Antigona

COMPOSITEUR Tommaso TRAETTA
LIBRETTISTE Marco Coltellini

 

DATE DIRECTION EDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DETAILLEE
2000 Christophe Rousset Decca 2 italien

 

Opéra en trois actes, sur un livret de Marco Coltellini (1719 – 1777), librettiste officiel du Théâtre Impérial, inspiré de la tragédie de Sophocle (441 av. J.C.). Le livret est dédié à Fiordispina Graziani Tommasi Boscia.
Création au Teatro Nuovo de Padoue le 16 juin 1764, sous le titre Antigono.
Reprise à Saint Pétersbourg, au théâtre de l’Ermitage, sous le titre Antigone, le 21 avril 1770, puis le 27 août 1772, puis au Théâtre Impérial, le 11 novembre 1772, devant Catherine II.
Reprise à Londres, au King’s Theatre in the Haymarket, sous le titre Antigono, le 8 mars 1774, puis en 1775, puis le 23 mai 1776.
Reprise à Florence, au Teatro degli Armonici, le 25 mars 1779.
Caterina Gabrielli (1730 – 1796), dite la Coghetta, avait suivi Traetta, dont elle avait créé Ippolito ed Aricia à Parme en 1758, et assumait le rôle-titre.
La chorégraphie était assurée par Antoine Bonaventure Pitrot (1720-1792).
Edition par Gaetano Cambiagi, à Florence, en 1773.
Personnages : Antigona, princesse de Thèbes (soprano), Ismene, sa soeur (soprano), Creonte, roi de Thèbes (ténor), Emone, fils de Creonte (contralto), Adrasto, magnat de Thèbes (ténor) ; Eteocle, Polinice (personnages muets)

« Le livret de Marco Coltellini suit dans ses grandes lignes le drame de Sophocle, à l’exception du finale. L’opéra débouche en effet sur un lieto fine où l’on voit Créon, repenti, faire libérer Antigone et permettre que celle-ci épouse Hémon. La clémence du souverain était, au siècle des Lumières, un thème très répandu. Parallèlement à Gluck, Traetta rénove le théâtre lyrique en rompant le cadre strict de l’opera seria et en recherchant une plus grande vérité dramatique. » (Opéra International – mai 2003)

« L’héroïne est ici Antigone, fille d’Œdipe. Après la mort de ce dernier, ses deux fils, Etéocle et Polynice, doivent régner à tour de rôle sur Thèbes, mais, au bout d’un an, le premier refuse de rendre la couronne à son frère. A la suite d’un combat mortel pour les deux rivaux, Créon, leur oncle, devient roi. Considérant que Polynice a déclenché une guerre civile contre sa patrie, le nouveau souverain interdit à quiconque de lui offrir une sépulture. Antigone, défiant son autorité, le fait incinérer et Créon la condamne aussitôt à mort.
Si Sophocle la fit périr emmurée vive, Traetta, lui, réalisa un changement significatif dans le finale : le tyran Créon, exerçant sa clémence, pardonne à Antigone. L’influence des idées philosophiques des Lumières est perceptible dans ce dénouement heureux, ce qui ne pouvait que flatter Catherine II de Russie, destinataire de l’œuvre. Traetta était en effet compositeur de sa cour lorsqu’Antigona fut créée, en 1772, au Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg.
Antigona, considérée à la fois comme la pièce majeure de Traetta et l’apogée de l’opera seria, révèle l’emploi de techniques reprises par Mozart dans Idoménée. » (Opéra de Montpellier – présentation – 2003)

Livret

Site Traetta : http://en.baseportal.com/cgi-bin/baseportal.pl?htx=/traetta/libretti&localparams=1&db=libretti&cmd=list&range=0,20&cmd=all&Id=1


Représentations :


Berlin – Schiller Theatre – 30 janvier, 1er, 3, 8, 10 février 2011 – Staatsopernchor – Akademie für Alte Musik Berlin – dir. René Jacobs – mise en scène Vera Nemirova – décors Werner Hutterli – costumes Birgit Hutter – lumières Olaf Freese – chef de choeur Eberhard Friedrich, Frank Markowitsch – dramaturgie Detlef Giese – avec Veronica Cangemi (Antigona), Jennifer Rivera (Ismene), Bejun Mehta (Emone), Kurt Streit (Creonte), Kenneth Tarver (Adrasto)



Gera – Allemagne – 7 mars 2008 – avec Tobias Berndt (Emone)

 

Maastricht – Theater aan het Vrijthof – 1er, 2 juillet 2005 – Rotterdam, Onafhankelijk Theater – 10, 11, 12, 15, 16, 17, 18, 19 juillet 2005 – dir. Jan Stulen – mise en scène Niek Kortekaas

 

Berlin – Sophiensaele – 1, 2, 7, 8, 9 mai 2004 – Sven Holm, Director, dir. Leonie von Arnim – mise en scène Vicente Larrañaga – décors Daniela Selig – costumes Miriam Humer

