Malgoire – Jean-Claude Malgoire, 50 Ans de Musiques et d’Aventure – Virginie Schaefer-Kasriel – Editions Symétrie – octobre 2005 – 40 €
« Quand Jean-Claude Malgoire m’a proposé de me faire son porte-parole complice, je le connaissais et l’appréciais assez pour deviner qu’il me promettait là une aventure de plume et d’humanité hors du commun. Au plaisir manifeste qu’il prenait à me confier ses récits de campagne, je compris bien vite que ce livre était, à ses yeux, une affaire éminemment sentimentale : l’occasion de partager à coeur ouvert avec ceux qui aiment son art quelques-uns des souvenirs les plus marquants, cocasses, tendres ou rocambolesques d’un demi-siècle de vie musicale menée a tempo furioso..
Pas plus qu’aux bilans autosatisfaits, l’heure n’était à la polémique : sans amertume ni fanfaronnades, le chef souhaitait tout simplement jeter un regard en arrière sur une carrière qui aura été tout sauf carriériste. Derrière l’icône baroque allait se dévoiler un homme de coeur et de principes, aux amitiés vraies, aux convictions solidement chevillées à l’âme : un idéaliste aux pieds bien sur terre et homme de terrain à la tête dans les nuages, un authentique artisan musicien enfin qui, sans avoir sacrifié un seul de ses credos sur l’autel de la gloire, a su aller jusqu’au bout de son rêve de musique.
Cette dernière, à l’évidence, serait donc la grande héroïne de ce livre – non tant une biographie qu’une chronique d’aventures musicales. Et quelles aventures… De la scène à la fosse et de la fosse au studio, du hautbois au cor anglais et de la direction musicale à la programmation lyrique, du Moyen-Âge à l’avant-garde en passant par le jazz et la musique dite baroque, les confessions musicales de Jean-Claude Malgoire ont de quoi vous donner le vertige.
Faire parler ce musicien aux mille et une vies fut un jeu d’enfant ; parvenir à mettre un semblant d’ordre dans son flot intarissable d’anecdotes, toutes plus savoureuses les unes que les autres, s’avéra autrement plus acrobatique. Loin de moi, pourtant, l’envie de couler dans le marbre un parcours par définition virevoltant, turbulent et versatile : en jouant à l’envi la carte du coq à l’âne, j’ai préféré me mettre au diapason de ce joyeux fouillis d’aventures. La mosaïque qui en résulte sera, je l’espère, une invitation à emboîter le pas de cet interprète-caméléon dans sa fabuleuse chasse aux trésors musicale – à la façon d’un jeu de piste. (Virginie Schaefer-Kasriel)
« Heureuse entreprise des Editions Symétrie que de consacrer une biographie à l’un des musiciens les plus discrets et les plus généreux de notre époque : hautboïste, cor anglais soliste de l’Orchestre de Paris, chef d’orchestre sur instruments d’époque à la redécouverte de Haendel, Monteverdi et Rameau, Charpentier et Mozart, Vivaldi ou Campra… directeur de l’Atelier Lyrique de Tourcoing, gourmand d’opéras méconnus, accoucheur de talents, révélateur de voix, musicologue averti, Jean-Claude Malgoire fête le vingt-cinquième anniversaire de son théâtre et ses cinquante ans de carrière. Belle occasion de faire le point sur le parcours de cet Avignonnais et de feuilleter en annexes les trente pages délirantes de sa discographie, comme les soixante-dix de l’historique des saisons de l’Atelier lyrique et des Semaines chorales de Tourcoing ! On y partage l’instinct sûr du défricheur et sa dévorante gourmandise musicale. On y repère d’ailleurs nombre des plus grands noms de la scène classique et baroque d’aujourd’hui, instrumentistes, chefs ou chanteurs : Gérard Lesne, Dominique Visse, René Jacobs, Patricia Petibon, Véronique Gens, Philippe Jaroussky, Marc Minkowski, Jean-Christophe Spinosi… La liste est longue ! Les photos d’archives l’illustrent abondamment, ouvrant de discrètes fenêtres sur les passions d’un artiste qui, souhaitant rester pudique, braque davantage les lumières sur la scène musicale que sur sa propre vie. Dans ces images en noir et blanc qui surprennent ses souriresou sa concentration, on devine un homme secret et pourtant communicatif, grave et joyeux, profond et vif, engagé, drôle et lucide. Les dessins de l’illustratrice Anne-Marie Sonneveld pétillent d’humour et de tendre malice, vivants et caustiques. On ne peut malheureusement pas en dire autant du texte biographique de Virginie Schaefer-Kasriel, qui retrace « les musiques et l’aventure » de Jean-Claude Malgoire dans une écriture précieuse toute fleurie de poncifset surchargée de clichés, irritante à force d’incursions exclamatives. Le bilan de ses entretiens avec lui effleure à peine la surface d’une existence riche et passionnée, ne creuse jamais les multiples détours de ses cheminements, survole les étapes de sa carrière sans réussir à les faire parler. Qu’elle sache au moins s’effacer derrière des mots plus sobres aurait sans doute évité moins d’autosatisfaction et permis plus de clarté. Soulignant les irrésistibles coqs-à-l’âne de Jean-Claude Malgoire, cette collaboratrice de Jeanine Roze Production pour l’organisation de concerts (qui est aussi rédactrice de différents théâtres lyriques et éditions musicales), abandonne toute tentative d’organisation et cède profitablement à la tentation de laisser Malgoire parler lui-même, retraçant ses propos dans quatorze « Bagatelles » qui font face à chacun de ses propres chapitres. Si le « décousu » pouvait être un parti-pris intéressant, les questions qui lui sont posées nous laissent encore sur notre faim… Les abondantes incursions iconographiques (même si elles apparaissent souvent de manière anachronique) stimulent heureusement la poursuite de la lecture et révèlent davantage l’humanité et la chaleur de Jean-Claude Malgoire que le texte qui les enrobe. Pour ceux qui connaissent bien Jean-Claude Malgoire, ceux qui l’admirent ou désireraient voler à sa rencontre, ce livre n’en demeure pas moins le premier document d’archives à son sujet ! Une excellente introduction pour aborder ses enregistrements ou découvrir l’Atelier Lyrique de Tourcoing. Là, des artistes travaillent, prennent des risques, cherchent ensemble sur scène de nouveaux langages, aux prises directes avec le public. Que l’aventure se poursuive pour de nombreuses années encore ! (Ramifications)
