Denis-François TRIBOU

Denis-François TRIBOU
vers 1695 – 14 janvier 1761 (Paris)
haute-contre

Denis-François Tribou

 
Il fit des études littéraires au collège Louis-le-Grand.
Il fit ses débuts à l’Opéra le 13 novembre 1721 lors d’une reprise de Phaëton, dans le rôle du Soleil, puis, en décembre, celui de Phaëton.
Il reprit les rôles de Cochereau qui avait pris sa retraite en 1719. Il était réputé dans les rôles tragiques, mais montra qu’il pouvait aussi exceller dans des rôles plus légers.
En 1730, il fut mêlé malgré lui à la mort d’Adrienne Lecouvreur, comme le raconte Barbier dans son Journal.
Il quitta l’Opéra en 1741 avec une pension de 1 500 livres, et devint théorbiste de la musique du roi, charge dans laquelle il fut remplacé par Pierre Jélyotte en 1753.
En 1750, on le remarque comme danseur dans un ballet-pantomime, Mignonette, sur le théâtre des Petits Appartements, puis, en 1751, comme acteur dans L’Impromptu de la Cour de marbre, au château de Bellevue.

On a dit de lui :

  • Jean-François Marmontel

L’épicurien Tribou, disciple du P. Porée et l’un de ses élèves les plus chéris, depuis acteur de l’Opéra, et après avoir cédé la scène à Jélyotte, vivant libre et content de peu, était charmant dans sa vieillesse par une humeur anacréontique qui ne l’abandonnait jamais. C’est le seul homme que j’aie vu prendre congé gaiement des plaisirs du bel âge, se laisser doucement aller au courant des années, et dans leur déclin conserver cette philosophie verte, gaie et naïve que Montaigne lui-même n’attribuait qu’à la jeunesse.

  • Journal de Barbier – mars 1730

Il y a trois ou quatre mois qu’on a conté une histoire dans Paris, qu’un abbé (Bourot) avait écrit à la Lecouvreur qu’il était chargé de l’empoisonner et que la pitié lui faisait donner cet avertissement. Les uns ont dit que c’était avec un bouquet, les autres que c’étaient des biscuits. On réveille à présent cette histoire et l’on ne soupçonne pas moins que la Duchesse de Bouillon, fille du prince de Sobieski, qui est folle de Tribou, acteur de l’Opéra, quoiqu’elle ait pour amant le comte de Clermont, mais il faut. qu’il souffre cela. On dit que Trihou aimait beaucoup la Lecouvreur et que voilà la querelle.

  • Le Mercure – mars 1737

L’Académie donna, le dernier dimanche de carnaval et le Mardi Gras, deux représentations de l’Europe galante, suivies du divertissement de Pourceaugnac, pièce très comique et très convenable pour le temps qu’on l’a. donnée. Le sieur Tribou y a joué le principal rôle avec de grands applaudissemens et très bien mérités du public, qui ne connaissait pas encore tous ses talens. Il savait très bien qu’il est le plus parfait modèle de la déclamation lyrique dans le grand cothurne ; mais il ne croyait pas que dans le genre comique et badin on pût porter la précision et la finesse de l’action aussi loin.

  • Pierre-Louis Daquin de Château-Lyon – Siècle littéraire de Louis XV – 1754

M. Tribou, proposé comme un modèle pour l’action et pour la déclamation, brillait surtout par l’enjouement qu’il répandait sur certains rolles, dans lesquels il faisait un plaisir infini. Ne rendait-il pas à merveille celui du maître de chant dans les Fêtes vénitiennes ? Il n’est pas sûr qu’on pût le faire mieux que lui ; mais où il triomphait, c’était surtout dans Cariselli, petit ballet bouffon. Lully, auteur de cet ouvrage, avait joué plusieurs fois ce rôle devant Louis XIV, au grand contentement de la cour. M. Tribou assaisonnant le même rôle de toutes les plaisanteries imaginables, a de nos jours ressuscité Cariselli, à la grande satisfaction de Paris.

  • Castil-Blaze dans La Revue de Paris – 1836

Tribou, l’épicurien, disciple du père Porée et l’un de ses élèves les plus chéris, avait cédé sa place de première haute-contre à Jéliotte. Vivant libre et content de peu, Tribou devint charmant dans sa vieillesse, son humeur joyeuse ne l’abandonna jamais. Il prit congé gaiement des plaisirs du jeune âge, se laissant aller doucement au courant des années, et dans leurs délices conservant cette philosophie verte, gaie et naïve, que Montaigne lui-même n’attribuait qu’à la jeunesse.




