Heinrich SCHÜTZ

Heinrich SCHÜTZ
14 octobre 1585 (Köstritz) – 6 novembre 1672 (Dresde)

 

Heinrich Schütz - remerciements à Tassos Dimitriadis

DAFNE
ORPHEUS UND EURIDICE
opéra-ballet dans le style français – 1638 – livret seul conservé – partition perdue

 

Compositeur allemand, figure majeure de la musique baroque allemande au XVIIe siècle. Né à Köstritz (Saxe), il fut l’élève, à Venise, du compositeur italien Giovanni Gabrieli, entre 1609 et 1612. De 1617 jusqu’à sa mort, il fut maître de chapelle à Dresde. Pendant la guerre de Trente Ans (1633-1645), il se retira à la cour de Copenhague. Après une vie d’errance, il mourut à Dresde en 1672.

Fortement influencé par le compositeur Claudio Monteverdi lors d’un séjour en Italie, en 1628, Schütz sut admirablement combiner l’art de la musique italienne (les chœurs multiples de Venise, l’utilisation de groupes d’instruments et de groupes vocaux en écho et, bien sûr, l’opéra) avec la polyphonie allemande de la Renaissance. Son œuvre fut le point de départ de l’ensemble de la musique religieuse allemande de l’âge baroque. Parmi ses œuvres vocales les plus importantes, on trouve les Symphoniae Sacrae (1629, 1647 et 1650), les Kleine geistliche Konzerte (1636 et 1639), des motets, des oratorios et les trois Passions austères écrites à la fin de sa vie (1664, 1666, 1668).

Schütz étendit considérablement l’éventail des formes de la musique sacrée allemande en y introduisant, au-delà des motets et des messes traditionnelles, des formes originales comme les grands psaumes, avec accompagnement instrumental, dans le style vénitien (les Psaumes de David, 1619), des œuvres de formes combinées comme les Musikalische Exequien (1636), écrites pour les funérailles du prince Heinrich Posthumus de Reus, des œuvres vocales pour solistes utilisant le nouveau style monodique développé par l’opéra italien (Symphoniae Sacrae) et des œuvres sacrées narratives, et dramatiques, comme la Résurrection (1623) et les trois Passions. Son évolution stylistique au cours de ses quelque soixante années d’activité, des œuvres modernistes et somptueuses de son apprentissage vénitien à la simplicité de ses dernières œuvres, comme le Magnificat (1671) chanté en allemand, montre bien la voie qu’allait prendre la musique sacrée allemande au XVIIIe siècle, pour mener aux magnifiques cantates et passions de Jean-Sébastien Bach. (Encyclopédie Microsoft Encarta)