 

Opéra de Montpellier – 21, 23, 26, 28 mars 2004 – Théâtre du Châtelet – 22, 24, 27 juin 2004 – Les Talens Lyriques – dir. Christophe Rousset – mise en scène Eric Vignier – décors Eric Vignier / Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak – costumes Paul Quenson – lumières Marie-Christine Soma – chef de choeur : Joël Suhubiette – avec Maria Bayo / Raffaella Milanesi (Antigona), Marina Comparato (Ismene), Kobie van Rensburg (Creonte), Laura Polverelli (Emone), John McVeigh (Adraste)

Maria Bayo en Antigona
Kobie van Rensburg au ChâteletRaffaella Milanesi au Châtelet

Concertclassic – 22 juin 2004 – En noir et blanc, revisitation surprenante de l’Antigone de Traetta par Eric Vigner
« Le public des premières a parfois des réactions inexplicables : la bronca de huées qui a accueilli Eric Vigner et ses décorateurs de M/M sentait le lynchage. Pourtant, Vigner a présenté une lecture subtile (peut-être trop) du drame de Traetta, opéra somme toute médiocre typique de la tendance réformiste initiée par Gluck et par Jommelli. Très peu de musique à y sauver, le drame fait tout. Maria Bayo avait été ravie à cette première pour un heureux événement, Raffaella Milanesi la remplaça avec un cran qu’on doit saluer, car sa partie n’est pas aisée, et les vocalises y sont nombreuses. Voix encore un peu petite, mais qui est capable d’imprimer toute la dimension tragique du personnage.
Le Créon furieux de Kobie van Rensburg triomphait avec vaillance d’un chant orné assez vertigineux, quant à l’Emone de Laura Polverelli il a fait de grand progrès depuis l’enregistrement de l’œuvre. L’Adraste vaillant de John McVeigh étonne par le tranchant de son timbre, mais c’est surtout l’Ismene de Marina Comparato qui avec Antigone donne à l’œuvre toute sa nostalgie si prégnante dans les moments d’une partition hantée par un ton uniment funèbre.
Dommage que le dispositif scénique, avec son proscenium souvent sollicité, ait enfermé Les Talens Lyriques dans une fosse trop profonde, faisant sonner la formation modeste (par l’effectif) de Christophe Rousset comme dans une boite. En scène, Vigner colle au drame, dans les impressionnants panneaux inspirés par Miro et vidés de leurs couleurs pour imposer ce noir et blanc qui s’applique aussi aux costumes. Jamais la carnation des visages n’aura pris autant d’importance dans un spectacle et ne se sera transformé à ce point en un réceptacle d’émotions. On lisait à livre ouvert dans les yeux de chacun des chanteurs. Pourtant, Vigner devrait renoncer au début du III à la gymnastique un peu malheureuse qu’il impose inutilement au chœur. C’est là la seule paille d’une mise en scène impeccable.
L’omniprésence d’Etéocle et de Polynice, les frères fratricides qui meurent dès la première scène, incarnés par un couple de jumeaux d’une troublante beauté, fait tomber tout l’opéra en Hadès, et Antigone ne se relèvera que pour y descendre, Vigner refusant le Happy End idiot choisi par Coltellini pour détourner le destin de la fille d’Œdipe. Antigone est bien morte, pas de rémission, elle rejoint Polynice avec lequel, par delà les ombres, Vigner l’avait déjà réunie durant le spectacle en des scènes d’une tendresse amoureuse bouleversante. Un des plus beaux objets esthétiques de la saison. Courrez-y, qui sait, contrairement à nous vous en aimerez peut-être en plus la musique. »
Altamusica – 22 juin 2004 – Antigona sauvée in extremis
« Après avoir participé à toutes les répétitions, Maria Bayo déclara forfait le jour de la première pour cause d’accouchement imprévu… Mais l’heureux événement ayant été évidemment envisagé, l’extrême préparation de sa remplaçante, la jeune italienne Raffaela Milanesi, ne fut une surprise pour personne.
A vrai dire, ce n’est pas Raffaela Milanesi qui déclencha les sifflets d’un public dont le metteur en scène, Eric Vigner, se souviendra certainement. Bronca un peu sévère cependant, car s’il est vrai que la mise en scène – qui nous vient de l’Opéra de Montpellier dans le cadre du Festival des régions – s’avère extrêmement conceptuelle, son but est clairement revendiqué : parvenir à un degré d’abstraction répondant au statut mythique des grandes figures de la tragédie grecque, ici Antigone. Après tout, le livret de Marco Coltellini se calque sur la tragédie de Sophocle, et la musique de Traetta participe de cette épure qui caractérise la réforme de l’opéra menée également (et avec plus de succès) par Gluck. Les décors des graphistes parisiens M/M (le nom est en soi un manifeste) appliquaient donc pleinement cette stylisation extrême dans un étalage de « signes » – Vigner et M/M parlent d’images – placés sous l’égide de Miro, mais dont le sens n’est pas au premier abord évident. Le tout dans une débauche de noir et blanc – les costumes, notamment – à l’exclusion de toute autre couleur, qui traduisent vraisemblablement l’affrontement de deux manichéismes : piété religieuse et familiale butée pour Antigona, logomachie autocratique pour Créonte.
Certains tableaux sont certes assénés avec une volonté pédagogique un peu trop marquée. Ainsi des accoutrements très américains des gardes de Créonte, baskets et bombers revisités à l’appui, faisant irrémédiablement penser aux déclarations d’un George Bush sur l’Axe du mal. Ainsi aussi de l’accès de rage de Créonte qui lui fait arracher et mettre en pièces des affiches qui prennent des allures de tableaux, tant il est notoire que l’art est la première victime de tout pouvoir arbitraire. Mais le spectacle est au final bien réglé, la beauté visuelle indéniable et le jeu d’acteurs bien mené – il est vrai aussi que les chanteurs, Milanesi en tête, sont d’habiles comédiens. Et c’est tant mieux, car cette musique s’articule principalement en grands lamenti mettant en valeur solistes et chœur – excellente prestation des Eléments de Joël Suhubiette – et sollicite abondamment leurs dons d’acteur. Si la voix suscite certaines réserves (en premier lieu, un contrôle insuffisant du vibrato, des accidents dans la justesse), Raffaella Milanesi s’échauffe progressivement pour camper au final une Antigona qui certes n’a pas la substance vocale unique de Bayo, mais qui bénéficie d’une prestance scénique indéniable. Et l’agilité est assez étonnante.
Les deux voix graves féminines, Marina Camparato (Ismène) et Laura Polverelli (Emone), possèdent les mêmes qualités – présence vocale, aisance théâtrale – et les mêmes défauts – imprécision de l’intonation surtout –, le ténor américain John McVeigh déployant en Adrasto un timbre et un chant moins lisses que la plupart de ses confrères anglo-saxons. C’est finalement le grand Kobie Van Rensburg (Créonte) qui produit la plus forte impression : si le timbre n’est pas des plus flatteurs, la caractérisation atteint des sommets d’efficacité.
L’orchestre virevoltant de Christophe Rousset remplit honnêtement la grande salle du Châtelet, le chef-claveciniste insufflant une pulsation efficace à une musique qu’il aime assurément, mais qui, sans cette conviction, peut par moment sombrer dans une certaine monochromie. Tout au plus aurait-on pu souhaiter de plus grands contrastes dans les tempi. Telle quelle, Antigona frémit de mille prémices musicaux et dramaturgiques, et le grand mérite des interprètes a été de nous communiquer cette fièvre. »
Anaclase.com – 22 juin 2004

