CD Castor et Pollux (1992)

CASTOR ET POLLUX

(version 1737)

Castor et Pollux

COMPOSITEUR

Jean-Philippe RAMEAU

LIBRETTISTE

Pierre Joseph Bernard

 

ORCHESTRE Les Arts Florissants
CHOEUR
DIRECTION William Christie

Castor Howard Crook ténor
Pollux Jérôme Corréas baryton-basse
Télaïre Agnès Mellon soprano
Phébé Véronique Gens soprano
Vénus, Une Ombre, une Planète Sandrine Piau soprano
L’Amour Mark Padmore ténor
Minerve Claire Brua soprano
Un Plaisir Sophie Daneman soprano
Un Athlète Adrian Brand ténor
Un Athlète Jean-Claude Saragosse basse
Jupiter , Mars René Schirrer

DATE D’ENREGISTREMENT septembre 1992
LIEU D’ENREGISTREMENT
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Harmonia Mundi
COLLECTION
DATE DE PRODUCTION 1993
NOMBRE DE DISQUES 3
CATEGORIE DDD

 

Critique de cet enregistrement dans :

L’Avant-Scène Opéra – n° 209 – 2002

« En spécialiste du baroque français, le chef parle ici sa langue, quand Harnoncourt et Famcombe ne la possédaient qu’imparfaitement. Il faut ajouter à cela l’évolution du mouvement baroque, qui est allé vers toujours plus de décontraction et de souplesse, ce rien de déhanché, de détente «cool» qui convient bien aux partitions de Rameau. Dès l’ouverture de cette version 1737, Christie annonce donc la couleur en dirigeant avec allant et flegme tout à la fois. Du coup, les gavottes évoluent à pas feutrés et les menuets dans une nonchalance qui contraste avec le bondissement un peu précipité des tambourins. À la longue toutefois, Christie en vient à déséquilibrer quelque peu son habile édifice. Le privilège qu’il accorde à la danse sur le théâtre bride parfois le drame : la harangue de Phébé aux Spartiates devant les portes des enfers ressemble davantage à une invocation qu’à un réel cri de guerre. Et chanter les Démons avec des voix nasillardes, comme le fait le choeur des Arts Flo ‘ par ailleurs sublime de précision, d’homogénéité et d’intelligibilité ‘ ne suffit pas à faire crépiter lesdits enfers. En revanche, dans les atmosphères plus vaporeuses et sensuelles, voilà bien la version idéale : a-t-on entendu suivantes d’Hébé aussi troublantes ? Il faut dire que les chanteurs s’investissent beaucoup et constituent globalement la meilleure distribution de Castor et Pollux au disque. Question d’élocution, quasiment parfaite, mais aussi d’incarnation. Ainsi Véronique Gens fait enfin de Phébé la figure tragique qu’on attendait. Quel maintien musical, quel port de tête éminemment audible ! Et quelle poésie chez Howard Crook, qui pare le solitaire Castor de son timbre si particulier, à la fois liquide et ardent ! Agnès Mellon ? Elle est un peu frêle, mais sa déploration, après le plus saisissant choeur funèbre de la discographie (avec tambours affligés et tremblements vocaux), n’en est que plus émouvante. Corréas demeure un Poflux un peu pâle, mais dont la juvénile impulsivité finit par séduire. Et puis comment passer sous silence les apparitions remarquables de Mark Padmore, Sandrine Piau et Sophie Daneman ? Comment ne pas attirer l’attention sur des récitatifs conduits avec ce qu’il faut d’abandon et de rigueur ? À quelques pailles près, voici donc le Castor et Pollux le plus convaincant (de la discographie). »

Classica – septembre 2002 – Rameau en 10 CD – appréciation : Recommandé

« L’interprétation a fait date dans l’histoire du disque et reste encore aujourd’hui sans grande concurrence. Elle offre un remarquable plateau de jeunes solistes, fort impliqués dans le drame, et d’une diction irréprochable. Quant à l’orchestre, ici souple et animé, il brille de tous ses feux. »

 Opéra International – avril 1993 – appréciation 3 / 5

« Si, du point de vue de l’orchestre et des choeurs, William Christie propose aujourd’hui une lecture plus fouillée et plus colorée, mène de façon exemplaire les ensembles et parvient à un style vocal beaucoup plus homogène, l’ensemble des solistes a tendance à étriquer le propos…Le passage au disque rend mieux justice aux qualités musicales de la Télaïre d’Agnès Mellon…Howard Crook est à son habitude souple, élégant, stylé, mais ne nous touche pas un instant. Plus intéressant le Pollux de Jérôme Corréas qui sait être à la fois héroïque et expressif…Véronique Gens confirme des qualités vocales etr dramatiques avec une Phébé très fortement affirmée, à la voix généreuse et solide. Mark Padmore incarne un Grand Prêtre correct mais sans noblesse. »