Giovanni LEGRENZI

Giovanni LEGRENZI
12 août 1626 (Clusone, près Bergame) – 27 mai 1690 (Venise)

 

Giovanni Legrenzi

ACHILLE IN SCIRO
ADONE IN CIPRO
livret de G.M. Giannini – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise, en 1676
ANARCHIA DELL’IMPERIO
livret de T. Stanzani – représenté au Teatro Salvatore de Venise en 1684
ANTIOCO IL GRANDE
livret de Girolamo Frisari – représenté au Teatro di San Giovanni Grisostomo de Venise durant le carnaval 1681
IL CRESO
livret de Giulio Cesare Corradi – représenté au Teatro di San Giovanni Grisostomo de Venise en 1681
LA DIVISIONE DEL MONDO
I DUE CESARI
livret de Giulio Cesare Corradai – représenté au Teatro Salvatore de Venise en 1683
ETEOCLE E POLINICE
livret de T. Fattorini – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise, en 1675
GERMANICO SUL RENO
IL GIUSTINO
IFIANASSA E MELAMPO
livret de Giovanni Andrea Moniglia – représenté à la Villa medicea de Pratolino en 1685 – personnages : Preto, roi des Argiens ; Ifianessa, fille de Preto ; Arbante, ami confident de Preto ; Argea, demoiselle d’Ifianessa ; Melampo, berger ; Arpalico, vacher de Melampo – la scène se passe dans la campagne d’Argos
LISIMACO RIAMATO DA ALESSANDRO
livret de Giacomo Sinibaldi – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise en 1682 – édition par Francesco Nicolini – Venise – 1682
NINO IL GIUSTO
premier opéra – livret du marquis Ippolito Bentivoglio – représenté au Teatro San Stefano de Ferrare, en 1662
L’OTTAVIANO CESARE AUGUSTO
livret de Niccolo Beregan – représenté au Teatro Ducale de Mantoue en 1682 – musique perdue
IL PAUSANIA
livret de G. Frisari – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise en 1682
PUBLIO ELIO PERTINACE
livret de D.P. d’Averara – représenté au Teatro Salvatore de Venise en 1684
TIRIDATE
livret de Niccolo Minato – représenté au Teatro di San Salvatore de Venise, en 1668
TOTILA
ZENOBIA E RADAMISTO
livret de Matteo Norris – représenté avec succès au Teatro San Stefano de Ferrare, en 1665

 

Organiste et compositeur très influent. Legrenzi fut actif dans plusieurs villes d’Italie du Nord Bergame, où il servit comme organiste à Sainte-Marie-Majeure (1645-1656) ; Ferrare, en tant que maestro di cappella de l’Accademia delle Spirito Santo (1656-1665) ; et finalement Venise, où il occupa successivement plusieurs postes, le principal et dernier étant celui de maestro di cappella à San Marco (de 1685 à sa mort). Il vécut des moments difficiles, comme en 1654, lorsqu’il fut provisoirement chassé de son poste à Bergame, ou lorsqu’il eut la déception de voir lui échapper le poste de Kapellmeister à la cour de Vienne ou de maestro di cappella à la cathédrale de Milan (1669) ou à San Petronio de Bologne (1671). Il dut attendre presque dix ans — dont la moitié comme vice-maestro — pour obtenir son poste à San Marco, s’étant vu préférer Natale Monferrato, pour la succession de Cavalli en 1676, mais durant les années qu’il y passa comme maestro, les effectifs de la cappella et du concerto de cordes, de cornets, de bassons et de trombones furent augmentés avec l’assentiment enthousiaste des procurateurs. La musique sacrée de Legrenzi ayant survécu (psaumes et motets pour des effectifs très variés) date de ses années de Bergame et Ferrare ; seule survit, de ses années vénitiennes, une messe à cinq voix dans le stile antico (1689).

C’est pour le Teatro San Stefano de Ferrare que Legrenzi commença à composer des opéras (tout à fait dans le style de P. A. Ziani et Cesti). Il y avait été encouragé par un nouveau mécène et ami, Hippolito Bentivoglio, qui lui fournit un certain nombre de livrets. L’Achille in Sciro (1663) obtint un succès tel qu’il fut donné au Teatro San Salvatore de Venise l’année suivante, faisant du même coup de Legrenzi un compositeur d’opéras avec qui compter. Il écrivit au moins 14 opéras pour Venise (1668-1684) et un pour le Teatro Ducale de Mantoue (1682). Plusieurs de ses opéras furent repris de son vivant — en particulier Zenobia e Radamisto (1665), Germanico sul Reno (1676), Lisimaco riamato (1682) et Giustino (1683) — à Bologne, Brescia, Macerata, Milan et Modène et, après sa mort, à Florence, Gênes, Rome, Vérone et Vicence. Il mit en musique au moins un livret d’oratorio de Bentivoglio, Oratorio del giuditio (1665), l’ouvrage étant exécuté non à Ferrare mais à Vienne (où il espérait obtenir un poste). En 1676-1678, trois oratorios furent exécutés à I’Accademia della Morte et deux à la chiesa di San Filippo Nemi à Ferrare.

Parmi les traits les plus saillants des opéras et oratorios de Legrenzi, il faut citer leurs sinfonias instrumentales — avec sonates et danses — et leurs ritournelles d’airs. A sa très grande maîtrise de l’écriture fuguée (tradition héritée de Frcescobaldi) et du maniement dc vastes effectifs (hérité de Gebrieli), Legrenzi ajouta un « penchant moderne » pour les mélodies incisives et les harmonies tonales bien nettes. Six vastes recueils de musique instrumentale — incluant sonates pour violon et continuo, sonates en trio et en quatuor et deux sonates polychorales vénitiennes à six voix — furent publiés à Venise (1655, 1656, 1663, 1673 et deux posthumes) et influencèrent grandement les sonates et concertos de Giuseppe Torelli, Vivaldi et même J. S. Bach. (Guide de la Musique Baroque – Fayard)