« La musique de Tommaso Traetta est aujourd’hui quasiment oubliée. Le compositeur italien, né près de Bari en 1727, connut cependant une carrière prestigieuse. Elève de Durante et de Porpora à Naples, il deviendrait en 1758 maître de chapelle à la cour du Duc de Parme, poste qu’il occupe pendant sept ans, et dans le cadre duquel il tente une réforme de l’opéra, en revisitant les livrets des tragédies lyriques françaises. Si son Farnace qu’il écrit à vingt-quatre ans reste encore respectueux des conventions du genre, Ippolito ed Aricia (1759) – que Montpellier présentait il y a trois ans – illustre déjà les préoccupations formelles et structurelles du musicien. En 1761, il présente Armida à Vienne, ouvrage encore plus engagé dans ce projet. Deux ans plus tard, c’est encore Vienne qui joue son Ifigenia in Tauride avec succès. Après avoir été directeur du Conservatorio dell’Ospedaletto de Venise, Traetta fréquente la cour de Catherine II, de 1768 1775. C’est la tsarine qui lui commande Antigona, créé à Saint-Pétersbourg en novembre 1772. Pour honorer la souveraine, les librettiste et compositeur ménagerons un gentil happy end à la tragédie grecque : Créon est soudain frappé de stupeur devant sa propre rigueur et, prenant conscience que la gloire ne doit pas être plus longtemps confondue avec la cruauté, pardonne à son fils et à la rebelle.
Christophe Rousset nous rendait cette œuvre novatrice à plus d’un titre, dans une lecture plutôt tonique, accusant toutefois le défaut de cette qualité, à savoir une inclination à un marcato omniprésent qui masque assez systématiquement la teneur mélodique de la partition. On apprécia une nouvelle fois un art de la nuance indéniable, se gardant sagement de s’engager dans des contrastes trop violents, et une véritable intelligence dramatique. Les Talens Lyriques offrirent des solos élégamment réalisés.
C’est dans un univers d’abstraction graphique que la production très formelle de l’Opéra National de Montpellier évoluait. Eric Vigner, à qui était confié la mise en scène, fit une nouvelle fois appel à M/M (Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak) pour le décor et à Paul Quenson pour les costumes. Le public du Théâtre du Châtelet a réservé un accueil extrêmement vivant à leur travail, puisqu’à l’apparition de ces maîtres d’œuvre sur scène lors des saluts, il se déchaîna copieusement en sifflets, huées et quolibets qui ne nécessitaient aucun surtitre…
Le plateau vocal demeurait assez inégal. Le bébé de Madame Bayo ayant souhaité découvrir les joies de ce monde en avant-première, Raffaella Milanesi chantait ce soir le rôle titre. Le timbre est charmant, la ligne de chant raffinée, la vocalise semble facile, mais toutes ces bonnes choses – qu’on ne goûte que lorsque la soprano émet depuis l’avant-scène – restent excessivement confidentielles. Marina Comparato était une Ismène plus convaincante, et Laura Polverelli campait un Emone magnifiquement projeté, bénéficiant d’une diction exemplaire et d’un timbre attachant. Le jeune ténor américain John McVeigh brillait d’un timbre clair, connais-sant néanmoins quelques d’aigus dans les airs, alors que ses récitatifs ont toujours été mordants et efficaces. Enfin, Kobie van Rensburg fut un immense Creonte : si les graves sont parfois disgracieusement sur-nasalisés, la voix est généreusement présente, le chant toujours nuancé et expressif ; il n’est qu’à citer sa grande lamentation du troisième acte, sans doute le seul moment d’émotion de cette soirée. En avance sur son temps, cette Antigona convoque régulièrement un chœur fort intéressant : on félicitera Les Eléments et Joël Suhubiette qui ont su donner toute sa mesure à cet aspect important de l’ouvrage. »

