Pietro TORRI

Pietro TORRI
vers 1650 (Peschiera, près du Lac de Garde) – 6 juillet 1737 (Munich)

 

ADELAIDE
livret d’Antonio Salvi – représenté au théâtre de cour de Munich, le 18 octobre 1722 – ce fut la première composition sur le livret de Salvi qui fut utilisé notamment par Haendel pour Lotario – chorégraphie de Luigi Dupen
AMADIS DE GRECIA
L’AMBIZIONE FULMINATA
représenté à Munich
L’AMOR D’AMICO VINCE OGNI ALTRO AMORE
représenté au théâtre de cour de Munich le 12 octobre 1721
ASTIANATTE
représenté à Munich le 12 octobre 1716
LA BAVIERA
BRISEIDE
représenté à Hanovre durant le carnaval 1696
CATONE IN UTICA
livret de Pietro Metastasio – représenté à Munich en 1736
CIRO
représenté à Munich en 1733
EDIPPO
tragedia per musica – livret de Nicolò Sebastiano Biancardi dit Domenico Lalli – commandé par Charles Alberte, duc de bavière, pour l’anniversaire de Marie Amélie, électrice de Bavière – représenté le 22 octobre 1729, sur le théâtre de cour de Munich, dans des décors de Nicolo Stuber – avec Carlo Broschi, dit Farinelli, dans le rôle-titre, Faustina Bordoni (Giocasta), Elisabetta Casolani (Ismene), Agostino Galli (Filoteto), Francesco Cignoni (Meneceo), Giovanni Perprich (Sorete), Bortolo Strapparapa (Corifo) – chorégraphie de Carlo Dubreil – costumes d’Emile Deschamps – livret édité par Lukas Straub, conservé à Milan
ENONE
L’Enone gelosa – pastorale per musica – représenté à Crema en 1698 – reprise à Bruxelles le 12 octobre 1705 – distribution : Ubaldesca Salvi Sironi (Enone), Gaetano Fracassini (Paride), Catina Azzolini (Licori), Antonio Tornieri (Fileno), Paolo Cravani (Liso), Giovanni Battista Vitali (Satiro) – livret édité par Agostino Zanni, conservé à la Biblioteca del Conservatorio di Musica Giuseppe Verdi de Milan
L’EPAMINONDA
représenté à Munich en 1727
EUMENE
représenté à Munich le 14 juillet 1720
GRISELDA
représenté au Hoftheater de Munich le 12 octobre 1723 – avec Faustina Bordoni dans le rôle-titre
L’HOMME ENDORMI
représenté à Namur le 17 mai 1712
L’INNOCENZA DIFESA DAI NUMIDI
représenté à Munich le 8 octobre 1715 – autre titre Ismene
IPPOLITO
représenté à Munich en 1731
LUCIO VERO OSSIA IL VOLOGESO
dramma per musica en trois actes – livret d’Apostolo Zeno – représenté à Munich le 12 octobre 1720 – repris dans une version révisée au Kurfürstliches Hoftheater de Munich le 3 janvier 1723
MEROPE
représenté à Munich le 12 octobre 1719 – reprise le 24 janvier 1723 dans une version révisée
NICOMEDE
représenté au théâtre de cour de Munich en octobre 1728 – avec les castrats Carlo Broschi dit Farinelli (Nicomède) et Antonio Bernacchi – reprise à Milan, en 1728, avec Carlo Broschi dit Farinelli (Nicomède) et Faustina Bordoni
GLI ORACOLI DI PALLADE E DI NEMESI
introduction à un tournoi – exécutée à la cour de Munich, devant l’empereur Léopold, Ier, l’impératrice Eleonora Maddalena Teresa, le 6 février 1690 – livret édité par Giovanni Jecklino, à Munich, conservé à la Biblioteca Nazionale Braidense de Milan
LE PERIPEZZE DELLA FORTUNATA O IL BAJAZETO
représenté à Bruxelles, en janvier 1695, à l’occasion des noces de l’électeur de bavière Maximilien-Emmanuel, nommé gouverneur des Pays-bas par le roi d’Espagne Charles II, avec Thérèse-Cunégonde Sobieska, fille du roi de Pologne Jean III – reprise possible à Liège en 1716, à la demande du prince-évêque Clément-Joseph de Bavière, frère de Maximilien-Emmanuel.
I PREGGI DELLA PRIMAVERA
représenté à Leuchtenberg près Munich, en 1691
LE RÉCIPROQUE
représenté à Valenciennes en 1714
TORNEO
représenté à Leuchtenberg, près Munich, le 30 janvier 1702
LE TRIOMPHE DE LA PAIX
VENCESLAO
représenté à Munich le 12 octobre 1725