« Hautboïste et chef d’orchestre depuis près d’un demi-siècle, Jean-Claude Malgoire méritait amplement qu’on lui consacre un livre : c’est désormais chose faite avec cet ouvrage de Virginie Schaefer-Krasriel. Le chef d’orchestre lui a ouvert ses malles et le résultat est éloquent : souvenirs, photos, témoignages mais aussi commentaires et analyses s’y bousculent avec une ferveur toute « malgoiresque », pour un portrait en majesté du musicien. » (Classica – décembre 2005)
Marais – Marin Marais – Sylvette Milliot et Jérôme de La Gorce – Fayard – janvier 1992 – 288 pages -21,3 €
« L’ouvrage est divisé en trois parties d’égale importance : la première biographique, la seconde consacrée à l’oeuvre instrumentale, la troisième passe en revue les quatre tragédies en musique…La lecture de l’ouvrage, outre l’érudition magistrale qu’elle révèle de la part des deux collaborateurs, pousse surtout à l’écoute de la musique de Marin Marais. » (Opéra International – février 1992)
Maupin – La Maupin, 1607 – 1707, sa vie, ses duels, ses aventures – Gabriel Letainturier-Fradin – Ernest Flammarion – 278 pages – 1904 – réédition en fac simile – Nabu Press – 28 septembre 2010 – autre réédition en fac simile – Ulan Press – 23 septembre 2012
Maupin – La Petite Maupin – Henri Evans – Editions Julliard – mars 1984 – 478 pages
Métastase – Les fêtes théâtrales de Métastase à la cour de Vienne, 1731-1767 – Daniel Joly – Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand – janvier 1978 – 526 pages – 18,29 €
Métastase – Pietro Trapassi, musicien du verbe – biographie – Olivier Rouvière – Hermann éditeurs – 380 pages – 23 mai 2008 – 28 €
« Pietro Trapassi, dit Metastasio (1698-1782), fut l’un des plus célèbres auteurs du XVIIIe siècle. Aujourd’hui, ce n’est guère que dans le milieu musical que l’on cite parfois son nom, associé à ceux des musiciens qui composèrent sur ses textes : Hasse, Haendel, Vivaldi, Jommelli, Pergolèse, Caldara, Gluck, mais aussi Mozart, Rossini, Beethoven, Schubert ou Gounod. Ami du célèbre castrat Farinelli et de la cantatrice La Romanina, Métastase amena l’art de l’opéra séria – on disait alors melodramma – à son apogée, à travers vingt-six livrets qui engendrèrent plus d’un millier d’ouvrages lyriques jusque dans les années 1830.
Mais, tout en destinant ses textes à la mise en musique, il se considérait avant tout comme un dramaturge, tentant de conférer au théâtre italien une dignité et une cohérence dignes de celles de son rival français, et à justifier cet art composite qu’est l’opéra par l’exemple antique.
Il y parvint, si l’on en croit Stendhal (l’un de ses grands admirateurs, avec Rousseau, Voltaire ou Romain Rolland), qui n’hésita pas à écrire: « il a égalé Shakespeare et Virgile, et surpassé, de bien loin, Racine et tous les autres grands poètes ! »
Issu de nombreuses années de recherches, ce livre retrace le parcours étonnant de cette figure historique, et propose, pour la première fois, une étude sur « les règles de fabrication » du livret d’opéra. Il est assorti d’un résumé des chacun des vingt-six drames étudiés. » (Présentation éditeur)
« La parution de cet ouvrage était un événement attendu, depuis de longues années, par les rares privilégiés qui avaient pu lire la thèse qu’Olivier Rouvièr avait consacrée au poète italien, ce « musicien du verbe », comme il l’indique dans le sous-titre de son livre. C’est aussi un événement pour tous les mélomanes s’intéressant à l’opéra du XVIIIe siècle, voire à l’opéra tout court, qui doivent impérativement se précipiter sur ces trois cent soixante-dix-huit pages (en particulier quand leur métier est de programmer ou de mettre en scène des opéras baroques…). Elles jettent en effet un regard d’une rare pertinence sur l’œuvre de celui qui, grâce à la finesse de son art et à son prodigieux succès, devint sans le vouloir la figure emblématique de l’opera seria, à la fois modèle et référence. Né à Rome en 1698, mort à Vienne en 1782, PietroTrapassi, dit Metastasio, écrivit en tout vingt-six livrets (dont un résumé est offert en appendice), qui inspirèrent ensuite plus d’un millier d’ouvrages lyriques jusqu’aux années 1830 !
La plume jamais absconse de notre confrère présente et explique la structure du drame, comme la nature des personnages et leurs rapports à la vertu, les procédés de versification comme les rapports au contexte sociopolitique. En aucun cas, il ne s’agit d’une démarche dithyrambique ou hagiographique, mais d’une approche véritablement analytique et pédagogique. Olivier Rouvière garde en toutes circonstances un regard critique et, surtout, offre au lecteur les moyens d’agir de même, en faisant table rase des nombreux préjugés encombrant la dramaturgie et la poétique de l’opera seria. Le dramma per musica à la portée de tous! Indispensable. » (Opéra Magazine)
Molière – Baptiste ou la dernière saison – Alain Absire – Calmann-Lévy – mars 1990 – 345 pages
« La gloire de Molière a fait de l’homme un personnage mythique, offert à toutes les interprétations, du farceur au héros romantique en passant par le libertin, le courtisan ou le mari bafoué. Alain Absire nous restitue un nouveau Molière, àce moment de sa vie, la « dernière saison », où parvenu au sommet de sa renommée, il n’est occupé que de lui-même et de l’accomplissement de son destin. Le « Grand Siècle » installe son décor, dans l’éclat de ses fêtes et de ses batailles. C’est déjà la rupture entre deux époques, la lutte des anciens et des modernes, une comédie d’intrigues et de jalousie où revivent les figures de Lully, d’Armande Béjart, de Louis XIV, de Colbert et de bien d’autres. Molière hanté par la mort et indifférent à ces combats, ne pense, lui, qu’à jouer son dernier rôle et à réussir sa sortie.