 

L’Atelier du chanteur – 22 juin 2004

« Cette production de l’Opéra National de Montpellier, accueillie au Châtelet dans le cadre de son Festival des Régions, a permis au public parisien de découvrir une oeuvre très séduisante. La mise en scène d’Éric Vigner en est réaliste et sobre. Les beaux décors noir et blanc au trait offrent un fond agréable qui ne détourne pas de l’action et crée un bel espace scénique. Le plateau est prolongé devant la fosse d’orchestre pour créer un espace de jeu supplémentaire bien utilisé. Les costumes eux aussi noir et blanc s’y intègrent bien et caractérisent bien les personnages. Il résulte de cette disposition que la fosse semble plus enterrée que d’habitude, ce qui peut être préjudiciable pour un orchestre baroque. Sonnant d’abord un peu étouffés, les Talens Lyriques prennent vite la mesure du lieu et trouvent après l’entracte toute une palette de couleurs qui soutient très bien les chanteurs. Tout prend alors un tour plus dramatique, et cette tension ne faiblira plus. Traetta apparaît alors comme un continuateur de l’opera seria par la variété des affects associés à chaque air, avec quelques belles trouvailles d’orchestration. Ce qui pouvait apparaître comme de la tiédeur ou de la mièvrerie avant l’entracte, surtout par rapport au tragique du sujet, devient une grande sensibilité. Son écriture chorale offre de belles lignes lyriques aux voix aiguës et de beaux plans sonores magnifiquement rendus par le choeur de chambre Les Éléments, d’une exemplaire clarté de timbres et d’articulation et d’une très belle musicalité.
La distribution vocale est très adaptée. Raffaella Milanesi remplace brillamment, avec sa voix très bien conduite, Maria Bayo victime d’un heureux événement. Kobie van Rensburg dérange d’abord par son vilain timbre, mais il semble l’outrer exprès pour jouer le méchant, et trouve plus de rondeur dans son bel air de regrets du dernier acte. Laura Polverelli et Marina Comparato sont superbes et John McVeigh est prometteur. »

 

