La Dirindina

COMPOSITEUR Domenico SCARLATTI
LIBRETTISTE Girolamo Gigli
ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR NOMBRE LANGUE FICHE DÉTAILLÉE
1968 Riccardo Muti Bismark Beane 3 (LP) italien
1968 Riccardo Muti Nuova Era 2 italien
1985 1994 Fabio Maestri Bongiovanni 1 italien
2007 2012 Federico Guglielmo CPO 1 italien

Vidéo

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
1995 Riccardo Cirri Hardy Classic Video

DVD

ENREGISTREMENT ÉDITION DIRECTION ÉDITEUR FICHE DÉTAILLÉE
1995 2013 Riccardo Cirri Bongiovanni

 

Farzetta in due parte, court intermède comique, destiné à une représentation de Amleto, de Domenico Scarlatti, au Teatro Capranica pour le carnaval de 1715. La pièce, jugée trop ironique pour la censure papale, fut remplacée au dernier moment par une autre intermède pastoral jugé moins insolent.
Argument

Un maître de chant, barbon libidineux (Don Carissimo, basse) et un castrat (Liscione) se disputent les charmes de la Dirindina (soprano), la jeune élève.

Cet intermède bouffe de Domenico Scarlatti met en scène Don Carissimo, vieux maître de musique aigri, sa pupille Dirindina, et le castrat Liscione, dont elle feint d’être amoureuse, pour se moquer du barbon. Les situations cocasses permettent de critiquer le fonctionnement de l’opéra seria de l’époque : les chanteurs étaient choisis pour leur protecteur et non pour leur talent, et les cantatrices pour les faveurs qu’elles accordaient…

 

Livret en français disponible sur livretsbaroques.fr

Représentations :

Innsbruck – Schloss Ambras – Spanischer Saal – 11, 13 août 2012 – Academia Montis Regalis – dir. Alessandro de Marchi – mise en scène Christoph von Bernuth – avec Marie-Sophie Pollak (Dirindina), Stefano di Donato (Don Carissimo), David Hansen (Liscione)

Anaclase

« Quatre personnages (dont trois chantés) animent cette Dirindina : une jeune fille amoureusement choyée par un vieux maître de chant qui pour elle nourrit sans doute autant de projets de carrière que de désirs d’alcôve, ledit barbon de soupirant, enfin son jeune élève, fringant artiste dont la virtuosité déjà fait ombre à la vieille gloire, autrement dit métaphore des charmes et de la puissance de la jeunesse quant à l’affaire libertine dont il est nettement question ; la maman de la belle est également présente sur le plateau (rôle muet), ici gentille matrone plus complice rêveuse d’éventuelles frasques d’autrefois que féroce duègne castratrice.

Pour mettre en scène cet argument – autant rebattu que délectable, dont sans doute les ressources demeurent inépuisables -, Christoph von Bernuth recourt à un dispositif d’une saine simplicité qui intègre jusqu’au public dans la représentation d’une leçon de chant savoureusement inconvenante. Rien de plus qu’une étroite estrade, un fauteuil, un lutrin et une épinette flanquant un écritoire ; rien de tel qu’une austère cotte sur une Dirindona improbable, un uniforme « dix-huitièmiste » de conquérant antiquement casqué pour Liscione, un décolleté (bien sûr) irrésistible pour Dirindina, un costume démodé pour Don Carissimo (quel nom !) et, surtout, qu’une direction d’acteurs au cordeau pour théâtraliser le monde du chant, de son enseignement, de ses jeux de séduction et des carrières qu’il laisse miroiter, posant efficacement une intrigue sentimentalo-professionnelle qui dans l’assemblée provoque, plus sûrement que des phrases élégamment conduites, d’exquis hoquets.

Aussi le maître d’œuvre n’a-t-il pas manqué de précisément caractériser ses protagonistes. Ainsi du docte vieillard sur les traits duquel s’accumulent les tics des professeurs de chant, d’ailleurs plus ou moins gourous, que chaque chanteur connaît forcément, même malgré lui. Ainsi de la gamine gâtée rendue presque disgracieuse par la profusion d’innombrables caprices et bouderies. Ainsi du fringant castrat, escogriffe dûment perruqué-poudré recouvrant de bas rouges ses mollets pour en plus certainement révéler le galbe qu’à les laisser nus, arborant force manières délicates qui contrastent avec des poses assez indignement suggestives. Ainsi, pour finir, de l’affreuse maman, épouvantail d’entremetteuse à l’enthousiasme tricoteur et aux sourires indiscrètement entendus, que campe… un homme (eh oui !).