Dans Baptiste ou la dernière saison, premier roman français consacré au grand dramaturge, Alain Absire a su débarrasser son héros de la légende et nous donner un Molière, homme de son temps et du nôtre. » (Présentation)
Molière – Molière et la musique– Des Etats du Languedoc à la cour du Roi-Soleil – sous la direction de Catherine Cessac – Les Presses du Languedoc – Collection Musique et Patrimoine en Languedoc-Roussillon – octobre 2004 – 207 pages –22€
« Inévitablement, le chemin de Catherine Cessac, dont on sait la passion pour Marc-Antoine Charpentier, se devait de croiser celui de Molière, plus complètement que dans sa biographie de l’auteur du Te Deum. Autour d’elle, qui s’est chargée de l’introduction et du chapitre sur la collaboration des deux sus-nommés, des spécialistes parmi lesquels Georgie Durosoir, Manuel Couvreur, Jérôme de La Gorce. On suit donc les traces de Poquelin et de ses compagnons du Languedoc, Narbonne, Carcassonne, Pézenas, à la Cour, on assiste à la naissance de la comédie-ballet, avec Les Fâcheux de Molière et Beauchamps, fruit des circonstances (une représentation à Vaux-le-Vicomte préparée dans la hâte) plus que tentative volontaire de créer un nouveau genre. On participe au rêve versaillais avec La Princesse d’Elide, épisode des Plaisirs de l’île enchantée, et l’on côtoie de près les chefs-d’oeuvre que sont Le Bourgeois gentilhomme, Les Amants magnifiques, Monsieur de Pourceaugnac et George Dandin, « emboité dans le cadre d’une pastorale en musique », vus enfin sous leur vrai visage, celui que le lycée omet toujours on enseignant les « classiques ». Musique, s’il vous plaît ; et rideau ! » (Diapason – janvier 2005)
« Molière, écrivain et comédien, était également danseur et musicien. Il introduisit souvent musique et danse dans ses comédies, s’y distribuant généralement un rôle chanté. Pour complaire à Louis XIV, grand amateur de danse et danseur lui-même, il créa la comédie-ballet. Sa collaboration avec Jean-Baptiste Lully, à partir de 1661, fut à cet égard des plus fructueuses. Les parties musicales s’intercalaient de manière variée entre les actes parlés : spectacle amené par l’action dans L’Amour médecin, extension de la comédie par un ballet dans Le Bourgeois gentilhomme, insertion dans un ensemble de divertissements dans la Pastorale comique ou George Dandin, voire réemploi de divers morceaux, comme dans le Ballet des ballets.
Mais, après la rupture entre les » deux Baptiste » (comme les appelait Mme de Sévigné), Molière fut obligé de se passer de la musique déjà écrite. Il institua une nouvelle collaboration avec Marc-Antoine Charpentier, un jeune musicien encore inconnu, qui travailla à des reprises de ses pièces et à la création du Malade imaginaire. Les différentes rubriques de ce livre ont été confiées à des historiens de la littérature, de la musique et de la danse, qui apportent chacun leur vision de l’œuvre multiforme de Molière. Avec eux, nous le suivons d’abord de 1645 à 1658, lors de sa vie itinérante, en particulier dans le Languedoc, puis le retrouvons avec son répertoire de comédies-ballets dans les grands châteaux royaux, de Chambord à Versailles, en passant par Saint-Germain-en-Laye et Paris, et l’accompagnons enfin jusqu’à son dernier jour, le 17 février 1673, sur la scène du Palais-Royal dans le rôle d’Argan, le malade vaincu. » (Présentation)
Molière – Molière et ses comédies-ballets – Charles Mazouer – Klincksieck – 1993 – mai 2000 – 29 € – réédition Honoré Champion – 2006 – 17 €
Molière – Les Comédies-Ballets de Molière – Originalité du genre. La poésie, la fantaisie, la satire sociale dans les comédies-ballets. La comédie-ballet après Molière – Maurice Pelisson – 1914 – 235 pages – réédition Hachette – collection « Les Introuvables » – 1976 – env. 28 € d’occ. Molière – Molière, chef de troupe – Francis Perrin – Plon – 2006 – 18,50 €
Molière – La musique dans la comédie de Molière – Julien Tiersot – Editions Renaissance du Livre – 1921 – 194 pages – 35 € Mondonville – Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, virtuose, compositeur et chef d’orchestre – Roberte Machard – Centre international de documentation occitane – Béziers – 1980 – 268 pages Monteverdi – Monteverdi – Rinaldo Alessandrini – Actes Sud – octobre 2004 – 15 €
« Comme son auteur le rappelle lui-même, ce petit livre attachant n’est pas un travail de musicologue, mais une preuve d’amour et de reconnaissance : cette musique a été sa « compagne, sa consolation et son espoir pendant de nombreuses années (sombres) de sa vie ». Tous les admirateurs de l’oeuvre du divin Claudio seront donc ravis de partager les réflexions de l’un des plus éminents interprètes de ce répertoire et de l’entendre relater ses expériences. Ils apprécieront également qu’il ait placé au coeur de son ouvrage une sélection judicieuse d’écrits du compositeur – on peut toutefois regretter qu’ils ne soient accompagnés de presque aucun commentaire. Signalons quelques imprécisions, en partie imputables élu traduction. Alessandrini défend avec enthousiasme certaines idées qui auraient mérité une approche plus controversée : Monteverdi « inventeur », « révolutionnaire », en butte aux attaques réactionnaires d’Artusi… Mais son propos a des qualités qui font taire toutes les réserves : l’engagement la sincérité et la force de l’expérience vécue. » (Diapason – janvier 2005)
» J’ai accepté d’écrire un livre sur Monteverdi uniquement par gratitude : sa musique a été ma compagne, ma consolation et mon espoir pendant de nombreuses années (sombres) de ma vie. Il s’agit donc d’un acte public de reconnaissance envers le grand compositeur de Crémone. Mon livre est dédié aux moments magiques et pleins d’émotion que sa musique a su (et a voulu) me donner pendant tant d’années. Dans l’un de ses meilleurs paradoxes, Oscar Wilde dit que ce n’est jamais l’art qui imite la vie mais exactement le contraire. Je vous assure que rien mieux que les madrigaux ou qu’un opéra de Monteverdi ne peut vous donner la possibilité de cultiver cette illusion. Et je remercie Dieu que cela soit possible. » (Rinaldo Alessandrini)