Diapason – mai 2004 – 21 mars 2004 – Thèbes et variations

« On devait à Christophe Rousset la renaissance de cette Antigona de Tommaso Traetta au concert, à Beaune, et au disque, avec déjà Maria Bayo. A la tête de ses Talens Lyriques, il en dirige à présent une production scénique qui n’est pas de tout repos. On ne sait à quoi attribuer la méforme de l’orchestre, passagère, heureusement, mais elle compromet gravement la première partie du spectacle. Vocalement, aucun déshonneur. Les deux ténors, John McVeigh (Adraste) et Kobie Van Rensburg (Creonte) assurent honnêtement, sans grand relief pour le premier, avec plus d’engagement pour le second. Pas tout à fait à l’aise dans la tessiture d’Emone, Laura Polverelli n’en est pas moins émouvante. Le chant soigné et délicat de Marina Comparato (Ismene), sa féminité charmante l’aident à cerner son personnage. La probité de Maria Baya, qui n’esquive aucune difficulté, sa musicalité – en dépit de quelques incertitudes dans l’intonation et les vocalises – sont hautement respectables ; est-elle vraiment une tragédienne ? Une chose est sûre : depuis leur enregistrement, le chef et sa principale soliste ont approfondi leur vision d’un ouvrage dont l’intérêt historique est indéniable, tant il a contribué à sortir l’opéra de l’ornière seria pour rechercher, à travers la vraisemblance théâtrale, la vérité des sentiments. Gardons le meilleur pour la fin : la mise en scène d’Eric Vigner et les décors de l’atelier M/M. Place à la laideur et au comique involontaire, à une cérémonie de crémation transformée en succursale du Gymnase Club, à des costumes (Paul Quenson) d’inspiration Courrèges années soixante, à des rideaux de scène hallucinants. Et, comme il se doit, Etéocle et Polynice ressuscitent rapidement, et Antigone, à laquelle Créon pardonne, meurt, alors que musique et livret disent expressément le contraire. Le tout franchement hué par un public qui conserve sa sympathie pour les musiciens et les chanteurs. Un détail important : ceux qui se demandent ce que fait, à droite, sur le rideau, le tronçon de sexe masculin émettant une goutte de semence, apprendront de M. Vigner qu’il s’agit d’une allusion au cabinet érotique et secret de l’impératrice Catherine II, qui, on le sait, n’avait froid ni aux yeux ni ailleurs (Antigona a été créée à la cour de Saint-Pétersbourg en 1772). C’est quand même beau, la culture ! »

 

Opéra International – mai 2004 – 26 mars 2004

« Avec la complicité de Paul Quenson pour les costumes et de l’Atelier M/M pour les décors, Eric Vigner a situé l’action de l’A ntigona de Traetta dans un monde imaginaire, intégralement noir et blanc, rideau de scène et toiles peintes y compris, qui évoque Miro (on y déchiffre dans un graphisme chargé les six lettres qui forment le nom de Thèbes). Des blocs rectangulaires massifs sont poussés sur le plateau par des jeunes gens (initialement, chacun représente lui aussi l’une des lettres du nom de Thèbes, graphisme qui fait penser à Dubuffet ; plus tard ce ne seront guère que d’anonymes meubles blancs d’exposition). Les costumes sont eux aussi noirs et blancs (certains, assez beaux, pourraient être signés Cocteau, d’autres par les stylistes d’Adidas). Nous sommes hors du temps, mais tout ici, dans un décor  » tendance  » comme dans la mise en scène chargée de symbolisme de Vigner, invite le spectateur à un décryptage irritant car le sens n’apparaît pas clairement : pour preuve, ces deux acteurs jumeaux (les frères d’Antigona) qui miment un combat et s’entretuent au prologue, et que l’on verra ensuite arpenter le plateau ou observer, l’air grave ou absent, le déroulement de l’action. Il est nécessaire de lire ensuite les notes de programme pour trouver les clefs, des considérations sur la gémellité sans rapport évident avec le livret de Coltellini. Et si l’on a besoin de lire les intentions du metteur en scène pour décoder et comprendre, c’est que la mise en scène ne fonctionne pas. Pire, elle distrait l’oeil et l’attention sans les concentrer sur l’action et l’émotion musicale, et pour qui ne connaîtrait pas l’italien, elle ne rend en rien compréhensible l’enchaînement des événements. Il faut attendre le troisième et dernier acte pour qu’elle fonctionne enfin. Et c’est bien dommage car Antigona apparaît indéniablement comme un chef-d’oeuvre, dont il est inexplicable qu’il ne fasse pas partie du répertoire des théâtres lyriques. Le travail sur la rénovation de l’opéra mené par Traetta trouve ici son aboutissement, et le dramatisme et la splendeur funèbre des interventions des choeurs évoquent la densité et l’émotion de ceux de l’Idomeneo de Mozart. Musicalement, l’opéra est aussi magnifiquement servi que l’avait été l’Ippolito ed Aricia de Traetta par le même Rousset, il y a quelques années, sur ce plateau de l’Opéra Comédie. Maria Bayo est une Antigona à la voix impérieuse, de belle étoffe, parfois inhabituellement durcie dans quelques aigus, et qui se joue des pièges de la partition. A ses côtés, l’Ismene de Marina Comparato et l’Emone de Laura Polverelli sont parfaites de musicalité et de sensibilité, tandis que Kobie van Rensburg campe un Creonte dramatique, pathétique dans sa grande lamentation. Les choeurs (ceux de l’Opéra de Montpellier) et Les Talens lyriques sont parfaits, mais on admire avant tout la cohérence dramatique et la vie que donne à l’opéra un Christophe Rousset inspiré, lui qui en avait gravé la version intégrale chez Decca, en première mondiale, avec déjà l’Antigona de Maria Bayo. »

 

