CD Il Tigrane

LA VIRTU TRIONFANTE DELL’AMORE E DELL’ODIO OVERO IL TRIGRANE

 

COMPOSITEUR

Antonio VIVALDI

LIBRETTISTE

Francesco Silvani

ORCHESTRE Savaria Baroque Orchestra
CHOEUR
DIRECTION Pal Nemeth

Mitridate Timothy Bench ténor
Tigrane Artur Stefanowicz contre-ténor
Cleopatra Monika Gonzalez soprano
Oronte Zsolt Molnár baryton
Apamia Ildikó Szakács soprano
Clearte Barnabás Hegyi contre-ténor
Arbante László Jekl basse

DATE D’ENREGISTREMENT 1er au 5 août 2004
LIEU D’ENREGISTREMENT Budapest – Studio Hungaroton
ENREGISTREMENT EN CONCERT non

EDITEUR Hungaroton Classic
DISTRIBUTION Intégral
DATE DE PRODUCTION 25 janvier 2005
NOMBRE DE DISQUES 1 (acte II, d’Antonio Vivaldi))
CATEGORIE DDD

  Critique de cet enregistrement dans :

Opéra International – juin 2005 – appréciation 2 / 5

« …La découverte aurait pu être particulièrement intéressante elle reste en définitive plutôt marginale, en raison du niveau de l’interprétation. Si l’orchestre est honorable, le chant est bien moyen voire médiocre. Oronte est un baryton qui voudrait se prendre pour une basse, Clearte un contre ténor dont la participation est ici ‘ heureusement ‘ anecdotique, la basse Arbante ayant encore moins à chanter. Les sopranos, en rien passionnantes, et le ténor s’en sortent un peu mieux Le contre-ténor distribué dans le rôle-titre est doté d’un timbre aigre et d’une voix inégale aux aigus forcés et aux graves engorgés, qui semble à plusieurs reprises sur le point de craquer. La réverbération utilisée sur les voix et d’indéniables efforts ‘ que l’on entend ‘ n’y peuvent rien, jamais un élan ne nous emporte et l’on est finalement assez content d’arriver au bout du disque. »

Classica – juin 2005 – appréciation 8 / 10

« La virtu trionfante dell’amore e dell’odio ovvero Il Tigrane » est un opéra en trois actes, sur un livret de Francesco Silvani, qui fut représenté au Teatro Capranica de Rame, lors du séjour de Vivaldi pendant le carnaval 1724, avec selon la règle papale des castrats dans les rôles féminins. Il en subsiste le livret, ainsi que, miraculeusement, l’acte II manuscrit composé par Antonio Vivaldi. Comme cela était souvent le cas, d’autres compositeurs se chargèrent de l’acte I et de l’intermezzo (Benedetto Micheli), et de l’acte III (Nicola Romaldi), mais la musique en est perdue. Pour les représentations de 2004 à Budapest, et puis Londres, Pàl Németh reconstitua le premier acte en puisant dans le corpus vivaldien. Dans ‘t enregistrement seul l’authentique acte II composé par Vivaldi est repris. Le personnage de Tigrane, récurrent dans l’opéra baroque est repris de Plutarque : souverain d’Arménie, il tombe amoureux de Cléopâtre, fille de Mithridate, roi du Pont. Après des péripéties pendant lesquelles Tigrane s’engage sous un pseudonyme dans l’armée de Mithridate, Tigrane épousera Cléopâtre et réunira les deux royaumes. On ne saura si les actes extrêmes avaient la même force que celui placé sous la responsabilité deVivaldi, mais on tient là un ensemble parfaitement organisé et équilibré, alternant les arias de bravoure et les cantabile, et mené avec dynamisme et raffinement par Pâl Németh. Avant tout, l’enregistrement vaut pour un splendide plateau vocal, dominé par le contre-ténor Artur Stefanowicz, timbre riche, tessiture ample et technique irréprochable, et par le beau soprano de Mônika Gonzàlez. Certains airs d’Il Tlgrane figurent à juste titre aurépertoire de bravoure vivaldien, tel « Fara la mia spada ». Mais beaucoup d’autres sont de même intérêt à commencer par le rare duetto de CIéopâtre et Tigrane «Ahi, partenza », ou, encore dOrante, « Se bascio d’adorare ». A découvrir. »

Diapason – mai 2005 – appréciation 3 / 5

  « D’Il Tigrane, pasticcio de 1724 pour le Capranica de Rome, sur un livret de Francesco Silvani, n’est préservée que la contribution vivaldienne de l’acte II. Elle a connu, en temps modernes, un destin atypique : improbable exhumation en Arménie en 2001, à l’Opera d’Erevan, pour célébrer Tigrane, héros du pays, avant que Pal Nemeth ne le joue à Budapest en 2003, puis reconstitue en 2004 l’opéra complet ‘ en l’occurrence, une chimère bricolée avec des airs de Vivaldi. N’ont ici été gravés que les neuf airs conservés, le duetto d’origine et les récitatifs. Les tessitures sont respectées, hormis celle d’Oronte, tenue à la création par un castrat alto, ici transposée pour baryton.

L’interprétation de Nemeth est porteuse de ces insidieuses effluves qui laissaient à penser, il y a encore dix ans, que Vivaldi ne savait pas écrire pour l’opéra. Récitatifs statiques et tristes, malgré un effort laborieux de diversification de la basse continue. Contre-ténor catastrophique dans les deux airs du rôle-titre. Ni facilité ni justesse (« Solca il mare nel perigilo »), ni timbre ni jeu (« Mi vedrai con lieta fronte »). Son rival Oronte, à la prononciation problématique, frise l’insignifiance dans l’air de fureur « Fara lamia spada », là où un Jaroussky serait irrésistible. Curieux tempo de Largo pour la déclaration d’amour de Mitridate, honnête ténor, dans « Care pupille », bien connu en Allegro dans Gloria e Imeneo. Dans son air de rage « Tï lascio, o cor ingrato », Apamia s’implique peu, abandonnée par un orchestre sans impulsion dynamique. Seule consolation, l’inégale Cleopatra de Monika Gonzalez, trop neutre dans l’air désespéré « Squarciami pure il seno » qui mériterait une actrice à la Anna Giro, mais touchante dans « Lasciera l’amata salma’, illustration de l’ivresse amoureuse, et surtout « Qui mentre mormorendo », où la métaphore du murmure des vagues confiée aux archets signe le grand Vivaldi. A connaître seulement pour débusquer et savourer les nombreux auto-emprunts. »