Ballet du Parnasse

COMPOSITEUR Colin de BLAMONT
LIBRETTISTE Abbé Pellegrin

 

Pastiche, en cinq entrées, sur un texte de l’abbé Pellegrin, composée d’une suite d’extraits d’oeuvres de Lully (Bellérophon, Phaéton, Isis, Amadis, Idylle de Sceaux), de Colin de Blamont lui-même (Le Retour des Dieux sur la terre, Les Présents des Dieux, Les Fêtes grecques et romaines), de Campra (Le Carnaval de Venise), et de Destouches (Issé, les Éléments).

Les cinq entrées virent se succéder le Parnasse, la Muse lyrique, la Muse pastorale, la Muse héroïque et le Génie de la France.

L’oeuvre fut composée pour les fêtes de la Cour à l’occasion de la naissance du Dauphin, le 4 septembre 1729. Le Dauphin était le quatrième enfant de Louis XV et Marie Leszczynska, mais le premier garçon, et sa naissance avait donné lieu à des réjouissances dans toutes les villes du royaume.

Elle fut représentée à Versailles, le 5 octobre 1729. Une grande toile avait été tendue sur un théâtre en bois fermant la cour de Marbre du château de Versailles, face à la façade aux fenêtres desquelles le Roi, les Princes, les Princesses, les Ministres étrangers et toute la Cour assistèrent au spectacle. Le parterre était rempli d’amphithéâtre et de formes de velous ornées dun concours de personnes de grande considération de Paris.

Le spectacle se déroula en forme de concert entrecoupé par des danses de différents caractères. Les musiciens, au nombre de cent soixante, et appartenant tant à la Chambre et à l’Écurie qu’à l’Académie royale, étaient habillés de longues robes de taffetas de différentes couleurs et couronnés de laurier, et les chanteurs chantèrent en version de concert, sans machines et devant un décor unique représentant le Parnasse au haut duquel on découvrait Apollon tenant dans ses bras le jeune Dauphin, que Minerve venait lui remettre pour prendre soin de son éducation. Les Muses caractérisées de leurs différents attributs lui rendaient leurs hommages. Le théâtre était éclairé par des lustres et girandoles. Les ballets, réglés par Blondy, réunirent quarante danseurs.

La distribution réunissait : Thévenard, Chassé, Dun, Mlles Antier et Le Maure pour les chanteurs ; Blondy, Dumoulin, Laval, Malterre, Mlles Prévost, Sallé et Mariette pour les danseurs. Mlle Pélissier, indisposée, ne chanta pas à Versailles.

La soirée fut considérée comme très réussie, et Colin de Blamont, qui dirigeait, fit exécuter l’ouvrage avec un succès digne de des heureux talents et de son mérite, dont il reçut un applaudissement général.

Selon le Mercure de France, la soirée se termina par un Vive le Roy chanté par tous les choeurs de musiciens, et accompagné de trompettes, timbales et tambours (*).

(*) on retrouve dans les comptes « le louage de 5 trompettes dorées en or bruni, 2 tambours, 6 lyres d’Apollon, 5 flûtes ».

 

Le Ballet du Parnasse fut exécuté à nouveau un mois plus tard, dans le salon de la Paix, devant la Reine qui n’avait pu assister à la première, en deux soirées.

Il fut repris à l’Académie royale, avec Mlle Pélissier, en novembre ou décembre 1729.

 La musique est perdue.

 

Argument :

Le Parnasse

Apollon excite les Muses à célébrer ce grand jour par des vers du prologue de Bellérophon : Muses, préparez vos concerts… Le Choeur répète les deux derniers verss, et Saturne secondant Apollon, invite tous les mortels à se réjouir : Que les Mortels se réjouissent… Le choeur répète les quatre derniers vers, et l’on danse.

La Muse lyrique

Unranie exhorte les Peuples à célébrer la présence d’Astrée, que le règne de Louis XV et la naissance du Dauphin rappellent sur la terre ; la Muse lyrique se joint à Uranie et s’exprime par ces vers : La noble ardeur qui s’enflamme…