Le Monde de la Musique – mai 2004 – Antigone malmenée – 26 mars 2004

« En prêtant à l’Antigone de Traetta une pensée visionnaire, la mise en scène la paralyse sous les symboles. A ntigona, de Tommaso Traetta (1727-1779), s’inspire de Sophocle mais substitue à la noire issue de l’original (la pendaison d’Antigone) une fin heureuse plus appropriée à la scène lyrique ici, Créon pardonne à Antigone d’avoir incinéré son frère Polynice. Grand connaisseur de l’opéra napolitain, Christophe Rousset a révélé au concert puis au disque la force dramatique de cette tragedia permusica. L’Opéra de Montpellier en présente une version scénique signée Eric Vigner. Affligeante, elle fait regretter le simple concert. Un décor entasse sur un même panneau noir et blanc le nom de la ville de Thèbes, un phallus éjaculant et une gigantesque limande ! Vigner abandonne les chanteurs bras ballants : « C’est une cérémonie d’achèvement sur les mines du monde dans un espace-temps indéfini à laquelle nous allons assister « , précise-t-il. L’opéra et le spectateur sont accablés par tant de prétention. Face à ce déluge de laideur, les musiciens écopent pour éviter le naufrage. Christophe Rousset anime et ordonne plus qu’il ne galbe son orchestre. Lui répond une distribution homogène et sûre. Malgré quelques passages en force, Maria Bayo donne au rôle-titre sa dimension dramatique et son caractère entier. »

 

Classica – mai 2004

« Quel dommage pour Traetta, quelle déception pour Rousset ! Eric Vigner a totalement raté sa production d’Antigone, ce chef-d’oeuvre de l’opéra napolitain que l’on se réjouissait de voir monté (Montpellier – 26 mars). Le chef et Maria Bayo peinent à sauver la soirée. »

 

Les Echos – 23 mars 2004 – Un ouvrage attachant desservi par une production contestable et bruyamment contestée.

« Faut-il croire au mauvais sort ? La question se pose à l’entracte de cette «Antigona». Jamais on n’a entendu Les Talens Lyriques en si petite forme : manque de précision, de justesse, de cohésion, égarements des vents, maigre son des cordes – et ce malgré tous les efforts de Christophe Rousset. Sans compter les décalages avec le choeur de chambre Les Eléments, dont on sait pourtant les qualités. Il est vrai que le praticable qui entoure la fosse ne doit rien arranger pour la diffusion du son. La deuxième partie efface heureusement ces impressions pénibles. Le chef conserve son dynamisme, sa vitalité. Il connaît bien cette partition, qu’il avait révélée au Festival de Beaune. Il en laissait alors pressentir le potentiel dramatique, comme dans son enregistrement paru chez Oiseau-Lyre ; aujourd’hui, il prouve qu’il en a percé les secrets. Il est vrai que les deuxième et troisième actes sont aussi les meilleurs ; relativement fidèle à Sophocle, le livret de Marco Coltellini, après la nécessaire exposition, a laissé la tension s’installer au coeur d’une intrigue linéaire (Antigona désobéira-t-elle à Créon et réussira-t-elle à donner une sépulture à son frère Polynice ?), les personnages sont fermement cernés, et la musique plus captivante.
Tommaso Traetta (1727-1779) fait partie de ces musiciens « de transition » désireux de se libérer de l’opéra seria et des conventions qui ont amené sa sclérose – c’est aussi le propos de Gluck. Créée au Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg en novembre 1772, « Antigona » illustre sa manière : brièveté des récitatifs pour ne pas entraver l’action, intensité et densité des airs, ceux de l’héroïne, difficiles et d’une sombre beauté, étant exceptionnellement plus développés, fréquent recours aux duos, pour éviter la monotonie, forte présence des choeurs et virtuosité qui se doit d’être expressive.
Cinq chanteurs seulement sont mis à contribution. John McVeigh (Adraste) fait partie de ces interprètes d’outre-Atlantique musicalement corrects mais sans personnalité marquante. Le métier de Kobie van Rensburg lui permet de tracer un portrait de Creonte dont la sévérité n’exclut pas l’humanité, ce qui justifie le pardon final. Si la tessiture d’Emone (le fils de Creonte promis à Antigona) semble un peu basse pour elle, Laura Polverelli n’en est pas moins sobrement émouvante. Marina Comparato (Ismene), au timbre délicieusement fruité, ne se contente pas d’une ligne mélodique impeccable ; son chant émeut parce qu’il est vraiment habité. Comme à Beaune, le rôle éponyme revient à Maria Bayo, fine musicienne malgré quelques incertitudes d’intonation, voix claire et brillante ; son lyrisme foncier n’est pas celui d’une tragédienne, mais sa sincérité force la sympathie.
Quelle idée peut-on se faire aujourd’hui de l’Antiquité ? L’équipe des scénographes a opté pour le noir et blanc : pourquoi pas ? Mais les costumes de Paul Quenson, dont on ne sait s’ils relèvent du Courrèges des années 1960, de la combinaison de cosmonaute ou du survêtement de jogging, sont hideux. Le groupe de plasticiens M/M a conçu un décor gigogne dont l’élément central est un panneau orné de dessin hésitant entre le sous-Fernand Léger, le sous-Picasso et les graffitis de toilettes d’école primaire. La laideur est subjective, certes…On cherche en vain la mise en scène d’Eric Vigner et la direction d’acteurs. Transformer la superbe cérémonie funèbre qui ouvre le deuxième acte en cours de gym, il fallait l’oser. Et pourquoi faire mourir Antigona alors que musique et livret disent le contraire ? Pour résister à ce spectacle affligeant, copieusement hué au rideau final, Traetta et ses défenseurs ont eu bien du mérite. Qu’en penseront les spectateurs du Châtelet qui le verront en juin prochain dans le cadre du Festival des régions ? »