Rôles :
Phaéton (Lully) : le Soleil, Phaéton
Les Fêtes de Thalie (Mouret) : Léandre
Persée (Lully) : Mercure
Renaud (Desmarets) : Renaud, prince croisé
Les Saisons (Lullj et Collasse) : Zéphyr, Aquilon
Les Fêtes grecques et romaines (Colin de Blamont) : Amyntas, Eros, Tibulle
Pirithoüs (Mouret) : la Discorde, Pirithoüs
Thétys et Pélée (Collasse) : le Soleil, Mercure
Amadis de Grèce (Destouches) : un Matelot
Armide (Lully) le Chevalier danois
Les Ages (Campra) : Artémise, gouvernante de Florise, Damon
L’Europe Galante (Campra) : Octavio
Acis et Galatée (Lully) Acis
Atys (Lully) : Atys
Les Elé­ments (La Lande et Destouches):
Mercure, Arion, Vertumne. Les Fêtes de l’Eté (Monteclair) z le Printemps. La Reine des Péris (Aubert): l’Eu­phrate. Téiégone (La Coste) : le Grand-Prêtre de Minerve. Le Ballet sans titre: Apollon, Eraste. Les Stra­tagèmes de l’Amour (Destouches) limante, rival d’Iphis. Les Amours des Dieux (Mouret): un Faune Apollon. Le Jugement de Péris (Ber­tin): Arcas. Médée et Jason (Salo­mon): Jason, un Corinthien, un Ma­telot, une Furie. Proserpine (Lulli) Alphée. Roland (Lulli): Médor. Les Amours de Pro tée (Gervais): Triton. Bellérophon (Lulli): Bellérophon. Hypermnestre (Gervais): Lyncée. Orion (La Coste): Orion, fils de Neptune. La Princesse d’Elide (Vil­leneuve): Tersandre, prince d’Ar­gos. Tarsis et Zélie (Rebel et Fran­coeur): Tarsis, du sang de Pénée.
Lus Amours dus Dieu.: (Quinault)
Adonis, L,lnus. Hdsione (Campra)
Tdlamon, Les Nouveaux Fragments:
Palémon. Tancrdde (Campra): un Sage enchanteur, un S y ivain. Thd­sdœ (Lulli): Thésée. A lcyone (Ma­rais): Céyx. Le Carnaval et la Folie (Dcstouches) z Plutus, le Professeur de Folie. Pyrrhus (Rover): Acarnas, prince du sang de l’yrrhus. Télé-maque (Destouches): Télémaque. Amadis de Gaule (Lulli): Amadis. Endvmion (Colin de Blâmant): En­dymion. Idomdnée (Campra): Ida­mante. Les Fêtes Vénitiennes (Cam­pra): Eraste, le Maître de musique. Les Sens (Mouret) z le Soleil, Proté­silas, Bacchus. Callirhoé (Destou­ches): Agénor. Byblis (La Caste) Tphis, prince d’Ionie. Isis (Lulli) Mercure. Jephté (Monteclair): Arn-mon. prince des Ammonites. Les Caractères de l’Amour (Colin de
Blttmont): Arsame, prince africain, amant d’Elvire. L’Empire de L’A­
>nour (Brassac) z l’Amour, Zélindor, roi des Génies du feu. Hippolyte et Aride (Rameau): Hippolyte. Issé ~ Destouches): Apollon. Omphale
Les Fêtes nou­Iphigénie en Tau­ride (Desmarets) : Pylade. Philomèle ~ La Caste): Athamas. Achille et didat’nle (Campra): Ulysse. Les lttdus Galantes (Rameau): Taenias, prince persan. Scanderberg (Rebel
•t Prancoeur): Scanderberg, prince d’Albanie. Les Romans (Nieil):
Iphis, Léon, Lindor. Les Voyages de VAmour (Boismortier): l’Amour dé­guisé en Tyrien. Cadmus et Her­mione (Lulli): l’Envie, la Nourrice d’Hermione. Castor et Pollux (Ra­meau) z Castor. Le Triomphe de l’Harn2onie (Grenet): Orphée, Hylas. Le Ballet de la Paix (Rebel et Fran­coeur) z Iphis, Mercure. Alceste, ou le Triomphe d’Alcide (Lulli) z Ad­mète. Zaïde (Rayer): Almansor, prince de la maison des Abencéra­ges. Les Amours du Printemps (Co­~in de Blâmant): Zéphyr.