« Le record de la concision est battu avec le résumé en huit pages de la vie de Claudio et en quinze de l’art du madrigal. Une gageure tenue grâce à une langue claire et actuelle qui rend lemaître du XVIIe siècle toujours très proche de la sensibilité du XXIe. Cette façon de traiter un tel Everest musical n’est pas sans rappeler le séduisant ouvrage que Davitt Moroney écrivit sur Bach, chez le même éditeur. Rinaldo Alessandrini présente ensuite, avec la même clarté, les neuf livres de madrigaux et les trois opéras de Monteverdi à nous être parvenus. Il se penche aussi sur la fameuse polémique suscitée par le chanoine Artusi, version renaissante de l’éternelle querel-le des Anciens et des Modernes, et livre à notre réflexion un florilège de lettres et d’écrits théoriques du musicien. Le principal attrait de cet ouvrage est son dernier chapitre où Alessandrini l’interprète développe sa façon de jouer aujourd’hui » ces arides signes noirs posés sur un texte » qui forment la matière des madrigaux. Ses analyses du texte musical de la Lettera amorosa [Septième livre], du Lamento de la Ninfa [Huitième livre], d’un duo de L’incoronazione di Poppea ou d’un psaume des Selve éclairent aussi bien la démarche du créateur que les subtilités du compositeur. La leçon de musique s’achève par une discographie [très alessandrinienne !), suivie de la liste des oeuvres connues et perdues de Monteverdi. Pour des études approfondies, on continuera de se référer à la somme de Roger Tellart parue chez Fayard, ou celle, en langue italienne, de Paolo Fabbri publiée chez EOT Musica. (Opéra International – octobre 2004)
« A force de fréquenter la musique de Monteverdi, Rinaldo Alessandrini en est devenu un des plus éloquents porte-parole. L’artiste ne conçoit pourtant son livre » ni comme un théoricien ni comme un musicologue » mais comme un » acte public de reconnaissance envers le grand compositeur de Crémone ». Pétri de l’humanisme de la Renaissance, Monteverdi invente le théâtre lyrique moderne, magnifie » l’individu en musique « et fait triompher la subjectivité. Malgré le format réduit inhérent à la collection didactique d’Actes Sud, Alessandrini ne néglige ni la biographie ni l’oeuvre de Monteverdi. De manière concise, il indique les meilleures pistes. La présentation et le commentaire de textes théoriques et de lettres ajoutés à l’analyse claire de quelques oeuvres clefs permettent de comprendre comment ce véritable révolutionnaire demeure notre contemporain. » (Le Monde de la Musique – novembre 2004)
« Drôle de petit livre que celui de Rinaldo Alessandini, quatrième de la collection Actes Sud / Classica … D’emblée, le musicien romain, claveciniste, organiste et chef d’orchestre, nous met en garde : « Le lecteur ne trouvera ici aucune érudition, aucun scoop musicologique » . Et de nous conseiller deux textes fondamentaux, l’un de Paolo Fabbri, l’autre de Roger Tellart pour approfondir la biographie du compositeur. De ce dernier, on apprendra effectivement peu : son baptême à Crémone en mai 1567, son engagement à Mantoue comme joueur de viole, les musiques de cour qu’il a produites et dont beaucoup furent perdues, la stabilité enfin trouvée à Venise… Si Alessandrini a accepté d’écrire ce livre, c’est uniquement pour faire acte public de reconnaissance, et pour nous convaincre de l’importan-ce d’un compositeur souvent raillé de son vivant. En moins de deux cents pages, il célèbre un génie musical sensible dans l’œuvre sacrée – riche en timbres, combinaisons et rythmes variés -, dans le théâtre lyrique qu’il définit et surtout dans l’art du madrigal qui voit le renoncement à tout mécanisme de régularité d’écriture, l’exaltation du texte… Afin de réfléchir sur la notion d’interprétation, l’auteur termine son livre avec quelques analyses de madrigaux – la plupart appartenant aux neuf Livres publiés entre 1587 et 1651. » (Anaclase)
Monteverdi – Claudio Monteverdi – Philippe Beaussant –Fayard – Les Chemins de la musique – 117 pages – 9 janvier 2003 – 6,5 €
« Publié à l’occasion des Folles Journées de Nantes (22-26 janvier 2003) consacrées à la musique italienne du XVIe au XVIIIe siècle, cet ouvrage présente l’oeuvre d’un compositeur qui, pleinement accompli dans l’héritage polyphonique de la Renaissance, rompt avec cette tradition et inaugure l’ère baroque. » (Chapitre.com)
Monteverdi – Le Chant d’Orphée –Philippe Beaussant – Fayard – mars 2002 – 207 pages – 17 €
« Avec Monteverdi, le mythe d’Orphée, enraciné dans l’Antiquité, constitue l’acte de naissance de l’opéra. L’Orfeo charme par sa voix aussi bien les bêtes sauvages que les dieux, au point que ceux-ci lui accordent le privilège de remonter des enfers en ramenant à la vie sa femme aimée. Cette œuvre créée en 1607 conclut la Renaissance et inaugure le baroque. Philippe Beaussant en éclaire tous les aspects à la lumière de la peinture, de la philosophie et de la poésie de l’époque. Romancier et musicologue, spécialiste de l’esthétique baroque, Philippe Beaussant est l’auteur de Couperin, Rameau de A à Z, Les plaisirs de Versailles (Fayard). Il vient de recevoir, à Brive, le prix 2001 de la Langue française. » (Fayard)
« L’Orfeo de Monteverdi n’est peut-être pas le premier opéra de l’histoire, mais il en est sans conteste le premier chef-d’œuvre. Philippe Beaussant nous conduit au cœur de cet événement artistique. Saluons l’exploit: rares sont les musicologues qui savent (et qui acceptent) d’adopter la langue de tout le monde pour nous faire mieux comprendre l’essence d’une musique sans verser dans les boursouflures métaphoriques. Plus rares sont encore ceux qui, débordant de leur spécialité et suffisamment curieux, parviennent à ressusciter l’esprit d’une époque en embrassant l’ensemble de ses arts.
