Antonio CESTI

Pietro Antonio ou Marc’Antonio CESTI (*)
5 août 1623 (Arezzo) – 14 octobre 1669 (Florence)

 

ALESSANDRO VINCITOR DI SE STESSO
L’ARGIA
CESARE AMANTE ou LA CLEOPATRA
LA DISGRAZIE D’AMORE
LA DORI OVVERO LO SCHIAVO REGIO
LA MAGNANIMITA D’ALESSANDRO
livret de Francesco Sbarra – représenté à Innsbruck, les 4 et 11 juin 1662
NETTUNO E FLORA FESTEGGIANTI
dramma musicale per introduttione al gran balletto – livret de Francesco Sbarra – représenté à Vienne, le 12 juillet 1666 – avec une musique de ballet de Johann Heinrich Schmelzer – cette représentation s’inscrivait dans le cadre des fêtes destinées à célébrer le mariage de l’empereur Léopold Ier avec l’infante Marguerite d’Espagne. Celle-ci n’arriva toutefois à Vienne qu’en décembre 1666.
ORONTEA
IL POMO D’ORO
SEMIRAMIDE
IL TITO
VENERE CACCIATRICE

 

Né en 1623 à Arezzo, enfant, il chante dans le chœur de la cathédrale et de l’église S. Maria delle Pieve.

En 1637, à quatorze ans, il entre dans l’ordre franciscain des Minori conventuali, puis poursuit sa formation musicale à Rome auprès d’Abbatini et de Carissimi, avant de devenir, à partir de 1646, maître de musique et organiste au séminaire de Volterra où il est ordonné prêtre et fait la connaissance de Salvator Rosa avec qui il correspondra.

Dès 1650, il s’attire les foudres de la hiérarchie pour avoir chanté dans Giasone de Cavalli, ce qui ne l’empêche pas de faire représenter son premier opéra Alessandro vincitor di se stesso à Venise en 1651, puis Cesare amante.

En 1652, il effectue son premier séjour à Innsbrück, où il est nommé maître de chapelle de la Chambre par l’archiduc Ferdinand Charles. Innsbruck avait été la dernière des résidences habsbourgeoises à succomber aux charmes de la manière italienne. Son retard fut promptement comblé. Cesti forme des castrats, dicte la mode en imposant les canons vénitiens. Il reprend son Cesare amante sous le nom de la Cleopatra, puis compose l’Argia, en 1655, en l’honneur de Christine de Suède, l’Orontea, en 1656, et la Dori, en 1657.

De 1657 à 1662, il conserve sa charge officielle à Innsbruck, mais passe le plus clair de son temps à Rome, où il occupe une charge de chantre à la Chapelle Sixtine, tout en prenant d’importantes libertés avec les congés que le Pontife lui accorde. Il échappe de peu à l’excommunication à cause d’une absence trop prolongée de la Ville éternelle, et de cantates parfois licencieuses. Il est ainsi à Florence en 1661 pour chanter le rôle-titre de Ercole in Tebe de Melani. Seule une intervention personnelle de l’Empereur lui évite le châtiment. Le musicien a des appuis, très haut placés. Les princes d’Europe aiment sa musique, mais pas seulement. Cesti, comme les grands artistes du XVIIe siècle, ne se cantonne pas au simple rôle de compositeur rivé à son écritoire : il chante, et surtout, il sait être ordonnateur de fêtes.

De 1662 à 1665, il effectue son second séjour à Innsbruck, et y fait représenter La Magnanimita d’Alessandro. Il compose aussi des cantates sur des textes de Giovanni Filippo Apolloni et Francesco Sbarra, poètes officiels de la cour d’Innsbruck.

Cesti est nommé Vice-Kapellmeister à la cour impériale de Vienne, et compose Il Tito en 1666, représenté à Venise, Nettuno e Flora, Le Disgrazie d’amore, la Semirami, et le célèbre Il Pomo d’oro, en juillet 1668, pour célébrer l’anniversaire de l’impératrice, avec un faste exceptionnel (vingt-cinq décors différents).

Cesti retourne en Toscane pour y mourir le 14 octobre 1669.

(*) De son vrai nom Pietro Cesti, il prit le prénom de Marc’ Antonio Cesti. Marc est une allusion à son titre de marquis, et Antonio son nom religieux (frère Antonio d’Arezzo).
Marc’Antonio CESTI ou juste Antonio CESTI ? La vérité penche vraisemblablement vers la seconde option, selon cette source (en italien). Merci à Francesca F. pour son signalement.