Vespetta e Pimpinone

COMPOSITEUR Tomaso ALBINONI
LIBRETTISTE Pietro Pariati
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
1980 2001 Claudio Scimone Fonit Cetra 1 italien
2000 2002 Paul Nemeth Hungaroton 1 italien

 

Intermezzo comique intercalé à l’origine dans l’opéra Astarto, du même Albinoni, sur un livret d’Apostolo Zeno, représenté à Venise, au Teatro San Cassiano, le 26 novembre 1708.

Il fut repris à Vienne en 1717, en accompagnement de Sesostri, de Francesco Conti, sur un livret de Pietro Pariati.

Autre nom : Pimpinone ovvero La serva astuta

Personnages : Vespetta (contralto), Pimpinone (basse).

 
Synopsis

Premier intermezzo

Vespetta, femme de chambre, qui se trouve bien des qualités, aimerait « se lancer ». Elle rencontre le riche Pimpinone, qui ferait à ses yeux un bon patron. Pimpinone, de son côté, aimerait bien ne garder qu’une femme de chambre, et pense que Vespetta ferait bien l’affaire. Ils engagent la conversation. Vespetta se montre à son avantage, et annonce qu’elle est libre. Aux questions de Pimpinone sur les raisons de son congé, elle fait semblant de ne pas vouloir médire de son ancienne maîtresse. Pimpinone cherche à savoir comment elle voit son nouveau patron. Il finit par lui proposer la place, lui laissant fixer elle-même ses gages. Satisfaits tous deux, ils chantent un duo.

Second intermezzo

Vespetta reproche à Pimpinone de dilapider son argent, et fait mine de vouloir le quitter. Pimpinone lui offre un bijou pour la faire changer d’avis, et lui confie la gestion de sa bourse. Vespetta accepte de rester quelques jours, et lui confie que les voisins jasent, et que son honneur en souffre. Pimpinone lui offre de ne plus être servante mais maîtresse. Vespetta fait semblant d’accepter ses conditions. Pimpinone lui constitue même une dot. Ils sont tout deux heureux, même si Vespetta reconnaît secrètement que Pimpinone est bien laid.

Troisième intermezzo

Vespetta s’impatiente que Pimpinone veuille contrôler ses déplacements, et lui dit qu’elle s’est mariée pour être libre. Elle finit par avouer qu’elle veut sortir comme il lui plaît, et non rester comme une femme d’intérieur. Pimpinone fait semblant de la menacer, tout en reconnaissant qu’il est trop amoureux, et c’est Vespetta qui finit par le menacer. Pimpinone se rend compte que c’est lui qui est devenu esclave, et que Vespetta a conquis la liberté à ses dépends.

 

Livret disponible sur livretsbaroques.fr (en italien et en français)
Partition : édition moderne de Michael Talbot

 

« L’écriture d’Albinoni est d’un charme indéniable. Les airs sont enlevés, sur un rythme de danse, et d’une veine mélodique immédiate. L’écriture vocale des duos regarde parfois un peu trop du côté de la musique sacrée au détriment de la théâtralité ». (Répertoire – avril 2002)

 
Représentations :

Spolète – Teatro Caio Melisso – 21, 22, 23 septembre 2007 – dir. Andrea Amarante – mise en scène Alessio Pizzech

Rochefort – 3, 4 octobre 2006 – Antony – Théâtre Firmin Gémier – 6 au 14 mars 2007 – Meudon – Centre d’Arts et de Culture – 15 mars 2007 – Saintes – Gallia Théâtre – 13 avril 2007 – Celles sur Belle – Festival Lumières du Baroque – 29 août 2007 – Théâtre de Bar le Duc – 27 mars 2008 – Théâtre de Briançon – 1er avril 2008 – Ensemble Mensa Sonora – dir. Jean Maillet – mise en scène Guy Pierre Couleau – scénographie Christophe Ouvrard – avec Isabelle Poulenard (Vespetta), François Harismendy (Pimpinone), Caroline Pecheny (L’Amour et la Vérité)

« L’idée de mettre en scène Vespetta e Pimpinone d’Albinoni est née d’une triple volonté : le souhait du Théâtre de la Coupe d’Or, à Rochefort-sur-Mer et de son directeur, Vincent Léandri, de faire revivre l’art lyrique dans la programmation de son théatre ; l’envie de Jean Maillet, directeur de l’ensemble Mensa Sonora, de poursuivre son travail de découverte de partitions baroques rares ou inconnues ; et enfin de mon propre désir d’aborder un jour ce domaine de la mise en scène d’opéra, après le travail que je mène, au sein de ma compagnie Des Lumières et des Ombres, d’exploration du répertoire théâtral contemporain et classique.

Nous avons choisi Vespetta e Pimpinone, intermezzo comique de Tomaso Giovanni Albinoni, daté de 1708 parce qu’il nous semblait répondre à ces impératifs. Mais aussi parce qu’il pouvait s’apparenter à ce que j’appellerais un opéra de tréteaux, inspiré de la comedia dell’arte. Et c’est cette énergie de jeu, ce registre qui mêle burlesque et tragique, ce mélange de genres qui n’appartient qu’au « baroque » (ou que le « baroque » invente), qui m’attirent dans Vespetta e Pimpinone.

Cette histoire d’une servante devenue maîtresse, qui se rebelle devant la violence de son mari, cette femme libre dans le mariage, est bien notre contemporaine. Elle n’appartient pas à une époque en particulier et son discours, bien qu’écrit il y a trois cents ans, pourrait être prononcé aujourd’hui. L’histoire de Vespetta e Pimpinone est de tout temps parce qu’il s’agit avant tout d’une histoire d’amour. Ce double mouvement, du rire au serrement de gorge, ce va-et-vient permanent tout au long de la fable, entre désir et tristesse, procure l’émotion forte et attachante qui caractérise les deux personnages. Nous sommes emportés dans ce voyage entre merveilleux et concret. Le temps semble s’arrêter, ou plutôt se condenser en un dialogue récurrent « clavecin-chant ». Et là où les mots parlent de l’esprit, la musique traduit le sentiment. Comme une union du cœur et de la raison. Du conte au quotidien, Vespetta e Pimpinone explorent les tréfonds de notre âme humaine, si désespérément humaine, fragile et insondable. » (Présentation Arcadi)

 

Domodossola – Teatro Galletti – 18 septembre 2002 – dir. Mario Merigo – mise en scène Alessandro Marchetti – avec Lorella D’Amico (Vespetta), Massimo Pezzutti (Pimpinone)

Venise – 1980 – I Solisti Veneti – dir. Claudio Scimone – avec Elena Zilio (Vespetta), Domenico Trimarchi (Pimpinone) enregistrement audio – CDHouse of Opera