Antonia BEMBO
vers 1640 – vers 1710
| livret de l’abbé Buti – opéra dédié à Louis XIV, jamais représenté ni édité – manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France |
Originaire de Venise, elle arriva en France vers 1675, et fut remarquée par Louis XIV qui lui octroya une pension. Elle a laissé la cantate Clizia, amante del sole, dédicacée à Louis XIV.
« Née en Vénétie vers 1640 dans une famille aisée, Antonia Padoani reçoit une éducation raffinée à laquelle, à cette époque, seule une aristocrate peut prétendre. Des maîtres privés lui enseignent le latin et la littérature. Elle se forme à la musique sous la tutelle du célèbre compositeur d’opéras, Francesco Cavalli, et elle chante avec le grand guitariste et compositeur Francesco Corbetta. Renonçant peut-être à une carrière musicale prometteuse par amour, Antonia obtient le titre de « Nobile Veneta » (Noble Vénitienne) par son mariage avec Lorenzo Bembo en 1659. Lorsque Lorenzo s’absente pour participer à la Guerre de Candie en Crète (1667-1669), Antonia se retrouve seule à élever ses trois jeunes enfants. À son retour, Lorenzo fait preuve de peu d’égard pour son épouse. Elle demande le divorce, mais en vain. Le couple vit donc séparément pendant plusieurs années. Puis, au début de l’année 1677, elle quitte Venise et s’enfuit pour Paris.
Dans la préface de ses Produzioni armoniche, elle fait mention d’une personne « qui mi trasse da Venezia » (qui m’a fait venir de Venise). Il s’agit vraisemblablement de Corbetta, qui, grâce à ses connexions, la présente à la Cour de France, et il est fort probable qu’il ait accompagné Antonia à la guitare quand elle a chanté devant Louis XIV. Impressionné, le roi lui accorde par la suite une pension à vie, lui permettant de vivre à Paris dans une communauté religieuse, où elle jouit d’une chambre seule et se consacre à la composition. Pour remercier le roi de sa protection, elle rassemble six livres de musique manuscrite, dont le premier s’intitule Produzioni armoniche. » (Abeille Musique)