Au pupitre, nous découvrons un Alessandro De Marchi plus chambriste que jamais dont l’Academia Montis Regalis opère cette fois en petite formation (sept musiciens), sans déroger à l’intimité du spectacle – de ses proportions comme de son sujet. On admire au passage la grande pertinence d’un montage musicl précieux, puisque les différentes parties sont précédées de prologues remarquablement construits. Liscione fait son entrée par une aria brillantissime de Broschi, donc postérieure à La Dirindina, ce qui d’emblée impose la jeunesse face au quasi-madrigal de Caccini, vieux d’un siècle, qu’entonne le vieil homme. De même interviennent deux des concerti imaginés par Avison à partir des sonates pour clavier du fameux Napolitain de Madrid : c’est à la fois rendre ingénieusement compte de la pratique du pastiche et prendre activement en considération l’histoire de l’interprétation jusqu’à la perception actuelle de la chose dite « baroque », mais encore mettre en abîme la question de la légitimité, sinon de l’authenticité, essentielle à la pièce elle-même. De fait, une inversion délicieuse pousse plus avant encore l’extrême raffinement de ce jeu, le onzième concerto du Britannique affirmant une mélancolique gravité qui « contrepointe » la légèreté de l’ouvrage, a contrario des intermezzi comiques dont faisait usage la veine seria.

Encore fallait-il réunir une distribution capable de relever le gant de cette sympathique dérision qui n’est envisageable qu’avec une conduite vocale infernalement sûre. Et c’est chose faite ! Outre le soprano Marie-Sophie Pollack qui possède la fraîcheur nécessaire au rôle-titre et l’agilité de mise, La Dirindina compte le grain prégnant de Donato di Stefano en Don Carissimo qui, outre d’incarner une truculente baderne, livre un Caccini tendrement émouvant, et la souplesse éblouissante du contre-ténor David Hansen, Liscione de haute volée (pour ne pas dire « voltige »). Une complicité communicative rassemble comédien (Alessandro Baudino en dame mère), chanteurs, instrumentistes, chefs et spectateurs dans le fol entrelacs d’allusions sensuelles qui domine ce conte immoral. »
Houston – Hobby Center for the Performing Arts – 24 septembre 2010 – Pasadena – San Jacinto College – Central Campus – Corbin Recital Hall – 27 septembre 2010 – Ars Lyrica Houston – mise en scène Tara Faircloth – avec Jamie Barton (soprano), Brian Shircliffe (baryton), Joseph Gaines (ténor)

Spolète – Teatro Caio Melisso – 21, 22, 23 septembre 2007 – dir. Andrea Amarante – mise en scène Alessio Pizzech

Suse – Cortile dei chiostri del Convento di San Francesco – Festival Internazionale della Musica Torino-Milano – 8 septembre 2007 – L’Arte dell’Arco – dir. et violon Federico Guglielmo – avec Marina Bartoli (soprano), Makoto Sakurada (ténor), Giulio Mastrototaro (baryton)

Teatro di San Nicolò – 12 août 2006 – Enseble Strumentale dell’OTLiS – Orchestra del Teatro Lirico Sperimentale di Spoleto – direction et clavecin Andrea Amarante – mise en scène Alessio Pizzech – avec Federica Giansanti (Dirindina), Omar Montanari (Don Carissimo), Enrico Iviglia (Liscione)

Belcanto Festival Dordrecht – Theatre Kunstmin – 3, 5 septembre 2004

Naples – Foyer del teatro di San Carlo – 2004 – Orchestra da camera del Teatro di San Carlo diretta da Ivano Caiazza – avec Valeria Attianese (Dirindina), Rosario Natale (Don Carissimo), Giovanni Iaforte (Liscione) vidéo intégrale

Opera Restor’d – 2000

Abbaye de Corbigny (Nièvre) – 4 août 1999 – Dijon, Hôtel Legouz de Gerland – 6, 7, 8 août 1999 – l’Ensemble XVIII – Musique des Lumières – dir. Jean-Christophe Frisch

Naples – Teatro San Carlo – saison 1984/85 – dir. Herbert Handt – mise en scène De Simone – décors et costumes Nicola Rubertelli – avec Andrea Snarski, Antonella Manotti, Daniela Mazzuccato, Max René Cosotti.

Teatri di Amelia, Narni e Terni – Estate Musicale Amerina – 1985 – dir. Fabio Maestri – mise en scène Giorgio Gatti – avec Kate Gamberucci, Giorgio Gatti, Gianfranco Mari

Orchestre de la Radiotélévision suisse italienne – 1985 – dir. Francesco Degrada – avec Silvia Baleani (Dirindina), Enrico Fissore (Don Carissimo), Gianfranco Mari (Liscione)

Naples – Teatro Sa Carlo – 1984 – dir. Herbert Handt – mise en scène Roberto De Simone – scénographie Nicola Rubertelli
XIe Automne Musical de Naples – 19 octobre 1968 – recréation – Orchestre de la RAI de Naples – dir. Riccardo Muti – avec Emilia Ravaglia, Franco Bonisolli, Sergio Bruscantini