DAPHNÉ |
COMPOSITEUR | |
LIBRETTISTE |
Jean de La Fontaine |
Pastorale écrite par La Fontaine à la demande de Lully, mais que ce dernier refusa, la jugeant indigne d’être mise en musique.
Georges Touchard-Lafosse, dans ses Chroniques secrètes et galantes, raconte : Quand il apporta son opéra au musicien, celui-ci déclara qu’il ne valait rien, et c’était la vérité. Mais l’amour propre est le dernier des souverains qui sache entendre la vérité; l’auteur, malgré la déclaration de Lully, le quittait en lui disant :
‘ Quand votre musique sera faite, vous m’en préviendrez.
‘ Mon cher La Fontaine, vous ne m’avez donc pas entendou : bostre paslourale est mauvaise.
‘ Qui vous dit le contraire.
‘ Je ne ferai pas la mousique.
‘ Il faudra pourtant bien vous décidera la faire
‘ Vraiment, mon ami, bous n’y pensez pas, boslre Daphné est glacée.
‘ Vous la réchaufferez.
‘ Impossible. J’y perdrais mon latin.
‘ Je vous en défie bien.
‘ Moi, zé bous répète que bostre opéra est détestable.
‘ Vous avez donc eu tort de me le commander, et ce tort, c’est vous qui devez le subir.
‘ Moi , zé né dis pas, ma le poublic.
‘ Le public sifflera et je m’en laverai les
mains; cela ne me regardera pas, et je dirai : Lully me l’avait demandée cette pastorale.
‘ Bous êtes fou, La Fontaine, et zé ne bous jouerai pas le mauvais tour de faire représenter bostre pièce.
‘ Eh bien, moi, je vous ferai jouer vous-même à la Comédie Française. Bonjour.
Le bonhomme tint parole au compositeur italien; quelques mois après cette altercation, on donna en effet à la Comédie Française « Le Florentin », petite pièce médiocre où le directeur de l’Opéra était baffoué , et que les comédiens avaient reçue avec plaisir, parce que Lully était coupable d’une suite assez régulière de bonnes recettes, qui, le plus souvent, se faisaient aux dépens des leurs ..