Ici, la magnifique cour de Mantoue au début du XVIIe siècle, encore nostalgique de la Renaissance et forgée plusieurs dizaines d’années auparavant par la prima donna del mondo, l’éblouissante Isabelle d’Este qu’évoque l’auteur en quelques pages de limpide érudition. Décortiquant le mythe d’Orphée et ses avatars depuis la littérature grecque et romaine, Philippe Beaussant, qui s’appuie sur un enregistrement de Gabriel Garrido (Musisoft, 1996), nous introduit pièce après pièce dans le miracle montéverdien, cette apparence de naturel qui jaillit pourtant d’une écriture extrêmement diversifiée, où la polyphonie la plus complexe côtoie la mélodie la plus dépouillée. » (Lire.fr)
Orphée au paradis – Philippe Beaussant se penche sur l’Orefo de Monteverdi avec une érudition et une passion partageuses…Partant à la recherche d’Orphée, Beaussant retisse, avec un plaisir communicatif, les trames essentielles de l’univers philosophique, littéraire et artistique de ce public de privilégiés qui assista le 24 février 1607 à la première représentation d’Orfeo…Cet essai nbe se veut pas oeuvre d’érution, mais compagnon d’écoute : le but est atteint, l’esprit séduit, le coeur touché. » (Classica – mai 2002)
« Philippe Beaussant s’est penché sur l’Orfeo. Le résultat est éblouissant. Avec l’élégance, la spontanéité, le don de faire revivre le passé, Philippe Beaussant nous entraîne…Il convoque pour cela les arts, les sciences, les courants de pensée de l’époque…nous fait rentrer dans les académies de lettrés et ravive l’engouement de ceux-ci pour la récitation en musique et la rappresentazione des émotions qui va mener à l’opéra….Cette fois encore, il est le plus avenant et le plus avisé des guides. » (Le Monde de la Musique – mai 2002)
« Ce qui fait la beauté de ce petit livre de quelque deux cents pages, c’est de nous offrir à participer au coeur et dans l’intimité de l’émergence du madrigal au fil de l’Orfeo. Le langage est chaud et nous enveloppe. Laissons- nous prendre par la main pour ce passionnant voyage. » (Crescendo – été 2002)
« Entrez donc dans le premier véritable opéra de la civilisation occidentale, suivez le Politien, le Titien, les Gonzague, oyez la Messagiera vêtue de Caravage, imaginez l’adresse d’Orphée au « Possente spirto », à l’Esprit tout-puissant des enfers dans une langue d’au-delà de la langue, « venue du fond des âges ». (Diapason – juillet/août 2002)
« Une lecture éclairée qui ne réduit jamais l’oeuvre à ses seuls éléments musicaux, mais la replace chaque instant dans son époque. Cette démarche exigeante offre à l’auditeur des clefs qu’aucune analyse purement musicale ne saurait lui donner…Avec tact et intelligence, Philippe Beaussant réussit parfaitement cette évocation nécesssaire et nous rend l’Orfeo non pas moderne mais presque présent et familier. » (Répertoire – septembre 2002)
La plume est aisée et guidée par le délectable plaisir de raconter une histoire…Dans toute l’histoire des genres artistiques et dans les domaines historiques, politiques et sociologiques, Philippe Beaussant puise, subjectivement, ce qui compose sa vision d’Orphée : celle d’un érudit totalement passionné. (Opéra International – septembre 2002)
« Figure léguée par la mythologie, Orphée a traversé les siècles et toujours aiguisé l’inspiration des artistes. Mais que serait-il aujourd’hui sans l’adaptation que le compositeur italien Claudio Monteverdi en proposa dans son opéra « Orfeo » en 1607 ? C’est que la musique ici a renforcé et même sublimé l’impact poétique du sujet. Questionnant le pourquoi de ce miracle, Philippe Beaussant part à la recherche d’Orfeo « made in Italy ». Si une œuvre d’art est le miroir d’une époque, emblème contenant les ambitions culturelles, philosophiques, politiques du milieu qui l’a vu naître, cet « Orfeo » conçu par le musicien italien et son librettiste, Striggio à l’aube du XVIIe siècle, serait l’exemple archétypal de ce concept. L’auteur nous prend par la main avec la facilité pédagogique qui lui est propre : il nous explique précisément pour quelles raisons l’Orfeo de Monteverdi ne pouvait pas être conçu et représenté hors de Mantoue, par Monteverdi, sur le sujet d’Orphée.
Cet ouvrage est d’autant plus fascinant que, hautement représentatif, symbole à la fois, d’une histoire locale singulière, celle de la Maison ducale de Mantoue, il incarne l’aboutissement d’une époque à son terme, l’humanisme de la Renaissance, et accompagne la germination d’un nouvel esthétisme.. l’art Baroque. L’Orfeo de Monteverdi est aussi dans l’histoire de la musique, le premier opéra digne de ce nom : entité agissante mêlant avec cohérence et magie, chant, poésie, théâtre et musique.
En une galerie de portraits fascinants, où l’auteur convoque les fondateurs du duché de Mantoue, Isabelle d’Este, les ducs Guglielmo et Vincenzo, – ce dernier fut le patron de Monteverdi-, mais aussi les peintres Rubens, Titien, Botticelli, les musiciens tels Giaches de Wert et Ockenghem, ce sont dans une première partie avant tout historique, qui recompose les conditions du goût de l’époque, une généalogie des figures clés oeuvrant pour l’épanouissement de la culture par l’esprit et la création.
La seconde partie qui compose le terreau principal du texte se concentre sur la partition et le livret. En précisant la version discographique qui recueille tous ses suffrages – celle du chef argentin Gabriel Garrido parue chez l’éditeur K 617-, Philippe Beaussant analyse mot à mot, mesure après mesure, la signification de l’opéra de Monteverdi sous l’éclairage de la culture de l’époque. Son érudition ne pèse pas : elle illumine la musique. La rendant limpide, naturelle, enchanteresse. Orphée nous devient familier. Il est ce chantre béni des dieux, qui par trop d’humanité, soupire, s’abreuve et se délecte aussi de ses propres larmes. En lui respire les intentions nouvelles d’une époque charnière qui engendre la musique baroque. Musique de l’incarnation, des climats émotifs, de la sensualité agissante, musique des passions enflammées sous l’action de la musique.