 

« C’est à Peschiera del Garda, près de Vérone, que Pietro Torri voit le jour, vers 1650. On ignore tout de sa formation musicale, jusqu’à son entrée comme maître de chapelle à la cour de Bayreuth en 1684. Cinq ans plus tard, il est au service de Maximilien-Emmanuel de Bavière : c’est auprès de ce musicien et mécène exceptionnel qu’il accomplira toute sa carrière. Lorsque Maximilien-Emmanuel est choisi comme gouverneur des Pays-Bas espagnols en 1692, Torri l’accompagne à Bruxelles, avec le titre de maître de chapelle. En 1699, à la mort de Joseph-Ferdinand de Bavière – fils de Maximilien-Emmanuel et héritier présomptif de la couronne d’Espagne –, le gouverneur quitte Bruxelles pour regagner Munich. Maximilien-Emmanuel qui, pour soutenir les droits de son héritier à la couronne d’Espagne, avait combattu les armées de Louis XIV, change alors de camp. Il se range aux côtés du roi de France et défend les intérêts du duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV et, par ailleurs, neveu de Maximilien-Emmanuel. Ce dernier est alors mis au ban de l’Empire et se retrouve dans une situation délicate qui le contraint à revenir à Bruxelles en octobre 1704. Pour autant, Maximilien-Emmanuel ne renonce pas au plaisir de la musique et se fait accompagner par ses musiciens, dans toutes ses errances qui le conduisent à Mons, à Compiègne, à Suresnes, à Saint-Cloud, puis à Namur et à Luxembourg. Torri travaille non seulement pour Maximilien-Emmanuel, mais aussi pour son frère Joseph-Clément, prince-électeur de Cologne, puis de Liège, lui aussi exilé et lui aussi mélomane passionné. Joseph-Clément se fixe à Lille, puis à Valenciennes où il se fait aménager un théâtre. L’exil des deux frères prend fin en 1715 : Maximilien-Emmanuel, toujours accompagné de Torri, rentre alors définitivement à Munich, où le compositeur meurt en 1737.

Durant toutes ces années d’exil, Torri composa de nombreuses œuvres, non seulement des cantates « da camera », mais aussi des opéras profanes, ainsi que des oratorios sacrés destinés spécifiquement à être chantés durant le Carême. Tant en quantité qu’en qualité, le corpus d’oratorios laissé par Torri est le plus important avant l’avènement d’Haendel. La plupart sont écrits sur des livrets italiens, mais deux au moins ont été composés sur des livrets français : ils constituent l’acte de naissance de l’oratorio dramatique français. Le librettiste du Martyre des Maccabées est inconnu, mais il doit s’agir de François Passerat, secrétaire personnel de Maximilien-Emmanuel, puis de son frère Joseph-Clément. Par son sujet, l’œuvre relève à la fois de la tragédie biblique et de la tragédie sainte : en effet, les frères Maccabées sont, avec les saints Innocents, les seules figures de l’Ancien Testament à avoir été reconnues comme saints par l’Église catholique romaine. »

(Festival Musical de Namur – 2007)

 

Pietro Torri avait épousé Marie-Anne-Christine Rodier (1673-1731), sœur du danseur et chorégraphe François Rodier, maître de ballet de la cour de Bavière en 1683.