COMPOSITEUR | Reinhard KEISER |
LIBRETTISTE | Barthold Feind |
Singspiel en trois actes, sur un livret de Barthold Feind (*), représenté au Theater am Gänsemarkt de Hambourg, le 5 août 1705.
(*) Barthold Feind (1678-1723), auteur de « Les Pensées de l’opéra » (1708), considéré comme les débuts de la librettologie allemande
Représentations :
Karlsruhe – Grosses Haus – 21, 24, 25, 27, 28 février 2004 – Badischer Staatsopernchor – Deutsche Händel-Solisten – Festival Haendel 2004 – dir. Andreas Spering – mise en scène Ulrich Peters – décors Christian Floeren – costumes Christof Cremer – avec Claudia Barainsky (Octavia), Stephan Genz (Nero), Patrick Henckens (Fabius), Klaus Schneider (Piso), Edward Gauntt (Lepidus), Christof Fischesser (Seneca), Hans-Jörg Weinschenk (Davus), Klemens Geyrhofer (Tiridates), Ina Schlingensiepen (Ormoena), Susanne Cornelius (Livia), Soojin Moon et Annette Weber (Clelia)
« …un opéra certes inspiré du modèle vénitien, mais d’une évidente originalité Alorss que les péripéties de cette Edelmütige Octavia, évocation impertinente de la cour de Néron (mélange des genres et silhouettes finement caractérisées) ne seraient pas déplacées chez Cavalli, les lignes vocales de la musique de Keiser ne sont en revanche pas éloignées des oeuvres de jeunesse de Bach. Avec de surcroît des tournures singulières, petits motifs courts qui autorisent un agencement en airs brefs, articulés parfois en véritables scènes dramatiques.
La malheureuse Octavie, condamnée au suicide par son mari volage, se voit ainsi confier deux de ces longs monologues très ornés et tendus où les affects se succèdent avec intensité (la palette vocale de Claudia Barainsky, perfectionnée dans un tout autre domaine, celui de la musique du XXe siècle, y fait merveille). Au Néron de l’excellent Stephan Genz échoit tardivement un autre de ces remarquables portraits psychologiques, à l’occasion des conspirations politiques qui déstabilisent son personnage de despote infantile, auparavant plutôt sous-caractérisé. Le reste, arie da capo (rares mais d’excellente facture), happy end de pure tradition baroque et multiplication des personnages secondaires (la troupe de Karlsruhe, d’un niveau vocal variable), est plus habituel. La scénographie d’Ulrich Peters et Christian Floeren, conventionnelle, sans maladresse, parfois un peu fouillis tout de même, sur un plateau très petit, assure une belle continuité à une soirée consistante (trois heures de musique) qui passe sans longueur. Belle prestation à l’ancienne (terrifiants couacs des cors naturels inclus) des Deutsche Haendel-Solisten, sous la direction d’Andreas Spering. » (Opéra International – avril 2004)