 

Le Midi Libre – 23 mars 2004 – Antigone baroque et graphique

« Tommaso Traetta a composé une Antigona des plus étranges. Musique baroque de 1772, créée à Saint-Pétersbourg, ce qui a eu pour conséquence un happy end destinée à glorifier la magnanimité des souverains comme la Grande Catherine. Sophocle ne s’en retourne plus dans sa tombe. Mais il faut donc se résigner à ne point retrouver le caractère d’Antigone, et convenir que Maria Bayo est vocalement extraordinaire dans le rôle titre. Tout repose sur cette grande présence, dont la déclamation est impeccable et percutante. Elle se joue de toutes les difficultés, avec beaucoup d’invention dans les timbres, mais parfois un soupçon de dureté et un peu de froideur dans la perfection. Dommage que la mise en scène d’Eric Vignier la laisse statique dans les airs les plus longs comme Ne pleurez pas mon sort.
La distribution est toute brillante : Kobie van Rensburg est un Créon impressionnant et crédible, rayonnant dans les aigus. John Mac Veigh est dans le rôle d’Adraste un protagoniste vif, très à l’aise, talentueux. Quant à Marina Comparato, elle a une réelle intelligence du personnage d’Ismène et beaucoup de style. Une vraie voix baroque tout comme Laura Polverelli, superbe mezzo interprétant le rôle travesti d’Hémon : moins de puissance parfois, mais que de nuances et d’expressivité !
Si l’on n’a pas d’a priori contre le noir et blanc, on peut apprécier le multigraphisme très inventif des costumes et des décors de MM. Paternité Dali, filiation Kandinsky, cousinage Cocteau, Miro, Di Rosa, ainsi que « Terrain Vague » et fashion. Optical de rigueur. Les différentes toiles rythment le drame, et la présence des jumeaux Etéocle et Polynice contribue à la tension du ressort tragique. Les costumes forcent la note branchée, avec des combinaisons mi-sportives, mi-science-fiction, ou le déguisement des choristes en club de gym américain…
La musique est conduite avec fougue par Christophe Rousset. Les choeurs de Montpellier sont excellents. On entend l’efficace ardeur du violoniste Stefano Montanari, dont tous les musiciens partagent la fougue, donnant à cette musique rutilante sa vie exacerbée, sa franchise. 51 intermittents en sursis, précise la banderole déployée au moment des saluts. C’était la dernière création de la résidence des Talents lyriques à Montpellier. »

 

Amsterdam Het Muziektheater – 6, 8, 9 mars 2004

 

Bienne – Théâtre Bienne Soleure – 1er, 12 mars, 1er avril 2003

 

Bruxelles – Kaaitheater – 26, 27, 29 mars 2003 – Choeur La Sfera del Canto – Ensemble Il Fondamento – dir. Paul Dombrecht – mise en scène Gerardjan Rijnders – décors Paul Gallis – costumes Rien Bekkers – lumières Reinier Tweebeeke – avec Raffaella Milanesi (Antigona), Giorgia Milanesi (Ismene), Guy De Mey (Creonte), Maartje de Lindt (Emone), Markus Brutscher / David-Erich Fankhauser (Adrasto) – production de Muziektheater Transparant de Brugge 2002 – Salamanca 2002

