avec passion, puis le laisser tomber, et qu’il l’a ramassé. Dioméda devient folle de jalousie, et en vient souhaiter la victoire des troupes de l’Épire.
Sc. 6 – Oristée se réjouit de la vengeance qu’il a infligée à Dioméda. Celle-ci l’a en effet repoussé après que son père ait été tué par les vassaux d’Oristée. Il invoque Vénus d’infliger des tourments à Dioméda souffre des tourments, et constate que sa demande a été entendue.
Sc. 7 – Corinta se lamente d’aimer sans espoir. Oristée la rejoint, et lui apprend que son portrait a eu l’effet désiré sur Dioméda. Il l’assure que l’amour de Thrasymène lui reviendra.
Sc. 8 – Oresde, jardinier, amoureux de Corinta, réprimande Oristée/Rosmin de ne pas être au travail. Sur les conseils de Corinta, ce dernier se retire.
Sc. 9 – Oresde accable Corinta de son amour. Corinta l’assure qu’elle n’aime que lui. Oresde insiste pour lui chanter une chanson qu’il a composée.
Sc. 10 – Euryale, fils d’Oristée, victorieux, interroge Oresde sur Dioméda et Thrasymède. Oresde dit n’en rien savoir.
Sc. 11 – le choeur des Molosses veut torturer Oresde pour lui faire avouer où il cache son or.
Un bois, avec la chaumière de la Pauvreté
Sc. 12 – Amour, nu, prend à témoin le choeur des petits amours de sa triste condition imposée par Jupiter, et veut se mettre au service d’un autre maître.
Sc. 13 – Pluton prend pitié d’Amour, et lui propose de l’engager à son service. Après que Pluton se soit fait connaître, Amour accepte.
Sc. 14 – la Pauvreté est à la recherche d’Amour.
Sc. 15 – les Grâces sont à la recherche d’Amour, car Vénus souhaite qu’il rende Diomédé amoureux d’Oristée.
Acte II
Une cour
Sc. 1 – Thrasymède, vaincu, recherche Dioméda.
Sc. 2 – Dioméda accuse Thrasymède de trahison. Thrasymède ne comprend rien à ses accusations.
Sc. 3 – Thrasymède tombe sur le portrait de Corinta.
Sc. 4 – Corinta/Albinda surprend Thrasymède implorant le portrait. Thrasymède s’étonne de la ressemblance du portrait avec Albinda. Celle-ci le presse de fuir la danger de l’ennemi vainqueur.
Sc. 5 – Oresde, à son tour, conseille à Thrasymède de fuir. Celui-ci refuse, préférant mourir courageusement, puis finit par accepter.
Sc. 6 – Corinta se promet de se faire connaître de Thrasymède, espérant qu’il lui reviendra.
Sc. 7 – les Grâces sont toujours à la recherche d’Amour.
Sc. 8 – les râces rencontrent la Beauté qui est aussi à la recherche d’Amour.
Sc. 9 – les Grâces supposent qu’elles trouveront Amour chez Pluton.
Sc. 10 – les Grâces rencontrent la Vertu, qui leur dit avoir chassé Amour pour avoir trop fréquenté le vice.
Sc. 11 – les Grâces se proposent de récompenser de baisers celui qui leur dévoilera où se trouve Amour.
Sc. 12 – l’Intérêt se propose de les conduire à Amour. Les Grâces décident de le suivre.
Sc. 13 – Oristée, seul, se réjouit de la victoire de son fils, tout en souhaitant qu’il épargne Dioméda qu’il tient prisonnière.
Sc. 14 – Euryale menace Dioméda qui lui explique qu’elle aimait Oristée, mais qu’elle n’a pu l’épouser car il a tué son père. Euryale l’accuse de l’avoir fait tuer, mais Dioméda s’en défend. Oristée intervient, se faisant passer pour un serviteur, et rassure Dioméda. Euryale est ébranlé à sa vue.
Sc. 15 – chez Pluton, Amour se félicite d’avoir remplacé son arc et ses flèches par des trésors.
Sc. 16 – l’Intérêt arrive avec les Grâces qui ne comprennent pas la transformation d’Amour. Elles transmettent à Amour la volonté de Vénus. Amour accepte cette dernière tâche.
Sc. 17 – l’Intérêt réclame sa récompense. Les Grâces se moquent de lui.
Sc. 18 – l’Intérêt se lamente d’avoir été berné.
Acte III
La place de la citadelle
Sc. 1 – Thrasymède et Oresde, mort de peur, s’enfuient.
Sc. 2 – Némée, capitaine d’Euryale, les arrête. Thrasymède veut se faire passer pour un paysan blessé, mais Némée ne les croit pas. Oresde finit par dénoncer Thrasymède qui est arrêté.
Sc. 3 – Oresde rencontre Corinta qui l’interroge sur Thrasymède. Oresde apprend ainsi que ce dernier est son rival. Corinta l’accuse d’avoir livré Thrasymède et le menace de l’enfer.
Sc. 4 – Oresde se fait une raison en se promettant d’autres femmes.
Sc. 5 – Erminus se lamente sur le sort de son maître Thrasymède, puis décide de ne pas s’en faire.
Le camp des Épirotes, dressé sur le rivage de la mer Ionienne
Sc. 6 – Euryale tient Thrasymède et Dioméda enchaînés, et leur promet la mort. Avaznt de mourir, Thrasymède tente de s’innocenter aux yeux de Dioméda, mais celle-ci lcontinue à l’accuser de mensonge et d’infidélité. Euryale commande aux archers de se préparer.
Sc. 7 – Corinta survient, qui se fait connaître comme princesse de Locride, amoureuse de Thrasymède.
Sc. 8 – Oristée/Rosmin survient à son tour, qui dévoile qu’il est Oristée, ce qui provoque la stupeur générale. Euryale est heureux de retrouver son père. Oristée dévoile à Dioméda qu’il n’est pour rien dans la mort de son père. Dioméda pardonne à Oristée, et consent à l’épouser. Corinta retrouve Thrasymède. Oristée promet de châtier l’usurpateur du trône de Locride. Liesse générale.
Livret en français disponible sur livretsbaroques.fr Livret original
1651 : http://daten.digitale-sammlungen.de/~db/0004/bsb00047998/images/index.html?id=00047998&fip=qrsfsdrxdsydeayayztsewqxdsydxdsydxdsyd&no=5&seite=7 (Rome – Istituto Storico Germanico)
1651 : http://www.urfm.braidense.it/rd/02965.pdf (Milan – Biblioteca Nazionale Braidense)
1656 : http://badigit.comune.bologna.it/cmbm/viewscheda.asp?path=/cmbm/images/ripro/libretti/Lo06871/&id=14988 (Bologne – Museo internazionale e biblioteca della musica)
Livret (en italien) :
http://amsdottorato.cib.unibo.it/226/1/I_drammi_musicali_di_Giovanni_Faustini_per_Francesco_Cavalli.pdf (page 297)
Partition (fac simile de la partition originale) – Music-Garland – 1ère édition (novembre 1982) – en anglais – introduction de Howard Mayer Brown
Représentations :
Marseille – La Criée – Théâtre National de Marseille – 11, 13 mars 2016 – Concerto Soave – dir. Jean-Marc Aymes – mise en scène Olivier Lexa -avec Francesca Aspromonte (Diomeda / La Bellezza), Lieselot de Wilde (Ermino / Amore), Penia Lucie Roche (Corinta), Romain Dayez (Oristeo), Dominique Visse (Oresde), Anicio Zorzi Giustiniani (Trasimede / Pluto / L’Interesse), Lise Viricel (Euralio) – recréation mondiale