CASTOR ET POLLUX (version 1754) |
COMPOSITEUR |
Jean-Philippe RAMEAU |
LIBRETTISTE |
Pierre Joseph Bernard |
ORCHESTRE | Ensemble Instrumental XVIII |
CHOEUR | Musique des Lumières |
DIRECTION | Jean-Christophe Frisch |
Castor | Christophe Einhorn | ténor |
Pollux | Jérôme Corréas | basse |
Télaïre, Mercure | Cyrille Gerstenhaber | soprano |
Phébé | Brigitte Vinson | mezzo-soprano |
Jupiter, le Grand-Prêtre | Philippe Cantor | basse |
Suivante d’Hébé, Cléone | Claudine Le Coz | soprano |
Un Athlète | Serge Goubioud | |
Suivante d’Hébé | Sandrine Rondot |
DATE D’ENREGISTREMENT | |
LIEU D’ENREGISTREMENT | |
ENREGISTREMENT EN CONCERT | oui |
EDITEUR | Astrée/Audivis |
COLLECTION | |
DATE DE PRODUCTION | 1998 |
NOMBRE DE DISQUES | 2 (version de chambre de 1754) |
CATEGORIE | DDD |
Critique de cet enregistrement dans :
L’Avant-Scène Opéra – n° 209 – 2002
« L’intéressante entreprise de Jean-Christophe Frisch consistait à partir sur les traces des « versions de chambre » des tragédies de Rameau, que l’on éditait pour des représentations privées. L’essentiel de la version 754 est donc bien là, sauf les ultimes numéros, la chaconne servant de conclusion. L’orchestre, réduit à sept instrumentistes, renverse l’équibre ce ne sont plus les cordes qui règnent, mais les bois, les harmonies du continuo fournissant les parties intermédiaires qui viendraient à manquer. Idem avec les choeurs, ramenés à des duos ou des trios. Dès l’ouverture, Frisch tâche de compenser par l’incisif ce que son petit orchestre n’a pas en ampleur. Peu à peu s’installe une atmosphère confinée qui est bien celles des salons de l’époque. Mais aux dépens des contrastes et de la variété, si essentiels dans l’art baroque français. À ce régime (amaigrissant), le choeur des Spartiates se révèle effectivement… spartiate. Le défaut est d’autant plus criant que la palette des nuances des sept instrumentistes s’avère trop réduite. Il eût sans doute fallu aiguiser les aspérités de la partition, exagérer mouvements et les nuances pour retrouver un peu de la grandeur de l’ouvrage.
Les voix sont, à l’exemple de la Télaïre de Cyrille Gerstenhaber, assez jolies et claires, mais comme troublées par le soutien vacillant que leur offre l’orchestre de poche. Jérôme Corréas se laisse d’ailleurs aller à quelques instabilités d’intonation et à une coupable monotonie expressive. Quant au Castor de Christoph Einhorn, il a plutôt tendance à chanter haut, mais sa voix légère et bien projetée dans le masque a de quoi séduire. À l’arrivée, si la descente de Jupiter manque singulièrement de majesté, les passages d’introspection convainquent davantage. On s’aperçoit que le petit orchestre convient à l’expression des sentiments individuels et qu’il confère un attrait champêtre à certaines scènes (notamment 1’air gai de Pollux à l’acte II). Les applaudissements en fin d’exécution viennent nous rappeler qu’il s’agit bien là de l’enregistrement public d’un spectacle, dont on ne doute pas qu’il prodiguait de nombreux charmes. Tous ne sont pas passés dans la galette argentée. »