Antigona à Bruxelles

« L’oeuvre est montée avec grand soin dans cette production originale de l’Opéra de chambre Muziektheater Transparant, proposée par la Monnaie au Kaaitheater. Le metteur en scène néerlandais Gerardjan Rijnders signe sa première production d’opéra, et le résultat est plutôt concluant. Le décor est quasi abstrait ; sur fond bleu se détache un carré jaune qui est le lieu principal de l’action, tandis que trois parois en verre se referment au finale pour constituer la grotte d’Antigone. Au fond de la scène, quelques discrètes échappées sur des paysages. Les costumes, bien que contemporains, sont en fait atemporels dans leur sobriété et leur uniformité noire. Dans ce cadre presque esthétisant, Rijnders insuffle vie aux personnages, et fait preuve de trouvailles heureuses. Comme dans la première scène, où les dépouilles d’Etéocle et de Polynice sont sobrement symbolisées par deux te-nues guerrières étendues sur le sol, l’une étant enlevée par les gardes de Créon, l’autre dérobée par Antigone. Au finale, cette dernière et Hémon sont affublés de perruques poudrées, comme pour mieux souligner que la fin heureuse est affaire du XVIIIe siècle.
On peut s’étonner de ce que les deux soeurs soient très semblables, Ismène étant quasi aussi revendicatrice qu’Antigone, leurs interprètes – également soeurs dans la vie – étant surtout différenciées sur le plan vocal. La soprano Raffaella Milanesi campe une intense Antigone ; après un début hésitant, elle se montre précise dans ses vocalises et chante une émouvante scène d’adieux. Beau mezzo, Giorgia Milanesi est Ismène. Remplaçant Guy De Mey, souffrant, Markus Brutscher souligne davantage la brutalité de Créon que son appartenance royale. Hémon est confié à l’alto Maartje de Lint, au timbre chaleureux, mais au souffle assez court et au phrasé un peu négligé. Satisfaisant, l’Adraste de David-Erich Fankhauser. Tous font preuve d’une égale conviction dans l’interprétation de leurs rôles. Intervention engagée aussi du choeur La Sfera del Canto et de l’ensemble Il Fondamento, sous la direction de Paul Dombrecht. L’orchestre n’est cependant pas exempt de quelques cafouillages, et son positionnement dans une fosse beaucoup trop profonde n’est guère favorable à des sonorités distinctes. » (Opéra International – mai 2003)

Stadttheater Biel – Suisse – 7 février 2003 – Gießen – Stadtteater – Allemagne – 22 février 2003 – Biel – Solothurn – 29 mars 2003 – Bieler Symphonieorchester – dir. Franco Trinca – mise en scène Rainer Holzapfel – avec Vera Ehrensperger (Antigona), Carmela Calvano-Forte (Ismene), Peter Bernhard (Creonte), Martin Oro (Emone), Raimund Wiederkehr (Adrasto)

 

Salamanque – Teatro Liceo – Ciclo de Opera Barocca – 25, 27 octobre 2002 – Orchestre Baroque Il Fondamento – La Sfera del Canto – dir. Paul Dombrecht – mise en scène Gerardjan Rinjders – avec Raffaela Milanesi (Antigona), Giorgia Milanesi (Ismene), Guy De Mey (Creonte), Maartje De Lindt (Enonene), Markus Brutscher (Adrasto)

 

Bruges – Concertgebouw – 5, 7, 8 septembre 2002

 

Festival de Beaune – recréation en première mondiale – 19 juillet 1997 – Arsenal de Metz – 20, 27 juillet 1997 – Choeur de chambre Accentus – dir; Laurence Equilbey – Les Talens lyriques – dir. Christophe Rousset, chef invité privilégié du Festival, avec Maria Bayo (Antigone), Anna-Maria Panzarella (Ismene), Carlo Allemano (Creonte), Laura Polverelli (Emone) et Gilles Ragon (Adrasto).

 

Chronicart

« La période pétersbourgeoise de Traetta fournit les ouvrages dramatiques les plus accomplis, et Gino Negri note que cette Antigona créée en 1772 marque l’apogée de son expressivité dramatique et de la solidité de ses structures en une synthèse créative des formes novatrices et des suggestions réformistes annonciatrice du second Gluck. C’est que Traetta – et c’est très sensible dans sa musique- est comme le chaînon manquant entre la tragédie lyrique française et l’opéra mozartien. Alors qu’on décèle aisément dans le traitement des couleurs orchestrales le parti qu’il sut tirer de l’étude approfondie des œuvres de Rameau lors de son séjour à Parme et que par ailleurs la thématique et les tournures vocales nous rappellent opportunément combien Mozart fut redevable au maître transalpin, le plus étonnant reste le rôle dévolu au chœur. Conçu comme un véritable soliste, la place qui lui est attribué est de premier plan. Poignant dans les débuts du deuxième acte, il est présent tout au long de l’œuvre, soit en dialogue avec les solistes, soit en ponctuation, rompant tout au long la monotonie de la succession air-récit, propre à l’opera seria. Ici encore Traetta se montre novateur puisqu’il introduit, outre les chœurs, de nombreux ensembles (voir le duo d’Hémon et Ismène du premier acte) retenant en cela les leçons d’Algarotti sur la réforme du genre ».

Spolète – Teatro Nuovo – 24, 26 juin, 2, 8, 10 juillet 1988 – dir. Baltas – mise en scène Schroeter – avec Drivala

 

Paris – version radiophonique abrégée – 1978

 

Martina Franca – Taranto – Palazzo Ducale – Festival Valle d’Itria – juillet 1977

 

Florence – Teatro Comunale – Mai Musical Florentin – 15 mai 1962