Grâce au conteur Beaussant, comprenez – enfin ! – pourquoi, à la lueur d’un tableau majeur du peintre Titien, le beau pâtre ne devait pas se retourner pour regarder Eurydice sur le chemin qui les menait des Enfers vers la vie terrestre. Tout tient à la vraie nature de la Belle amoureuse au moment de son transfert.. Variant les points de vues, confrontant les sources fondatrices du mythe, de Virgile à Ovide, pesant chaque « couleur » du livret de Striggio qui sait son Dante et son Pétrarque, qui recueille les préceptes des humanistes néoplatoniciens Marsile Ficin, Pic de la Mirandole ou Angelo Poliziano qui écrivit déjà à Mantoue, sa vision d’Orfeo. Philippe Beaussant éclaire la richesse presque insondable d’une partition, qui certes fondatrice, en ce qu’elle achève un cycle et inaugure un nouveau, entre le XVIe et le XVIIe siècles, ne laisse pas d’interroger notre propre relation à l’art, à la musique, à la poésie, à l’opéra.
Indispensable, le texte inaugure une nouvelle façon de « vivre » la musique. Son propos ludique et récréatif, léger et précis, impertinent et imaginatif, interactif et imprévisible, à la manière d’un CD-ROM, reste l’une des déclarations les plus éloquentes qui nous invite à redécouvrir une oeuvre musicale. » (Concertclassic)
Monteverdi – De Monteverdi à Wagner – Les créateurs du drame musical – Guy Ferchault – Gallet et Fils – 1944 – 190 pages Monteverdi – Le dialogue musical– Monteverdi, Bach et Mozart – Nikolaus Harnoncourt – traduction de l’allemand par Dennis Collins – Gallimard – Arcades – octobre 1985 – 350 pages – 13,5 €
Monteverdi – Claudio Monteverdi – Maurice Le Roux – Préface de Roland Manuel – Les Grands musiciens – Editions du Coudrier – 193 pages – 1951 – env. 15 € d’occ.
Monteverdi – Les Trois visages de Monteverdi – Denis Morrier – Livre – 87 pages + 2 CD – Harmonia Mundi – novembre 1998 – 167 F
« Deux CD d’environ 75 minutes chacun qui permettent de découvrir le génie de Monteerdi à travers ses oeuvres majeures, accompagnées d’une fort in,telligente étude du style du compositeur » (Opéra International – décembre 1998
Monteverdi – Claudio Monteverdi– Henry Prunières – Les Maîtres de la musique – Librairie Félix Alcan – 1924/1931 – 177 pages
Monteverdi – La Vie et l’Oeuvre de Claudio Monteverdi– Henry Prunières – Les Éditions Musicales de la Librairie de France – 1926 – 315 pages
Monteverdi – Monteverdi– Maurice Roche – Solfèges – Seuil – 202 pages – février 1960 – 7,47 €
« Résumé : Surnommé en son temps l’Oracolo della Musica (l’oracle de la musique), Claudio Monteverdi figure parmi les plus grands génies de la musique occidentale. De nombreuses biographies lui ont été consacrées, et ses ouvrages musicaux, opéras et madrigaux en particulier, abondamment joués, ont suscité une littérature esthétique et analytique importante. A plusieurs reprises sa correspondance a été publiée, mais il n’existait jusqu’à présent aucune traduction française complète. La présente édition offre le texte original intégral des 127 lettres que nous conservons, augmenté des préfaces et épîtres dédicatoires, le tout accompagné d’une traduction française inédite. Ces missives, donnant des informations biographiques essentielles, éclairent aussi plusieurs aspects relatifs à l’interprétation. » (Présentation)
« On ne lira pas ces pages pour se distraire, mais pour tâcher d’apercevoir ce qu’ont vu les yeux d’un maître sans égal et pourtant à hauteur du monde. La présentation bilingue est irréprochable, la traduction excellente. « (Diapason – décembre 2001)
« Pour la première fois, une traduction inédite complète en français, accompagnée de notes éclairantes…et qui donne en vis-à-vis le texte intégral italien…Ces lettres apportent un tribut considérable à la connaissance de l’homme, à la réalité historique dans la perspective des mentalités d’une époque de transition…Ces missives ont un extraordinaire pouvoir évocateur…Surgit devant nos yeux enchantés, la figure de Claudio Monteverdi et son poids d’humanité que lui confère les détails d’une existence d’artiste acharné. (Goldberg – printemps 2002)
« Un travail captivant, augmenté des « préfaces » et épîtres dédicatoires », qui jette de précieux éclairages à la fois sur la vie de Monteverdi et sur sa manière de concevoir la musique. » (Opéra International – juin 2002)
Monteverdi – La Vie ardente de Claudio Monteverdi – M. P. Sauvageot – Robert Dumas – 231 pages – 1976 Monteverdi– Claudio Monteverdi – L’Homme et son temps – Le musicien – Louis Schneider – Librairie académique Perrin et Cie – 1921 – 358 pages
Monteverdi – Claudio Monteverdi – Roger Tellart – La Guilde du Livre – 1969 – réédition Fayard – avril 1997 – 663 pages – 33,6 €
Le « Monteverdi » de Roger Tellart est une somme que tout le monde consultera avec bonheur. L’auteur nous dévoile « le combat d’un musicien moderne ». Le biographe apporte à l’appui des événements de la carrière du musicien, un commentaire complet de la production musicale où tout peut être envisagé, comparé et jugé sur pièces. De nombreuses citations des partitions, de pertinentes analyses musicales ajoutent à la finesse et au goût d’un véritable connaisseur du Seicento…Rien n’est omis à notre connaissance du musicien que les initiés surnomment improprement « le Crémonais » et que nous préférerions appeler « le divin Vénitien ». Ajoutons au succès de ce livre, le catalogue des oeuvres et plusieurs lettres traduites ici pour la première fois. Il n’y manque plus qu’une discographie sélective afin d’entendre, à l’appui du texte, le meilleur de Monteverdi » (Goldberg – été 1998)
« Roger Tellart a réalisé une biographie respectueuse du modèle classique. Il s’agit de peindre le cours humain d’un créateur avec quelques « a-côtés » qui renforcent la nécessité de la démarche biographique »… »un réel talent de narration et une érudition toujours dominée »… »signalons une excellente synthèse sur les recherches et les trouvailles de la Camerata Bardi »… »Impeccable, clair et généreux vade mecum monteverdien…qu’on désignera par « Le Tellart » (Opéra International – janvier 1998)
Monteverdi – Claudio Monteverdi – Jean Witold – Édition du Coudrier – 191 pages – 1951 – env. 44 € Moulinié – Étienne Moulinié – 1599 – 1676 – Jean-Louis Bonnet – Bérengère Lalanne – Musique et Patrimoine en Languedoc-Roussillon – Les Presses du Languedoc – 108 pages – octobre 2000 – 15,30 €
« Etienne Moulinié, intendant de la musique des états du Languedoc est le premier ouvrage d’une nouvelle collection, capitale pour la connaissance d’un pan souvent ignoré de notre patrimoine : celui de la musique et des musiciens originaires de notre région, ou qui y ont ?uvré.
