Pygmalion

COMPOSITEUR Horace COIGNET / Jean-Jacques ROUSSEAU
LIBRETTISTE Jean-Jacques Rousseau

 

Scène lyrique, sur un texte de Rousseau, écrit en novembre 1762, mis en musique à la demande de Rousseau par Horace Coignet (*), avec des ajouts de Rousseau (deux des vingt-six ritournelles).

(*) Horace Coignet, né (13 mai 1736) et mort (20 août 1821) à Lyon, musicien amateur, auteur d’un opéra-comique « Le Médecin de l’amour », sur un texte de Louis Anseaume, et d’une « Ouverture pour Mélanie ».

Rousseau était alors en séjour à Lyon. Il avait déjà écrit un texte en prose à Motiers, en 1762, qu’il avait songé à faire représenter à Strasbourg. Il s’agissait d’un monologue, où la pantomime tenait une grande place, à côté de la déclamation parlée. Il souhaitait ajouter de la musique, mais ne s’en sentait pas capable, disant qu’il y faudrait un grand Faiseur, et qu’il ne connaissait que M. Gluck qui serait en état d’entreprendre cet ouvrage. Faute de Gluck, il s’adressa à Horace Coignet, négociant dilettante, avec qui il faisait de la musique.

L’œuvre fut exécutée en représentation privée, le 19 avril 1770, sur un petit théâtre construit dans les appartements du prévôt des marchands, La Verpillière, à l’Hôtel de Ville de Lyon, lors d’une soirée offerte par ce dernier à l’intendant Trudaine et à son épouse en visite à Lyon, avec Mme de Fleurieu dans le rôle de Galatée, et M. de Texier, magistrat lyonnais, dans celui de Pygmalion.

Il y eut d’autres représentations privées durant l’été 1770, notamment au château de Longchêne, près de St Genis-Laval, chez l’intendant Flesselles.

L’œuvre entra au répertoire du Théâtre de Lyon, et fut jouée en Europe, avec succès, notamment à Bruxelles en 1772.

Elle fut reprise, avec succès, à la Comédie française, le 30 octobre 1775.

On croyait la partition, éditée en 1770/71, perdue. Jusqu’à ce qu’un exemplaire soit retrouvé en 1995 par la musicologue Jacqueline Waeber à la Bibliothèque Municipale d’Avignon, qui en réalisa une édition critique, publiée par le Conservatoire de Genève en 1997.

Pygmalion est considéré comme le premier des mélodrames musicaux. 

A la découverte d’une partition au château de Berlin ayant appartenu à Frédéric Guillaume II, le docteur allemand Edgar Isel soutint qu’elle avait été intégralement composée par Rousseau.

 

Représentations :

Toronto – Opéra Atelier – dir. David Fallis – mise en scène Marshall Pynkovski – scénographie Gérard Gauci – chorégraphie Jeanette Zingg