LE CARNAVAL DE VENISE |
COMPOSITEUR |
André CAMPRA |
LIBRETTISTE |
Jean-François Regnard |
ORCHESTRE |
Le Concert Spirituel |
CHOEUR |
Les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles |
DIRECTION |
Hervé Niquet |
Isabelle |
Salomé Haller |
dessus |
Léonore |
Marina De Liso |
bas-dessus |
Rodolphe |
Andrew Foster-Williams |
basse-taille |
Léandre |
Alain Buet |
basse-taille |
Un des Arts, un Musicien, un Esclavaon, un Masque, le Chef des Castellans, un Gondolier, Orfeo |
Mathias Vidal |
haute-contre |
Euridice |
Sarah Tynan |
dessus |
Minerve, la Fortune, un’Ombra fortunata |
Blandine Staskiewicz |
bas-dessus |
L’Orfonnateur, le Carnaval, Plutone |
Luigi Di Donato |
basse |
DATE D’ENREGISTREMENT |
janvier 2011 |
LIEU D’ENREGISTREMENT |
Salle Colonne – Paris |
ENREGISTREMENT EN CONCERT |
non |
EDITEUR |
Glossa |
DISTRIBUTION |
Harmonia Mundi |
DATE DE PRODUCTION |
25 août 2011 |
NOMBRE DE DISQUES |
2 ( livre – édition numérotée et limitée à 3 900) |
CATEGORIE |
DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
Opéra Magazine – octobre 2011 – appréciation Le Diamant de l’Opéra
« Le Carnaval de Venise (1699) pouvait-il aujourd’hui rencontrer plus ardents défenseurs qu’Hervé Niquet et ses troupes ? Rien n’est moins sûr. En portant son choix sur cet ouvrage éminemment hybride et original, le chef du Concert Spirituel montre, une nouvelle fois, avec quelle vigueur et quel talent il parvient à défendre une partition lyrique française du XVlle, quelque peu tombée dans l’oubli. Assurément, avec Christophe Rousset, il fait partie de ces artistes défricheurs et opiniâtres grâce auxquels sortir des sentiers battus devient un vrai bonheur. Protéiforme et tourné vers l’avenir, Le Carnaval de Venise, où les réminiscences de la tragédie lyrique s’unissent aux extravagances de l’opéra-ballet, témoigne résolument de la fin d’une époque : celle du « Grand Siècle » et de l’emprise stylistique de Lully. Si, par ses hommages, ses formes et ses couleurs, l’écriture de Campra exhale toujours une saveur théâtrale typiquement française, les libertés prises avec l’orchestration et la vocalité révèlent, elles, un désir impétueux de s’affranchir d’un cadre devenu figé et exigu. Déjà, avec L’Europe galante, le jeune musicien aixois avait dévoilé des perspectives différentes, des idées innovantes.
En faisant siennes les modernités venues d’Italie, il entendait se tourner vers de nouvelles formes et de nouveaux succès. Et si, de nos jours, il est devenu courant de s’extasier (à raison) sur les hardiesses harmoniques de Rameau, il est judicieux de se souvenir que Campra osait, lui aussi, des combinaisons orchestrales tout à fait étonnantes. Cela, Hervé Niquet l’a bien saisi et se réjouit visiblement de nous le faire découvrir. À la tête d’une équipe vocalement très sûre (à l’exception, peut-être, de la mezzo italienne Marina De Liso), il nous livre une interprétation de haute volée, dont le maître motest le plaisir. Les chanteurs manquent certes parfois un rien d’audace, mais ils ne trahissent jamais les richesses irisant cet opéra-ballet sinueux et bigarré. Leur conviction et leur style demeurent irréprochables.
Dans une forme que l’on pourrait qualifier des grands jours, les forces du Concert Spirituel dispensent des sonorités splendides. Les danses sont abordées avec un allant délicieux, et les morceaux chantés sont accompagnés avec une vitalité sans faille. »