Etienne Moulinié, nous emmène, au sortir de la Renaissance, dans une époque où la musique était considérée par la haute société plus comme un agrément que comme un art. Né à Laure-Minervois, dans l’Aude en 1599, il entre tout enfant à la maîtrise de Narbonne et y étudie jusqu’à l’âge adulte, en compagnie de son frère Antoine. Celui-ci le précède à Paris où tout deux trouvent à s’employer à la cour. Attaché à Gaston d’Orléans, frère – comploteur et jouisseur – du roi Louis XIII, Etienne Moulinié, dès 1624, s’illustre surtout par la composition d’airs de cour, fort prisés dans les salons où l’on chante accompagné d’un luth.
Il collabore également à des ballets où les grands personnages, et parfois le roi lui-même, dansent et chantent, richement costumés, dans des décors féeriques. En 1665, il est de retour en Languedoc, où il est chargé de composer et de diriger la musique religieuse et profane qui accompagne chaque année la session des états, assemblée de délégués venus de toute la province. Il meurt en 1676, vraisemblablement au cours d’un voyage.
Deux spécialistes reconstituent pour nous, la vie et l’époque d’Etienne Moulinié, ainsi que les diverses facettes de son oeuvre, nous plongeant dans le quotidien du musicien et de sa famille, comme dans le monde musical de la cour et de la province au XVIIe siècle. » (Présentation)
« Biographie solide et attentive, qui fait revivre, non seulement la personnalité et l’œuvre du surintendant de la duchesse du Maine, mais aussi l’histoire des Nuits de Sceaux, le Théâtre Italien et le Concert Spirituel, dont tour à tour Mouret à été l’animateur. » Présentation)
Musique française – La musique à Versailles – Olivier Baumont – coédition Château de Versailles – Centre de musique baroque de Versailles – Actes Sud – 432 pages – septembre 2007 – 49 €
« Le premier ouvrage consacré à la musique écrite et jouée au Château de Versailles, depuis le XVIIe jusqu’à nos jours.
Versailles est unique par sa musique autant que par son histoire et son architecture : le Château a, de tout temps, suscité et laissé résonner un répertoire qui dépasse par sa qualité et sa variété celui de n’importe quel autre château en Europe. C’est cette symbiose entre des lieux (la Chapelle royale, l’Opéra, les appartements, le parc, Trianon…) et leurs musiques que ce livre – pour la première fois – se propose de relater et d’illustrer. Pour en restituer tous les temps forts selon leur juste chronologie, il adoptera le rythme des actes et des scènes des ouvrages lyriques du Grand Siècle et présentera, souvent pour la première fois, gravures, peintures, photographies et partitions. » (Présentation)
Musique à Versailles et non musique de Versailles : le claveciniste-écrivain Olivier Baumont ne propose ni une histoire de la musique sacrée sous le règne de Louis XIV ni l’étude de l’opéra à l’époque de Louis XV. A une érudition réservée aux spécialistes, l’auteur préfère une promenade chronologique, guidée par la musique, depuis la fondation du domaine par Louis XIII jusqu’à nos jours. Il organise alors son récit comme une pièce en cinq actes précédée d’un prologue dont le protagoniste reste l’art des sons. « Tous les jours, les bals, ballets, comédies, musiques de voix et d’instruments de toutes sortes, violons, promenades, chasses et autres divertissements ont succédé les uns aux autres », constatait Colbert. Omniprésente depuis la messe du roi jusqu’à son coucher, la musique ponctue la journée selon un protocole précis ; elle fête les victoires, pleure les morts et développe un répertoire spécifiquement français (le motet, le ballet ou la tragédie en musique) où resplendit le pouvoir monarchique. De l’incomparable éclat du temps du Roi-Soleil à l’éclipse (partielle) du XIXe siècle en passant par les inclinations mélomanes des reines (Marie Leszcynska, MarieAntoinette), princesses et favorites, puis par le retour des « anciens » (on joue Lully et Charpentier pour célébrer le traité de Versailles), Olivier Baumont mène le lecteur partout où s’illustrent les plus grands compositeurs : l’église, la scène, la forêt ou les appartements.
La science n’alourdit jamais un propos rehaussé par de nombreux documents et une iconographie splendide. La clarté de la mise en pages facilite la consultation de cet ouvrage sans équivalent, enrichi d’une bibliographie et d’un index. » (Le Monde de la Musique – septembre 2007)
Musique française– L’Interprétation de la musique française aux XVII et XVIIIe siècles – Jacques Chailley – Colloque du CNRS du 20 au 26 octobre 1969 – 272 pages – 1974 – avec 3 x 45 tours – env. 15 € Musique française – L’âge classique de la musique française – Bernard Champigneulle – Aubier – 1946 – 350 pages
Musique française – Histoire de la musique dramatique en France, depuis ses origines jusqu’à nos jours. Ouvrage couronné par l’Institut (1873) – Gustave Chouquet – Firmin Didot – env. 35 € d’occ. Musique française – XVIIIe siècle – La Vie artistique – La Musique – textes choisis et commentés par Henri de Curzon – Plon – Nourrit et Cie – 1914 – 340 pages – réédition Plon – 1944 – 241 pages – env. 15 € d’occ.
Musique française – La musique en France au XVIIIe siècle – Pierre Daval – Bibliothèque Historique – Payot – 1961 – 292 pages
Musique française – La Musique française – Norbert Dufourcq – Larousse – 384 pages – 1949 – A. et J. Picard – 448 pages – 1970
Musique française – Les Musiciens français – Christian Doumet – Claude Pincet – Ouest France – janvier 1982 – 416 pages
Musique française – Histoire de la musique française – J. Gaudefroy-Demombynes – Payot – Bibliothèque musicale – 430 pages – 1946 – env. 10 € d’occ. Musique française – La Musique française – Henri Lavois fils – Ancienne Maison Quantin – 320 pages – 1892 – env. 25 €
Musique– La musique vocale profane – Georgie Durosoir – Editions Klincksiek – 1994 – 176 pages – réédition juin 2009 – collection « 50 questions » – juin 2009 – 174 pages – 16 €
« Ce petit livre (…) se veut un stimulant de la curiosité du lecteur, c’est pourquoi il emprunte souvent et beaucoup à tout ce qu’il faut lire : les sources anciennes, mais aussi les beaux ouvrages que la musicologie a consacrés à cette période. L’utilisant comme un sésame, le lecteur conservera toute sa liberté pour créer avec le XVIIe siècle musical la relation qui conviendra le mieux à sa propre personnalité. » Voilà ce qu’on peut lire, page 21, sous la plume de l’auteur elle-même. Difficile de mieux résumer cet ouvrage, où toute l’érudition de Georgie Durosoir, grande spécialiste de la musique baroque française, met à la portée de tous son immense culture et propose une invitation à ouvrir autant de nouvelles portes qu’il y a de sujets traités. Sous ses dehors d’une extrême humilité, citant à tour de bras ses collègues et leurs ouvrages, Georgie Durosoir brosse toutefois un tableau très personnel de la musique du XVIIe siècle européen : débordant le cadre de l’exposé purement historique, elle ouvre en effet des perspectives d’esthétique autrement plus ambitieuses, avec quelques remarques aussi laconiques (c’est la loi du genre) qu’éclairantes sur les ressorts du « baroque », époque et courant dont elle préfère quant à elle souligner les différences, les ruptures, les volontaires recherches, que les continuités.
Les 50 questions se répartissent en cinq moments d’importance diverse : cinq questions « fondamentales » en guise d’introduction, étude du cas de la musique vocale profane en Italie (et la véritable naissance de l’opéra), la France ensuite (et sa tragédie lyrique), cinq petits chapitres pour le reste de l’Europe (merveilleuse pages sur Purcell), et les cinq derniers en forme de synthèses plus générales sur le baroque et ce qu’on qualifie « d’esprit national ». L’exploit ici tient à ce que, malgré la brièveté des chapitres et des cas étudiés, le lecteur ne sort jamais frustré. L’essentiel est là, sans détour, sans fioriture certes, mais serré et complet, exemples musicaux à l’appui lorsque cela est nécessaire. Bien entendu, l’auteur ne cesse de nous inviter à ouvrir d’autres livres pour approfondir tel ou tel aspect du sujet. La bibliographie a d’ailleurs été entièrement refaite pour cette nouvelle édition (l’ouvrage fut initialement édité en 1994), profitant de l’extraordinaire éclosion documentaire de ces dix dernières années. En annexes, on trouvera une chronologie des principaux ouvrages de musique profane de l’époque envisagée, ainsi que quatre pages de sources littéraires de l’époque. Un merveilleux outil pour découvrir ou mieux comprendre le monde de l’opéra en son première siècle. » (Forum Opéra)
Musique française – Plaire et instruire – Le Spectacle dans les collèges de l’Ancien Régime – sous la direction d’Anne Piéjus – PUF de Rennes – collection Interférences – mars 2007 – 270 pages – 20 €
« Le théâtre, la musique et la danse, trois disciplines fondamentales dans l’éducation de la noblesse d’Ancien Régime, participaient, dans les collèges français, à l’élaboration de spectacles conçus pour les jeunes gens autant que pour un public avide de divertissement. La scène des collèges s’impose comme l’un des premiers lieux de création dramatique des XVIIe et XVIIIe siècles. Pourtant, ce répertoire, qui souffre de la disparition de nombreuses sources, est encore rarement appréhendé dans sa dimension spectaculaire. Ce théâtre hybride, souvent farci d’intermèdes chantés ou dansés, se présente comme un objet protéiforme, qui appelle une approche pluridisciplinaire. L’un des atouts de cet ouvrage repose précisément sur la réunion de chercheurs confirmés de disciplines complémentaires, puisqu’il réunit des spécialistes de littérature française, néo-latine ou encore germanique, des historiens de la musique, de la philosophie, de la danse, de la scène et des arts du spectacle, et de littérature comparée. » (Présentation)
Musique française – Esquisse d’une Histoire du Goût musical en France au XVIIIe siècle – Louis Striffling – Delagrave – 1912 – 286 pages
Table des matières : L’Opéra français au début du XVIIIe siècle – La Critique et l’Esthétique musicale – Rameau et l’Opéra français – Les Concerts et la Musique de Cambre – La Querelle des Bouffonzs – L’Opéra-Comique – Gluckistes et Piccinistes – La fin du Siècle – Conclusions
Musique – Essai sur la musique ancienne et moderne – Jean-Benjamin de Laborde – 4 volumes – Onfroy – 1780
Musique française – La Musique française classique – Jean-François Paillard – Que sais-je n° 878 – PUF – 127 pages – 1960 Musique – Le Mariage de la musique et de la danse – 1664 – Anonyme – Librairie des Bibliophiles – 132 pages – 1870
Musique française – Le Goût musical en France aux XVIIe et XVIIIe siècles – Georges Snyders – Editions Vrin – 1968 – 192 pages – env. 15 € d’occ. Musique – La musique de la nuit des temps aux aurores nouvelles – vol. I – Antoine Goléa – Alphonse Leduc et Cie – 1977 – 461 pages